Tout a commencé par un anniversaire entre amis.

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C'était un jeudi soir. Le jeudi 9 octobre 2014. On avait décidé d'organiser une fête surprise chez un ami pour son anniversaire, vers 17h, on a décidé de partir. On s'est d'abord arrêter dans un magasin pour lui acheter des cadeaux un peu con, puis après on est allé chez lui. Il ne s'y attendait pas du tout, et il était vraiment heureux. On s'est amusé toute la soirée, on a même cassé une bouteille de champagne,  quel gâchis. On joué à quelques jeux idiots, et c'est même ce soir là que ma mère a été d'accord pour m'acheter un serpent. Vers les 22h30, on a décidé de partir, parce que le lendemain il y avait cours, j'avais même un contrôle d'espagnol, la merde. Mes parents et mon frère m'attendait dans la voiture et moi je notais sur le petit tableau blanc pour la fille de la copine à notre ami, de ne pas oublier de venir me voir le samedi au centre équestre. Je suis rapidement monté dans la voiture et nous sommes parti. C'est vers les 22h43, le temps de dire au revoir,  tout ça. Notre ami n'habitait vraiment pas loin de chez nous, à même pas 1km. Je ne pouvais même pas écouter de la musique avec mon téléphone, alors j'écoutais la musique de la voiture. C'était Now We Are Free, du film Gladiator. Mon frère était rivé sur son téléphone et moi je commençais à m'endormir quand on s'est engagés dans cette maudite monté. La voiture prend de la vitesse, mes yeux se ferment doucement. Puis soudain, j'entends ma mère crier "Putain il a qu'à rouler plus vite lui !", et des phares blancs m'aveugle. Puis plus rien, le trou noir. Lorsque j'ouvre de nouveau les yeux, la voiture glisse encore sur quelques mètres, ma mère cherche son téléphone, et mon frère, cet idiot, crie qu'il "saigne à mort". Un homme, dont je ne connais toujours pas l'identité, ouvre ma porte. Mon frère et moi pouvons sortir, mais mes parents sont coincés. Mon père à le pied coincé par la pédale, et la portière de ma mère est coincée contre le mur. Deux jeunes filles, sûrement de l'âge de mon frère s'occupe de nous, nous parle, nous rassure. Les pompiers arrivent rapidement, très rapidement, mais ça m'a semblé une éternité. J'avais très mal au cou, et mon frère était allongé sur le sol à cause de son état de choc. Il commence à pleuvoir, mon frère et moi sommes emmenés à l'hôpital. Mes parents sont toujours coincés. À peine je suis arrivée, j'ai voulu appeler ma grand-mère, mais les infirmières m'ont conseillé d'attendre demain, pour ne pas la choquer. J'ai appelé cette même fille qui devait venir me voir le samedi, mais elle n'a pas répondu, cette idiote croyait que je m'étais endormie sur mon téléphone. Finalement, j'ai réussi à joindre quelqu'un. Il est arrivé très rapidement et nous a tenu compagnie à moi et mon frère. Il a même réussi à nous faire rire. De longues heures après, j'ai pu voir mon père. Il pleurait. C'était la première fois de ma vie que je l'ai vu pleurer. Mon frère aussi a beaucoup pleuré. Ça m'a vraiment choquée. J'ai ensuite vu ma mère. On nous a emmené dans notre chambre, puis je me suis endormie. Le lendemain, on a apprit que la personne qui nous a foncé dedans, était drogué, saoul, et il n'avait pas sa ceinture, ce qui lui a coûté la vie. Au final, mon frère n'a pas parlé pendant deux jours, mon père est restée de longues semaines à l'hôpital, à cause des os de son pied complètement écrasé et ses côtes brisées. Ma mère a eu de nombreux bleus, dont un très imposant à la cuisse à cause du frein à main et quelques côtés cassés elle aussi. Puis moi, un léger liquide autour de la ratte pour protéger mes organes. Aujourd'hui, ça va mieux, mon frère parle, rit, et crie. Mon père peut à nouveau marcher mais il ne pourra plus jamais courir et il a beaucoup de mal à danser. Ma mère n'a plus de bleus, et moi je vais parfaitement bien à l'extérieur, mais à chaque fois que je dois passer par cette montée pour rentrer chez moi en voiture, je suis obligée de fixer mon téléphone pour ne pas crier de peur ou me mettre à pleurer. Tous les ans désormais, la famille du défunt dépose un bouquet de fleurs sur le lieu du drame, ce qui me rappellera à chaque fois cette soirée pluvieuse de ce Jeudi 9 Octobre 2014.

C'était un Jeudi soir d'Octobre 2014. [OS Autobiographique]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant