25e heure

491 68 33
                                    

J'me perds dans la nuit, j'rentre dans c'bar de Paris. Trop d'monde perdu dans la 25e heure. On s'colle, on boit. Et j'vois bien tous ces débiles bourrés qu'espèrent échapper à la vie pendant un instant, une soirée, une nuit et p't'être même la vie. J'suis pareil. J'oublis.

Et ya ces filles qui se déhanchent. Filles d'aujourd'hui, filles fraîches et jolies, et je vois ces chevelures qui s'mouvent, s'mélangent, m'étouffe. Épaules dénudées tournent et se retournent, musique assourdissante. Lumières qui dansent. Se baissent et se rabaissent. Tournent autour du temps, fuient. Oublis

Et je croise tes yeux, ils m'font l'effet d'une gifle. j'ai eu l'impression d'être tomber du 6eme étage. Ça m'a fait tourner la tête. Ton regard bleu et profond imprimé dans les souterrains d'mon âme. Pénétrant. Envoûtant. Maléfice. Sorcière d'la nuit. Ça a remué des choses en moi, des choses dont j'soupçonnait même pas l'existence. Malveillante. Pécheresse. Lumière. Embrasement. J'ai eu l'impression d'être aspirer à l'intérieur d'moi, comme si d'un seul coup tout prenais un sens. Je voulais te toucher. Frappé par tes yeux du tonnerre. Voyage vers le fond d'la mer. Je me noie.

Les gens dansent affluent devant nous. lâche pas mon regard . Tes copines te parlent mais t'en as rien à foutre. j'le vois bien. Ya que toi et moi. Et pis je m'approche. il faut que je te parle. Je passe entre tous ces débiles bourrés qui tiennent plus trop debout. Il faut que je te touche

Baisé violent, je te mange, j't'imprime, mon corps doit se souvenir de toi, j'en ai besoin. Je te sert. Fort. Oublis pas.

T'sais comment ça se passe en soirée, ça déconne, ça rigole, ça se touche, ça en fait des tonnes et on sait tous comment ça se termine.

Et pis on est rentré chez moi, je t'ai fait l'amour. J'ai senti ta peau, tes frissons sous mes doigts. J'ai aimé, toi aussi. Enfin je crois.

[J'ai cueillis ton corps, en ai vu ta chair comme une pétasse en fleur

J'ai bouffé ton corps comme des fruits de saison]

Alors non on sait absolument jamais pourquoi on baise une meuf, on sait encore moi pourquoi on décide de rester avec elle juste une semaine, deux semaines, et pis l'temps qu'on voudra

[parce que je le vaux bien]

Nan j'crois que c'est parce qu'on a peur d'être tout seul, on a besoin d'être à deux, j'sais pas ce qu'on a. on s'attache puis on s'emmerde. On baise, on fume, on vit.

Y'a des filles, qui ont ce pouvoir. T'sais celui qui te fait dire que si t'es pas avec elle dans 5min et pour l'restant d'ta vie t'es fini. Si ça ça existe alors d'accord ça vaut le coup. Tu nais, tu respire, tu te fais mal, tu tombes, tu te pètes le nez. D'accord c'est super. Okay j'veux bien tout ça.

[Un espoir de plein]

D'mon point de vue l'amour ça n'existe pas

[une silhouette d'amertume]

Ca dure pas trois ans, ça dure peut être trois minutes sans qu'on s'en aperçoive

[Tu crois que j'ai pas de pouvoir sur lui? ce que je veux il le veut aussi]

C'est pas pour nous, c'est la fatalité en fait, t'es sûr que t'as aucune chance d'avoir une histoire, une histoire à raconter quand ce sera terminé.

[Mon jardin secret dans tes mains]

Tu regardes une meuf dans les yeux, tu sais qu'il y a la promesse d'un petit cul.

[Comme perdue parmi les objets trouvés]

Tu baisse la petite culotte d'une femme et elle fini par baisser la couche de ton fils.

[Une danse, une lutte intense]

La meuf, elle voit rien venir, elle fait trop la maligne et BIM enceinte. Y'a pas un connard qui disait : "l'intelligence des femmes est dans leurs ovaires"? le problème c'est que c'était un misogyne. Mais en gros Juliette si je l'avais pas baisé on en serait pas arrivé là. Mais on en serait pas non plus arrivé là si je l'avais pas baisé.

