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Je ne sais vraiment pas par quoi commencer. Peut-être par la différence de cette histoire parmi tant d'autres.

Lorsque l'on subit une horrible perte nous traversons tous cinq étapes.
On passe par le déni car la perte n'est pas envisageable, on ne peut imaginer que c'est réel. On s'énerve contre tout le monde, contre les survivants, contre nous-même. Puis on trouve un arrangement, on supplie, on implore, on offre tout ce qu'on a, on offre nos propres âmes en échange d'un jour de plus. Quand les négociations échouent la colère est difficile à contenir, on tombe dans la dépression, le désespoir, jusqu'à ce qu'on accepte finalement que l'on a tout tenté. On abandonne. On abandonne et on accepte. Le chagrin peut être une chose que l'on a en commun mais il est différent pour tout le monde. Il n'y a pas que la mort dont on fait le deuil, il a celui de la vie, d'une perte et d'un changement. Et on se demande pourquoi ça fait tant de mal mais la chose dont on doit se souvenir c'est que ça peut changer. C'est comme ça qu'on reste en vie, quand ça fait si mal et qu'on ne peut même plus respirer, c'est comme ça qu'on survit. En se rappelant, qu'un jour, qu'en quelque sorte, vous ne le ressentirez plus de la même manière, ça ne fera plus aussi mal. Le chagrin vient à chacun en son temps, de sa propre manière. Alors le mieux que l'on puisse faire, le mieux que chacun puisse faire est de recourir à l'honnêteté. Le truc vraiment merdique, la pire partie du chagrin est que vous ne pouvez le contrôler. Le mieux que l'on puisse faire est d'essayer de laisser nos sentiments quand ils viennent.. Et les laisser partir quand on peut. La pire chose c'est qu'à la minute où vous pensez l'avoir surmonté, ça recommence. Et toujours, à chaque fois, vous ne pouvez plus respirer. Le chagrin comporte cinq étapes. Elles nous semblent à tous différentes, mais il y en a toujours cinq : le déni, la colère, les négociations, la dépression, l'acceptation.

Je m'appelle Emma, un simple prénom, une simple fille.. J'ai besoin d'écrire, de raconter tout ce que je ressens en ce moment même dans ma vie, de vous raconter ce que je ressentais dans le passé et de vous raconter ce que je ressentirais dans le futur. C'est comme une obligation, ouais c'est pas un choix mais une obligation..

J'ai souffert comme une folle. La main sur le cœur je priais pour m'en sortir car je sombrais petit à petit... Non ! Arrêtons de nous plaindre quelques minutes car la plupart d'entre nous et bien nous ne somme pas malade, on est la avec nos amis et notre famille pour nous chérir et même si on a l'impression que la vie est injuste envers nous et bien c'est complètement faux ! La plupart d'entre nous est en bonne santé et rien que pour ca on doit être extrêmement reconnaissant. Mon expérience ma ouvert les yeux et maintenant je vois le monde avec un nouveau regard.

" Les murs d'un hôpital entendent bien plus de prières que celles d'une église "

Cette citation est tellement belle, et surtout tellement vraie. Combien de fois je priais pour qu'il s'en sorte vivant ? Combien de fois j'ai pleurée croyant que c'était la dernière journée que j'allais passer à ses cotés ? Combien de fois j'ai priée pour que tout ceci n'était qu'un simple cauchemar dont j'allais me réveiller ?

L'odeur de l'hôpital, des tuyaux qui animaient son corps, des pleures, des hurlements, une famille brisée, mon cœur brisée voila ce que je vivais quotidiennement. Je virais parano, personne ne me comprenait.. c'était pas possible car ce n'était pas le même amour que les autres ressentaient à son égard. Certes il l'aimait comme un frère, comme un ami ou comme un fils mais moi je l'aimais à en mourir, je l'aimais comme une folle, j'étais tout simplement amoureuse de lui. Je m'en doutais pas, je n'étais pas au courant ! Comment peut-on cacher sa maladie depuis autant d'année a une personne qu'on aime ? Et bien il l'a fait, et je l'ai découvert d'une mauvaise manière qui à tout chamboulé dans ma vie.. Quand on était a l'hôpital il me disait toujours

