7. Un dessin dans le dos

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- J'aime bien ton dos.

Je me tournai, surprise, pour apercevoir Kara en train de me fixer.

- Merci, enfin, je crois...

Elle soupira et se retourna sur son lit.

- Ça ne me donne pas particulièrement envie de te complimenter, tu le sais, ça?

- Bien évidemment, répondis- je en secouant la tête.

Je tournai sur moi-même pour observer mon dos dans le miroir. Kara ne devait pas particulièrement adorer mon dos, il n'avait rien de très spécial. Enfin, excepté l'écriture et le dessin sur ma clavicule gauche.

- Bon, j'y vais, lui lançai-je en enfilant un chandail et en prenant mon sac.

- Passe une journée crasseuse.

Je sortis de la chambre et des dortoirs. J'aurais pu prendre ma voiture pour me rendre à mon bâtiment, mais je le jugeai non nécessaire. Une petite marche pour la santé ne pouvait pas me faire de mal, bien que des nuages gris s'annonçaient à l'horizon. Dans le pire des cas, je revenais avec un journal sur la tête pour m'éviter d'être mouillée... Je commençai donc à marcher et pris une bonne bouffée d'air frais tout en fermant les yeux.

- Tu crois que ça se trouve facilement, de l'absinthe? entendis-je une voix me demander.

- J'sais pas, tu penses que je le sais? m'entendis-je lui répondre d'un ton agacé. Et d'ailleurs, pourquoi est-ce que tu voudrais de l'absinthe?

- Pourquoi pas? À ce qu'il parait, c'est le plus fort. Une gorgée de trop et t'es fait. Bienvenue au royaume des morts, jeune alcoolique!

Je soupirai bruyamment.

- J'vois pas pourquoi ça t'enchante. Et puis tu sais, j'pensais que tu voulais arrêter tout ça...

- Ouais, bah, tu me connais, j'ai jamais eu une grande motivation pour ces genres de choses.

- De choses? répétai-je sarcastiquement. Ces choses sont des actions qui vont t'empêcher de te claquer un cancer a 25 ans, merci bien.

- Argh, commences pas, tu m'énerves.

- C'est toi qui m'a posé une question en premier, tu te souviens?

J'entendis son souffle percer mon oreilles.

- T'es barbante quand tu veux, Elle.

Un sentiment d'agacement et d'énervement m'atteint aussitôt.

- La ferme, Jude.

J'entendis un klaxon hurler dans mes oreilles. J'ouvris mes yeux dans un sursaut et tournai la tête vers une voiture où un conducteur de mon âge s'était arrêté en plein milieu de la rue.

- Pardon, lançai-je avant de croiser le regard de Jacob Delisle.

Ce dernier me lança un drôle de regard avant de me contourner avec sa voiture. Surprise, je restai un moment immobile avant qu'un autre klaxon ne me réveille; j'étais encore en plein centre de la rue. Aussitôt, je bougeai mes jambes et rejoignis le trottoir. Rentrant la tête, je marchai rapidement jusqu'au bloc de sciences, là où avait lieu mon premier cours de la journée. Si je me souvenais bien, c'était aussi le premier de Jacob.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 02, 2016 ⏰

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