C'est le genre de nana qui vit sans prendre conscience du danger. Du danger des autres quoi. Alors là, j'la vois qui chiale à la fenêtre. Elle pleure et moi j'assume rien alors j'me casse l'temps qu'elle s'calme.

[Il fait ce qu'il veut, pas besoin de récompense.

ça continu sans cesse, sans cesse, sans cesse. ça continu sans cesse, toujours les mêmes promesses]

P'tite larme toute vide, ça tombe même pas au sol, ça s'envole.

Fait semblant d'aimer. J'soulève ma jupe, la pose sur la joue des garçons. Pis j'vais te sucer. Au début tu vas kiffer. Parce que j'vais te sucer la bite. ça va être super. Pis à un p'tit moment où tu vas pas l'sentir passer mais à ce moment là j'vais te sucer le sang. Tu vas t'sentir partir tout doucement. Tu vas perdre tes forces. Et c'est là que j'vais te terminer. Ton sang bleu, ton sang rouge. Celui qui sort du cœur, celui qui part dans les poumons. J'vais tout aspirer. Et quand tu s'ras devenu une vrais lopette. J'pourrais m'foutre de ta gueule blaireau.

C'est pour ça qu'une fois qu'on a fini, en général j'essaie d'me tirer.

On fait plein de trucs, on apprend à jouer d'la guitare, du piano. On fait d'la musique histoire d'les intéresser comme si on était d'jà pas assez intéressant pour elles. Discuter 5min, parce que le but final c'est quoi ? c'est pas d'baiser nan nan. Le but final c'est d'se tirer. Tranquillement. Comme un grand seigneur.

[Enfant gâté venu tester la résistance de ses jouets

Tu m'aimes encore

La nuit tu penses à moi

Aller supplie, désire

Je fais durer ton supplice

Tu ne toucheras pas à mon sourire]

Tu va raconter, on s'est aimé puis y a ce moment génial sur la plage. On a voyagé, on a vu du pays. Pis j'crois qu'il m'a trompé.
C'est quoi ces histoires de merde? Qu'est ce tu veux dire? On a légitimé le vide. On est vide, on a rien. On vie d'une chose à deux. On s'vide à deux. et une fois qu'on s'est bien rependu, qu'on s'est bien vautré l'un dans l'autre. On chiale. On fait d'la guitare

Il est tard. On s'commande une pizza. On s'mate un film. Un film qui parle d'un couple. La meuf est malheureuse, le mec est malheureux, tout l'monde est malheureux parce que les parents étaient malheureux pis comme leurs enfants seront malheureux ils sont encore plus malheureux. D'avoir été malheureux. T'es heureux toi ?

T'es content toi ? tu rencontres une meuf. Yess comme j'suis un type génial j'vais la rendre heureuse. On va être sublime comme ça tout les deux. Nan fils de pute, t'es un type bourré. Tu pus d'la gueule déjà quand tu m'parles . On s'dit "ouais mais lui il est tellement à côté d'la plaque, il est tellement pas compris" tout l'monde s'dit ça . Tu prends le premier pécno au fond du Pakistan il est persuadé qu'il a tout pigé. Le dernier connard en haut d'son building, il est persuadé qu'il a tout pigé. On est tous hyper persuadé qu'on a tous un tout petit univers comme ça. On a compris trois trucs, on connaît deux phrases par cœur. On est là dans nos têtes et on s'dit à nous même: Franchement ça va, j'ai à peu près tout compris.

J'ai peur de m'reproduire. De reproduire les mêmes erreurs à travers un individu encore plus stupide que moi. Nan si tu fais des enfants avec Juliette l'individu qui qu'tu sois sera plus stupide que toi si il vient d'vous deux. c'est comme ça.

[Condamné à l'ennui]

Tu prends soin d'l'autre en espérant te retrouver toi au bout d'un moment. lui et toi. Elle et toi. Ça s'invente une vie, pis parfois tu as un p'tit figurant qui passe. Et hop.

En fait y a aucune solution, on fait tous semblant

[Finalement j'ai adoré t'embrasser. Le souvenir de't tenir de't saisir. J'croyais être libre dans tes bras. Mais j'ai pris conscience que la femme était libre que quand on lui faisait l'amour.
Maintenant tu m'as fait l'amour et je suis prisonnière de ton souvenir]

25e HeureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant