Karol & Tini - Accepter de pardonner

Chapitre 1

Karol

Je tentai désespérément de me concentrer sur ce que racontait mon professeur de mathématiques, mais c'était voué à l'échec! Les maths et moi, c'était une relation qui n'avait jamais marché, et qui était condamnée!

J'avais l'impression que Monsieur Vadour me parlait chinois... Et le pire était je crois, que le reste de mes camarades, semblait comprendre cette langue! J'étais désespérée! 

La porte s'ouvrit d'un coup à la volée! Je fronçai les sourcils en voyant Martina et deux de ses meilleures amies rentraient en rigolant.

-Mademoiselle Stoessel! Mademoiselle Lambre, et Mademoiselle Comello! Ce n'est pas une heure pour arriver en cours, et encore en entrant de cette manière! 

Elle cessèrent de rire. Je souris. Allaient-elle pour une fois être punies? Et là, comme d'habitude, Martina ouvrit sa grande bouche! ça allait chauffer! 

-Oh, ça va! Faites pas le rabat-joie Monsieur! balbutia-t-elle. Nous sommes heureuses! Heureuses! Pas vrai les filles ? 

Et, elles recommencèrent à rire de plus belle. Elles rirent fort, très fort. Je sentis qu'elles n'étaient pas dans leurs états normaux. Certes, Martina et ses amies, n'étaient pas très malignes, et adoraient faire les idiotes, mais cette fois-ci c'était quelque chose de plus. 

Je crois, que le professeur le sentit également, il s'approcha du groupe des trois filles.

-Etes-vous ivres à neuf heures du matin? hurla-t-il.

-Non! rit Lodovica en mettant un doigt devant ses yeux. J'aurais plutôt utilisé le terme de "légèrement shootée". 

De nouveau, elles recommencèrent à piailler et à rire. Monsieur Vadour était à cran! Cette fois, ça ne passerait pas! J'en étais bien contente! 

Martina, avant..., n'était pas comme ça... Elle n'aurait jamais touché à une goutte d'alcool, à une cigarette ou à un joint. Elle était gentille, attentive, sympa... mon amie. 

Maintenant, je la haïssais! Plus que n'importe qui! Elle cumulait erreur sur erreur, et était devenue imbuvable, méchante, et égoïste.

-Comment osez-vous? cria-t-il. 

-Comment osez-vous? rit Mercedes en l'imitant grossièrement. 

-Dehors! hurla le professeur hors de lui. Dehors! 

-Dehors! continua Mercedes, complètement dopée elle aussi! 

Le reste de la classe bavardait, ou riait en filmant la scène. Les vidéos feraient sûrement parties des plus vues, dans quelques heures, sur facebook. 

-DEHORS! 

Mais, elles ne bougeaient pas. Martina me regarda, et se figea. Elle me lança un regard mauvais, et me sourit d'un air sarcastique. 

-Non. Nous ne sortirons pas. 

-Quoi?... Co...Comment osez-vous? Je... Je vais vous apprendre les bonnes manières moi! 

-Vous ne ferez rien du tout! Et si vous voulez que nous sortions au prétexte du fait, que nous avons un peu bu et un peu consommé, pourquoi vous ne virez pas aussi de cours les traînées de votre classe? 

Le silence se fit dans la classe.

-Taisez-vous! Je ne veux pas un mot de plus! Sortez de ma classe immédiatement! 

-Non.

-Sortez!

-Dans ce cas, vous faites aussi sortir la petite timide de la classe, qui n'est rien d'autre qu'une pauvre traînée! 

Tout le monde se tourna vers moi. 

Comment osait-elle? J'aurai tout donné pour qu'elle se taise à ce moment! Elle n'allait quand même pas oser? Elle n'allait quand même pas révéler mon plus grand secret! 

Je la fixai, des éclairs dans les yeux.

Le professeur semblait sur le point de faire une crise cardiaque, tellement il était énervé.

Martina cria alors: 

-Tu ne sais donc pas Candelaria pourquoi ton copain t'a subitement quitté? 

Je tournai la tête, vers mon amie, assise à mes côtés, qui s'était raidie.

-Eh bien, il a couché avec ta chère et tendre amie, Karol. Ils t'ont trompé! Maintenant, ils ont une relation secrète dans ton dos! 

Elle l'avait dit! Tout le monde était au courant! 

-MARTINA! hurlai-je en me levant.

Candelaria se leva également et se tourna vers moi, les yeux brillants de larmes. Par ma faute, et celle de Martina!

-C'est vrai? balbutia-t-elle les yeux pleins de larmes. 

-Cande, je...

-Est-ce que c'est vrai? cria-t-elle.

-Je ne... On ne voulait pas mais...

Avant que je l'aie vu venir, elle me gifla, et je m'écroulai par terre. Elle, elle s'enfuit en courant.

J'avais perdu mon amie à cause de cette connasse de Martina qui m'avait enlevé toute opportunité de m'expliquer. D'expliquer que j'avais quitté celui que j'aimais, l'ex de mon amie, car je ne voulais pas lui faire de mal, car je ne voulais pas la voir souffrir. 

Maintenant, j'avais tout perdu, et j'entendais les voix autour de moi. Certaines me criaient déjà: 

"Trainée!"