Prologue

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Mâchoire serrée, corps raide la respiration saccadée, l'homme avançait dans le corridor peu éclairé. Il tenait de la main droite, un dossier jaune moutarde classé hautement confidentiel, portant l'insigne WWS (pour World Secret Service). Pourtant ce n'était pas ce tampon rouge qui allaient les arrêtés, la preuve ils étaient à deux doigts de découvrir la cachette. « Putain ! » souffla-t-il alors qu'il colla son poing rageusement dans l'un des murs en acier de la société secrète. Il contracta sa mâchoire dû à la douleur, mais aucune émotion ne filtra sur son visage. Si la CIA lui avait appris une bonne chose, c'était de ne jamais montrer ses sentiments.

Jamais.

Il tourna à la gauche du couloir et une porte en titane lui fit face avec à sa garde, deux hommes baraqués et armé jusqu'aux dents. Notre homme roula des yeux quand l'un des colosses lui présenta une bandelette de papier qu'il devait lécher pour confirmer son identité. Même si le voyant était vert quant à la validité du test, il dû être fouillé, palpé et pour finir on lui releva les empreintes. « Quelle putain de blague » maugréa-t-il. Les deux gardes hochèrent la tête en mouvement synchronisés, avant de s'écarter pour le laisser passer. Là encore un code était à taper sur le digital de la porte. Il fulmina, il n'avait pas le moindre temps à perdre avec ces mesures de sécurités exagérées. Lorsque la porte émit le clic tant attendu il s'engouffra à l'intérieur, s'y précipita même. Plus une seconde à perdre. Il n'était pas convaincu que cette personne pouvait sauver la situation mais, c'était leur unique et seul espoir pour qu'ils ne puissent pas l'atteindre.

Il tourna la poignée d'une porte et fit face à plus d'une cinquantaine de personne, toute disposées de part et autre de la gigantesque table d'assemblée. Ils arborèrent un visage grave, tous. L'homme baissa la tête, et jeta le dossier qui finit sa course sur le centre de la table. Aussitôt, le gérant de la WWS Néerlandaise protesta :

-N'y a-t-il pas d'autre choix que celui-ci ? Vraiment ? Ne pouvons-nous pas tout simplement placé des hommes compétents et qualifiées sur ce type d'affaire ?! Je propose que...

-Ah, réagit cette fois-ci le gérant de la WWS chinoise, avec ce qu'il s'est passé la dernière fois ? Pensez-vous que nous allions vous écouter ?! S'offusqua –t-il avec un accent asiatique très prononcé.

-Et si nous déclenchions le plan 2B0A ? Continua l'ambassadeur américain.

-Par tous les dieux êtes-vous devenus fou ? Ce plan ne doit être utilisé qu'en cas d'extrême urgence, absolue ! S'insurgea la ministre indienne.

-Il me semble que... Continua la présidente française.

Un brouhaha interminable s'ensuit. L'homme ayant ramené le dossier se pinça l'arête du nez à l'aide son pouce et son index, excédé. Soudain, un bruit sourd retentit dans la salle uniquement faite d'acier. La présidente du conseil de la WWS venait de frapper sa vieille cane de marche sur le sol.

-Assez. Mes amis, le but est de trouver une solution, non de croasser comme de vulgaire corbeaux. Dit-elle en faisant claquer sa langue sur son palais. De plus, la sous-présidente Oudwanna souhaiterait émettre un avis sur la question.

La vieille femme interpellée se leva. Sa peau noire portait la même couleur que l'acacia se trouvant sous le soleil écrasant d'Afrique.

-Merci, Catherine, elle se racla la gorge, comment pouvons-nous juger cette personne ? Elle n'a même pas encore fait ses preuves. Laissons-lui cette chance. Décréta-t-elle.

-Vous n'y pensez pas ?! S'emporta une fois de plus le néerlandais. Comment pouvez-vous...

Un regard noir de la doyenne le fit vite taire. Elle reprit la parole :

-Bien. C'est décidé.

Elle se tourna à présent vers l'homme ayant rapporté le dossier :

-Ahmed ? Je vous confie cette affaire. Avez-vous des agents capables d'enseigner à cette personne les « ficelles du métier » ? Questionna-t-elle.

-Bien sûr Mlle MacQueen. Des agents plus que compétents.

Un silence se fit dans la salle. Plus personne n'osait parler. Finalement, le même fauteur de trouble s'exprima :

-Nous courrons à notre perte. Marmonna-t-il.

-Cela doit marcher. Il le faut. Il en va de l'avenir de ce monde. Murmura la vieille femme.

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⏰ Last updated: Oct 17, 2016 ⏰

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