Je cours, j'accélère et tourne à un angle, dans une petite ruelle sombre et étroite. Les gardes me suivent. Au fond de moi j'ai peur. Mais je le cache. Je suis le chef de l'Ouest. Et même si j'ai tout prévu, un imprévu peut tout foutre en l'air. Je suis certes perfectioniste dans mes stratégies -ce qui m’a valu le grade de Chef des Révolutionnaires de L'Ouest- les hommes sont imprévisibles. Une ambuscade par-ci par-là et moi je suis finis. En vrai c'est horrible. J'ai eu dix-sept ans hier. Pour mon anniv' j'ai même pas eu droit à une trêve. C'est dégue'. Même pas un sourire juste des "Choppez ce petit enculé !" c'est pas sympa.
Enfin bref. Retournons au jour présent. Tu comprends rien, tu sais pas où t'es ni qui tu es... T'es un nouveau ou tu viens d'une autre époque, le nain ? Passons. Moi c'est Jacob. Jacob Bourbon. Ouais comme ces putains d'rois. Bon t'as capiche j'suis un chef de Révolutionnaires. De tout l'ouest et même de la région près du pays "Moules Frites et Bière". Bah. Fais pas cette tête. Avoue qu'c'est comme ça. On peut rajouter pays de l'humour. Enfin... Eux, ils nous aide au nord, contre notre bon crétin d'roi XVI qui fout la honte à tous ses prédécesseurs.
T'sais. J'te raconte ça, mais t'es dans ma tête. C'pas normal, si ? Je dois devenir fou en vrai. Comme beaucoup. A force de pas dormir. Parce que y a des trous d'balles qui viennent pendant la nuit pour nous transformer en passoire. Ils doivent avoir envie de "pâtes". C'est italien ce truc. Et c'est devenu très cher, alors y a qu'les aristo' qui en mange. Et qui bouffe tout comme des gros porcs alors que nous, on travaille, mais on crève la dalle et on a que dalle -justement-.
Ils me dégoûtent ceux-là. Pour montrer leur "générosité" ils balancent la bouffe au sol, et nous, on est tellement affamés qu'on se bat comme des chiens enragés pour en avoir un peu. Ils profitent du spectacle et après ils partent en nous insultant. C'que des cons.
Y a les prêtres et le clergé en général aussi, qui mange bien. Mais eux ils sont gentils. Beaucoup du moins, ils logent et cachent certains d'entre nous. Ils nous soignent, et nous nourrissent du mieux qu'ils peuvent. En vrai, j'suis pas trop trop croyant... Mais je crois en eux en l'aide qu'ils peuvent nous donner.
Je vais pas m'attarder sur ce sujet. Je me suis cacher dans un tas de foins et je les voient s'approcher. Y a certains gens de l'armée ils m'laissent parce que je suis jeune. Que j'ai encore le temps de changer d'avis. Mais celui qui les commande c'te fois, il me haïs. Parce qu'il haïssait ma mère -Elle avait tout simplement refuser ses avances, il ne l'avait pas supporter...-. Du coup, après l'avoir violée et torturée, il l'a exécutée le tout publiquement. C'est un d'ses nobles, alors c'est une autre raison de pourquoi je les déteste.
Je vois un des gars, à côté de ma cachette sortir son sabre de son fourreau pour piquer la paille. Je me bloque: je sors ou je le tue ? Première option, avec un peu de chance j'arrive à m'échapper. Sinon, et bah... Soit je vais en taule et je sors vite, soit je resterai crever enfermer, soit ils vont utiliser le "crouic-crouic plus d'tête !"...
Je roule pour sortir du tas de foin juste à tant: son sabre se loge juste où j'étais. Il me voit et cri:
- Commandant ! J'en ai trouvé un ! Le blondinet aux yeux maudits !
"Les yeux maudits", on m'appelle comme ça parce que: Primo j'ai les yeux verrons qui contraste énormément, un noir et un vert très clair, et deuzio: j'ai une vision aussi bonne voir meilleur que celle d'un aigle. Du coup, mon surnom, et bah... c'est L'Aigle.
Il me vise et je me mets à genoux, les doigts entrelacés derrière ma tête. La peur grimpe en moi, elle me sers contre elle, elle est glaciale, elle me glace jusqu'au sang. Mais je ne tremble pas. Je ne montre rien. Je reste impassible alors qu'ils m'attachent les mains et que le fumier assassin de ma mère me regarde satisfait. Hautain.
- Révolutionnaire actif, recherché mort ou vif. Tu as une sacrée prime sur la tête, gamin.
- C'est celui qui m'a trouvé qui va le prendre c't'argent ou l'gros bâtard qui a tué ma mère alors qu'elle vous aidez ?
J'sais très bien qu'il a pas que des amis au sein de sa propre unité. Le gros monsieur devant moi me regarde et se retourne à ses papiers.
- Comme t'as dis gamin... T'as 17 ans depuis hier, joyeux anniversaire, né le 21 juin 1775, tu es fils de...
Le commandant entre en trombe, un sourire cruel et triomphant sur le visage et m'attrape brusquement par le col, me soulevant du sol. Il me tire jusqu'une voiture et me lance un:
- Salut Paris pour moi ! T'as une chambre dans la Bastille !
Et me balance violemment dans le fiacre, garder par deux militaires. La porte se ferme et on la verrouille puis un des uniforme bleu m'aide à me relever. Il est plus jeune que l'autre... Et d'une beauté... J'en suis tombé pour lui... Ce qui est bête, parce que je vais mourir, sans doute... Mais justement ! Je vais en profiter ! Un sourire flotte sur mes lèvres. J'espère qu'il est bien monté.Je rechercherai ma tablette pour une meilleure couverture. Espérant que ça vous ai plût... _So'
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Révolutionnaires Invincibles
Historical FictionDans une France en tourmente dans la fin du XVIII, un jeune homme survit comme il peut contre la royauté et la tyrannie. Innocent ? Non. Il a tué. Et le recommencera quand il faudra...