Les deux jeunes gens, tous deux heureux comme jamais, s'arrêtent soudainement devant un vieu portillon de bois, dont la peinture blanche s'effrite depuis déjà longtemps.
- On se reverra, si tu veux, s'exclame joyeusement Kim.
- Bien sûr, promet Louis.
Louis est un peu timide, Kim en devient folle tant elle trouve ça mignon.
- À la prochaine, alors, dit la jeune fille. J'habite ici.
Elle se dirige vers le portail, et de sa main vernie de noir, elle le pousse dans un grincement ferreux. Tandis qu'elle s'éloigne de la route, elle remarque Louis, du coin de l'oeil. Il la suit.
Elle sourit.
- Tu ne peux pas venir. Mais on va survivre un peu de temps loin de l'autre non? Allez, rentre chez toi!
Elle rit, trouvant son amoureux irrésistible.
Mais Louis n'a plus de sourire aux lèvres; au contraire, un air grave recouvre sa face, joyeuse il y a encore cinq minutes.
- Alors... tu n'as pas compris, Kim?
La concernée, soudainement inquiète, l'interroge du regard.
Derrière Louis, deux dames âgées, vêtues de bonnets tricotés certainement par leur soin, parlent à voix basse, lançant à la petite fille des regards voulus dicrets mais vilains. Kim reconnaît sa vieille voisine.
- Quoi? De quoi tu parles, Louis?
Elle ne comprend plus rien. Pourquoi se met-il dans cet état?
Semblant lire dans ses pensées, le rouquin crit alors d'une voix raisonnante, trop raisonnante pour la petite tête de Kim:
- Mais je me mets dans cet état à cause de toi, Kim! C'est toi, toi seule qui t'inflige tout ça!
La jeune fille sent des larmes couler le long de sa peau, rougie à cause du froid automnale. Des larmes de rage, de rage, de rage.
Il continue de lui crier dessus, il n'arrête pas; elle a beau mettre les mains sur les oreilles, tout en chantant une joyeuse chanson le plus fort possible; sa voix semble de plus en plus près, résonne de plus en plus; il lui répète que c'est de sa faute, que tout est de sa faute; alors elle craque, quelque chose se déchire enfin à l'intérieur, et puis elle hurle, elle hurle.
- MAIS RENTRE CHEZ TOI, FOUS-MOI LA PAIX! FAIS CE QUE TU VEUX, MAIS LA FERME!
Un silence s'installe, Kim surprise, Louis tout autant.
Il semble hésiter, il semble avoir compris les conséquences de ses reproches non-justifiés.
Mais alors, il fixe Kim dans les yeux, et lui dit:
- Mais c'est ici chez moi. C'est toi, chez moi.
Alors Kim comprend, Kim pleure, seule dans la rue, enfin elle se frappe la tête contre le sol; après la douleur, c'est le noir.
Louis a disparu comme il est apparu.
Sur un coup de tête.
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complètement incomplète
Short StoryKim se sent seule. affreusement seule. il me faudrait un garçon, se dit elle, il me faudrait un garçon qui m'aime. un garçon mignon, qui me trouve mignonne. alors un garçon, un garçon qui l'aime, un garçon mignon, qui la trouve mignonne, apparaît. ...