... : Emma je suis une merde moi pour me laisser vaincre par cette foutue maladie ? Mais laisse moi rire, tu me connais depuis toujours je suis tout le temps rentre dedans, toujours provocateur et joueur voila qui je suis. Et cette maladie elle ne va rien changer, je vais tout donner et après on en rira dans quelques années tu verras. Sourie, je suis toujours en vie et je le serais toujours ne soit pas aussi négative ! Je vais lui donner une raclée moi à cette maladie, j'vais me relever plus fort que jamais alors arrête de pleurer s'il te plaît parce que c'est pas cette maladie qui me fait du mal mais t'es larmes qui coule là.. Putain je deviens fou, j'arrive plus Emma ! Arrête tout va bien se passer. Je le promet

Il était fatigué, avec des cernes énormes sous les yeux, mais vous savez quoi ? Il avait toujours ce sourire au coin des lèvres. Il était allongé mais gesticulais tout le temps, voulant absolument ce lever.. et surtout montrer qu'il n'était pas faible. Il ne pleurait pas, n'était pas triste il acceptait juste la situation, et voulait se battre.

Quel homme magnifique.

Quand j'ai appris que cet homme était malade et bien je me suis effondrée c'était la pire des nouvelles que je pouvais apprendre et en plus d'un seul coup. Depuis plusieurs mois des choses m'interpellait il était tout le temps fatigué, sur les nerfs ne voulant jamais me voir, il m'évitait, il prenait tout le temps des médicaments à une heure précise, il faisait des malaises enfin pleins de trucs comme ca et ca ne m'avait jamais interpellée. Jusqu'au jour ou je suis tombée sur le truc qui a fait que tout avait un sens, j'avaus fabriquée sans le savoir ma propre chute.

A l'époque donc en 2013 j'avais 18 ans et je venais d'avoir mon bac scientifique, lui aussi d'ailleurs avec mention on étaient super heureux ! Moi j'avais décidée d'aller en fac de médecine car c'est ce qui me passionnait énormément. Beaucoup de personne m'avaient fait la réflexion de rester accroché mais je n'avais pas peur, surtout pas pour des études. Mon ami lui à l'époque ne savait pas ce qu'il voulait faire donc il avait prit une année sabbatique..

Je dit mon ami car avant de tomber amoureuse de lui même si je l'ai toujours été et bien il était mon ami. Je ne me rendais tout simplement pas compte de mes sentiments.. J'étais folle amoureuse de ce mec que je connaissais depuis mes huit ans quoi et je ne m'en été même pas rendue. Le déclic était sa maladie.. Ce trouble était comme une alerte, je ne sais pas ca ma comme secoué le cerveau..

On étaient super amis, comme chien et chat ! On se disputaient pas mal, il voulait tout le temps avoir un œil sur moi. Savoir pourquoi je n'étais pas chez moi quand il était tard ect.. Il n'aimait pas quand j'avais des rendez-vous avec des garçons, buvais de l'alcool et fumais. Il était protecteur et avait un grand, grand caractère.. Presque étouffant des fois mais on finit par s'y habituer. Moi je ne pouvais pas sortir avec des gars ou encore boire mais lui whoooua ca y'allais ! Des fêtes par-ici, des filles par là-bas.. On peut dire qu'il vivait vraiment sa vie à fond à l'époque et je l'admirais pour ca car il s'en foutait des jugements des autres, il était juste lui même. Chiant, lourd, avec un gros caractère, provocateur, bagarreur, têtue mais également incroyablement gentil, compréhensive, protecteur, généreux et extraordinaire.

Je vais vous raconter notre histoire, mais tout d'abord je dois remonter en Janvier 2013 là ou les problèmes me semblait loin alors qu'il était tout proche.

Chronique | Jusqu'à la mort Où les histoires vivent. Découvrez maintenant