A fleur de toi.

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« Les jours passent mais ça ne compte pas, j'ai tant de mal à vivre de ce parfum si différent du tien. »

Ta présence que je ne supportais plus auprès de moi, me manque à présent tellement. Je pensais que savoir que tu n'étais plus là ferais que je sois libéré de toi. Libéré de ton emprise, de tes crises et tes colères sans jamais t'arrêter. Libéré de tes excès.Libéré de ton hypocrisie. Je pensais ne plus surprendre ton sourire suffisant dans mon esprit et malgré mes souhaits, tu es toujours dans mes pensées. Je ne saurais dire si c'est de ta propre volonté ou si c'est ma culpabilité qui me ronge tellement que je ne peux t'oublier. Ça fait bientôt un an qu'elle m'a sauvé de toi. Un an qu'elle vit auprès de moi. Un an où chaque jour, elle me sourit ;espérant ainsi te faire disparaître de mon esprit. Et pour autant,malgré tout ses efforts, je suis toujours prisonnier. Prisonnier du lien qui nous liait ... Qui nous lie encore. Karen ...

« Sort de mes pensées. »

« J'ai fais semblant d'avoir la force, je garde au plus profond de moi tout ce que tu m'as laissé. »

Il est si difficile d'oublier notre première rencontre. Tu étais si jeune et si vulnérable. Venant à peine d'entrer dans cette célèbre guilde, accomplissant ta première quête, le maître t'avait offert ma clef pour te féliciter de ton dur travail. Les yeux brillants, tu m'avais invoqué. Je ne peux oublier ce sourire joyeux, ce regard enjoué et déterminé. Ta douce voix me demandant de faire un pacte avec toi, le regard bienveillant du maître nous regardant contracté.Ce jour-là, je promis de te protéger, de ne jamais te faire souffrir. De t'aimer. Encore aujourd'hui, malgré les années et tes changements de personnalités, je n'ai jamais cessé de t'aimer.Est-ce pour cela que je ne peux t'effacer de ma mémoire ? Suis-je toujours rattaché à ta personne malgré les horreurs que nous avions subi par tes caprices ?


« LOOOOKI ! Attention ! »

La lame se dirigeant affreusement vite vers mon visage et le ton inquiet de ta voix me fit revenir à mon présent. Présent qui est de plus en plus difficile à discerner. Pour autant, j'analyse bien la situation. Nous sommes ensemble en mission accompagné par ton camarade de guilde. Lui aussi se bat contre un adversaire et pourtant tes larmes aux coins des yeux me sont adressées.


C'est ce que j'aime chez toi, Lucy. Ta gentillesse envers tes esprits que tu considères comme de précieux amis. Ce n'était pas ton cas ...Vois-tu, ma douce Lucy, comment je ne cesse de vous comparer ?Vous n'avez pourtant rien de comparable ! Tu t'inquiètes pour tes esprits même si tu as contracté avec eux depuis de nombreuses années. Tu partages ta vie au quotidien avec eux, les appelant lorsque tu as besoin de conseils sur ta vie privée, sur les tenues que tu dois porter, sur la coupe de cheveux à adopter. Je ne connais personne d'autres aussi attentionnée et gentille que toi.

Que ce soit auprès de tes esprits mais également auprès de ses camarades. Tu ne lui es en rien comparable. Tu marchais sur tes camarades alors qu'elle leur tient la main. Tu te moquais d'eux et les méprisait tandis qu'elle pleure et rit avec eux. Je ne devrais pas vous comparer, vous n'avez rien de semblables et pourtant rien n'y fais, je ne peux pas, je ne veux pas, je n'y arrive pas.

« Elle semble si parfaite mais rien n'y fais. Je ne peux pas, je ne veux pas, je n'y arrive pas. »

Elle aime ses esprits, autant que toi, tu les négligeais. Elle les protège, autant que toi, tu les utilisais comme bouclier humain.Elle pleure pour eux, autant que toi, tu t'énervais contre eux,contre nous. Elle est si différente de toi et pourtant, je n'arrive pas à te sortir de mes pensées. Ton ombre plane toujours autour de moi, serais-ce la culpabilité qui ne te fais pas disparaître de mes pensées ? Serais-ce à cause du peu d'amour et de respect que j'éprouvais pour toi ?

L'ombre du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant