A toi ma sœur éprouvée...
La femme aux deux ceintures (Asmâ') ne fut pas épargnée par la torture du ṭâghût Abû Jahl puisqu’elle raconte ceci : « Lorsque le messager d’Allah et Abû Bakr sortirent, un groupe de Quraych vint à nous avec, parmi eux, Abû Jahl. Ils s’arrêtèrent devant la porte d’Abû Bakr alors je sortis vers lui. Il dit : ‘‘Où est ton père ô fille
d’Abû Bakr ?’’ Je répondis : ‘‘Par Allah, je ne sais pas où se trouve mon père.’’ C’est alors qu’Abû Jahl, cet homme grossier et mauvais, leva sa main et me donna une gifle
qui fit tomber ma boucle d’oreille. » [Ḥilyat al-Awliyâ']Telle est la situation de la musulmane croyante avec son Seigneur : elle ne fait que de bonnes conjectures à Son
égard tout en endurant la torture dans le sentier de sa religion. Lorsque des gens se soulevèrent contre le calife des musulmans, ‘Abdullah Ibn az-Zubayr et qu’al Ḥajjâj ath-Thaqafî l’assiégea à La Mecque, Asmâ' fut
cette mère qui raffermit son fils et l’encouragea à mourir dans le sentier d’Allah. Ibn Kathîr rapporte : « ‘Abdullah
Ibn az-Zubayr entra chez sa mère et se plaignit à elle de
ce que les gens l’avaient abandonné et s’étaient rangés aux côtés d’al-Ḥajjâj, même ses enfants et sa famille, et qu’il ne restait avec lui qu’un petit nombre qui ne pouvait plus endurer tandis que ses ennemis lui offraient tout ce qu’il désirait de ce bas monde à condition qu’il abandonne son combat. Il demanda alors à sa mère ce qu’elle en pensait. Elle dit : ‘‘Ô mon fils, tu te connais mieux que quiconque. Si tu sais que tu es sur la vérité et que tu appelles à la vérité, alors patiente sur la vérité comme
tes compagnons ont été tués pour elle. Et ne te livre pas pour que les enfants de Banî Umayyah jouent avec
ta tête. Si, en revanche, tu désirais ce bas monde, quel mauvais serviteur tu es ! Tu t’es mené à la perdition ainsi que ceux qui ont été tués avec toi. Mais si tu es sur la
vérité, la religion ne faiblit pas et combien pensez-vous vous éterniser dans ce bas monde ? Il est meilleur d’être tué […] Puis, elle se mit à lui remémorer son père az-Zubayr, son grand-père Abû Bakr aṣ-Ṣiddîq, sa grand-mère Ṣafiyah Bint ‘Abd al-Muṭṭalib et sa tante maternelle ‘Â'ichah, l’épouse messager d’Allah en lui faisant
espérer leur rencontre s’il tombait martyr. Il sortit alors de chez elle et ce fut la dernière fois qu’il la vit. Qu’Allah
soit satisfait d’eux, de son père à lui, et de son père à elle. » [al-Bidâyah wa an-Nihâyah]