Peter ouvrit les yeux, allongé dans son lit deux places. Il avait les bras en croix, et sa couette le recouvrait jusqu'au niveau des jambes. Sa chambre était plongée dans une obscurité partielle. Les stores noirs étaient tirés, mais la lumière du soleil réussissait tout de même à parvenir parmi les interstices de manière lacérée. Cela donnait une atmosphère tamisée à la pièce, mais cela était loin d'apaiser le trentenaire. La chambre était dans un désordre sans nom. À même le sol recouvert de moquette, se trouvait des t-shirts de différentes couleurs, mais aussi des livres et des papiers. Sous la fenêtre se trouvait une commode en bois vernis. Deux tiroirs étaient entre-ouverts et des pantalons en dépassaient. Sur une chaise, aux côtés du meuble, se trouvaient des caleçons propres, et sales, empilés de manière désordonnée. La chambre ressemblait beaucoup plus à celle d'un adolescent, qu'à celle d'un adulte responsable. Toutefois, ce désordre était loin de déranger Peter qui se redressa avec lenteur, se mettant en position assise. Il poussa un gémissement plaintif et passa sa main dans ses cheveux. Il constata qu'ils étaient humides, tout comme son front et l'entièreté de son corps, le compris-t-il. Les yeux mi-clos, il se mit debout et chancela légèrement.
Une nouvelle grimace déforma son visage. Il avait un puissant mal de crâne, lui donnant la sensation qu'un groupe de métal s'était installé dans sa tête. Il tituba jusqu'au miroir et soupira en remarquant qu'il n'avait pas pris la peine de se déshabiller avant de se coucher. Il décida donc de le faire tout de suite, profitant de cela pour détailler son corps de peur de s'être fait tatouer en étant sous l'emprise de l'alcool. Une fois nu, il détailla son corps avec minutie. Ses cheveux humides lui retombaient sur le front, juste au-dessus de ses sourcils naturellement froncés. Cela lui donnait un air froid et taciturne. Ses yeux étaient bleu clair, tournant au bleu foncé en hiver ou lorsque la lumière baissait. Son nez était droit, nez qu'il n'avait jamais vraiment apprécié. Sa mâchoire était carrée et les traits de son visage, marqués. Cela accentuait son côté froid. Il n'était pas particulièrement bien en chair. Son torse était svelte, et ses épaules larges. Ses proches, en particulier sa mère quand il était jeune, lui disaient souvent qu'il aurait pu être mannequin. Balivernes, lui, ce qu'il voulait, c'est être écrivain. Pour ses muscles, ils étaient saillants au niveau des bras. On distinguait ses abdominaux et ses pectoraux. Toutefois, ils n'étaient pas grandement développés contrairement à ses biceps. Finalement, il se recula, constatant avec plaisir qu'aucun papillon ridicule n'ornait son corps et, il se rendit dans sa salle de bain qui était attenante à sa chambre. Il en sortit 20 minutes plus tard, uniquement vêtu de sa serviette. Il alla dans le salon et s'arrêta sur le pas de la porte en voyant dans quel bazar se trouvait être la pièce.
Sur la table basse, se trouvait plusieurs bouteilles d'alcool allant du whisky à la vodka. Il y avait aussi tout un tas de cigarettes qui débordaient de son cendrier. Les restes d'un chinois qu'il avait dû se commander, étaient éparpillés tout autour et commençaient à sentir mauvais. Sa veste et ses chaussures trainaient sur le sol, tout comme une pile de journaux qui dataient tous des semaines précédentes. Il y avait aussi d'autres vêtements qui étaient éparpillés à même le sol et qui lui appartenaient tous, le confortant dans l'idée qu'il n'avait fait venir aucune femme chez lui et qu'il s'était bourré la gueule dans son salon. Pitoyable, en somme. Peter avait beau être un type bordélique, il n'était jamais arrivé à un tel paroxysme, et se demandait bien comment il avait fait pour rendre son appartement dans cet état en seulement une soirée. Alors, que s'était-il donc passé la veille pour qu'il en vienne à mettre son salon sans dessous-dessus ?
Soudain, il entendit la sonnerie de son téléphone retentir. Son regard parcouru la pièce à la recherche de son cellulaire et fut finalement capté par sa veste qui reposait sur le dossier de son canapé. Il s'avança donc et l'attrapa avant de farfouiller dans la poche et de se saisir de son téléphone. C'était un message.
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Les yeux du prédateur
Bí ẩn / Giật gânPeter Hawkins est un policier et écrivain en herbe. Un jour, il apprend que son père, lieutenant de police est mort dans une intervention de routine. Mais c'est en rencontrant James Petterson, le médecin légiste en charge de son autopsie, qu'il déco...