Je regarde les paysages défiler devant mes yeux, c'était vert, joyeux et vivant. Il y a beaucoup de fleurs, d'odeur du bonheur, de chants d'oiseaux... Je me tourne vers les deux gardes face à moi. Le jeune me détaille, le vieux dort. Je reconcentre alors mon attention sur le beau blond devant moi. Avec de beaux yeux verts. Il essaie de se montrer froid, mais il ne l'ai pas. Ça se sent... Un sourire se dessine alors sur mes lèvres. Il est gourmand ? Je souris moi-même à ma pensée. Me prenez pas pour un pervers, hein. Mais j'avoue que je suis en manque... J'aime beaucoup les hommes, plus que les femmes, sentir leur odeur m'entourer, leur corps fort et musclé... Je soupire et il me demande ce qu'il y a, je lui ai juste répondu qu'il n'y avait rien, que je m'ennuyais. Il se met alors à côté de moi, et on commence la discussion.
Après un moment, le carosse s'arrête, on sort et je m'étire. Le vieux me demande ce que j'ai fait pour mériter d'être embastillé.
- Être le fils de ma mère. Une mère qui a refusé les avances du commandant.
Le plus jeune me regarde et pose sa main droite sur mon épaule gauche.
- Il l'a fait à la mienne aussi. Devant mon père. Il a souffert. Il ne l'a plus approché.
- J'ai pas de père. J'en ai jamais eu.
Ils me regardent désolés, puis ils proposent qu'on fasse une pause de deux heures pour que les chevaux récupèrent et qu'ils mangent. Je m'assois, proche du blond, il s'approche un peu de moi, il a comprit ? Mmmh... J'en sais vraiment rien. Il regarde mon oeil noir et puis tourne mon visage pour regarder le vert.
- J'avais pas remarqué avant, tien...
- J'essaie de les cacher...
- Pourquoi ?
- Parce que... C'est laid.
- Non. Je ne trouve pas...
Il me sourit brillamment, je réponds timidement. Le vieux part chercher du bois, Henri, puisque c'est son prénom, s'approche de mon oreille pour me chuchoter le code secret des espions dans les troupes royals. Je le regarde assez étonné, il me fait un clein d'oeil, et aide le vieux à porter les branches mortes, pour faire du feu... On mange quelques fruits. C'est bizarre. Je pensais qu'ils seraient plus cruels et violents, de gros salops... Je leur fait peut-être pitié... Et toi, t'en penses quoi ? Bon, en tout cas, j'avoue, je flippe. Soit je reste pourrir en taule, soit on me coupe la tête. Et si ça se trouve, personne ne pourra m'aider, donc: aucun échappatoire. Ça fait chier. Tout ça à cause de ce gros déchet en forme d'humain.
Henri m'attire plus loin dans les bois quand l'autre garde s'endort pour faire une sieste, me confiant ainsi au blond et on discute tranquillement et puis... Et puis vous avez pas à savoir. Ainsi, lorsque le vieux se réveille, il regarde Henri qui me portais, et moi endormi tranquillement.
- C'est quand même triste pour ce gosse.
- On peut pas l'aider, mon vieux ?
- Malheureusement...
Il ferme les yeux, puis on repart. Lorsque j'entrouvre mes yeux, nous sommes arrivé à Paris. Il y a des immeubles par tout : c'est laid. Terriblement. Plus de nature nul part ou très peu... Des riches qui se la pètent, qui contraste avec ceux qui, pieds nus essaient de trouver à manger... Une triste désolation.
Un grand bâtiment se découpe de la masse.
- Ma future auberge ?
Ils me regardent en silence et m'accompagne jusqu'à la grosse porte d'entrée, qui grince en s'ouvrant avec l'aide de plusieurs gros hommes... La porte de l'Enfers vient de s'ouvrir pour moi... Et j'en ai peur. Et toi, tu m'accompagnes toujours ? Merci. T'es pas un de ses bougres qui veulent juste tout nous prendre pour nous pendre... Si tu veux rester avec moi, j'espère que tu es courageux... Tu peux fuir si tu veux. Tu ne me connais pas, je ne te connais pas... Et on sait pas ce qui va se passer pour moi maintenant. Bah, finalement, je m'en fous. Fais ta vie. Je vais finir la mienne en beauté j'espère. Peut-être avec mon p'tit Henri encore ?
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Révolutionnaires Invincibles
Historical FictionDans une France en tourmente dans la fin du XVIII, un jeune homme survit comme il peut contre la royauté et la tyrannie. Innocent ? Non. Il a tué. Et le recommencera quand il faudra...