Mon réveil sonne, il est 6h30.
Encore une journée monotone et ennuyeuse qui s'annonce. Je me lève et file à la salle de bain, et allume l'eau de la baignoire. Les mêmes 10 secondes de passage à l'eau chaude. C'est après les mêmes 4 minutes et 27 secondes de douches que je sors de la baignoire, et m'habit de ces mêmes vêtements, un jean noir, un t-shirt blanc et un gilet gris. Il est 6h39.
Je descend prendre mon petit déjeuner, toujours ces mêmes céréales. Je finit mon bol vite fait, comme d'habitude. Il est 6h45.
Je fais mon sac machinalement, j'en ai tellement l'habitude, et part de chez moi. Toujours les mêmes "A ce soir !" de mon père et "Passe une bonne journée !" de ma mère. Il est 6h50.
J'enfile mes écouteurs et part en direction de mon arrêt de bus, et se lance toujours la même musique: "Suicide Social" de Orelsan. J'arrive enfin à mon arrêt, et voit toutes ces têtes à claques. Toujours les mêmes. Il est 7h00.
Le bus arrive, je sort mon titre de transport et le présente au chauffeur, toujours ce même enfoirés. Il est 7h12.
Le trajet passe, et j'arrive à mon lycée. Je me dirige vers mes "amis" qui parlaient entre eux, et ils se retournent tous vers moi e' souriant. Des poignées de mains et des "Bonjours" fades, avant d'entendre la sonnerie. Il es 7h55.
Les cours n'ont rien d'exceptionnels, toujours les mêmes professeurs et la même rengaine: "Si vous ne travaillez pas plus, vous finirez mendiant !" Comme si la moindre personne en ce bas monde avait eu la moindre révélations suite à cette phrase. Il est 12h00.
Je vois tout ces gens défilés devant moi. Ils me dégoûtent, tous. Des riches au pauvres, des fils à papa a la racaille du quartier. Des beaux au moches, des coincés au sociable. Tous des bons à riens, des manges-merde ne méritant pas d'exister. Il est 14h00.
Je rentre chez moi après les cours. Toujours le même "Bonjour" glacés à mes voisins. Ils nous font croire qu'ils sont un couple heureux, mais je les entends s'engueuler tout les soirs. Il est 16h30.
Je bâcle mes devoirs et allume ma console, le seul divertissement de ma journée. Et je joue, je joue, je joue. Je descend ensuite manger avec ma famille. Il est 19h45.
Toujours les mêmes sujet de discussions à table: les récentes notes de moi et mon frère, les potins du boulot de ma mère, le boss tyrannique de mon père. J'ai l'impression de toujours revivre ces discussions barbante, sans fond ni forme. Je monte dans ma chambre après avoir débarrassés mon assiette. Il est 20h02.
Je vais dans mon lit et commence à lire, toujours le même livre: "Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban". Je m'arrête de lire vers minuit.
Je me lève et ouvre ma fenêtre, et je regarde au lointain: est-ce vraiment la vie que je veut mener ? Est-ce que j'aime vraiment cette monotonicité ? Est-ce vraiment ceci que le destin m'a prévu ? Il est 00h30.
Mes voisins s'engueulent de nouveau. Génial, comme toujours à cette heure. Cette monoticité commence à sérieusement m'énerver. Qu'est-ce-que j'y gagne, moi, à rester là, inutile, à ne rien faire ? Rien, absolument rien. Je me met donc debout sur la fenêtre, et contemple une dernière fois l'horizon. Puis je saute. Il est 00h37.
