La plupart des gens ne savent pas ce qu’ils ont,
Parce qu’ils courent toujours derrière ce qu’ils n’ont pas.Chapitre I
Tùtù GbჂvi. Tùtù GbჂvi.
Améđé moula homéo.
Méka òla fanvi.
Ao djédjévigné.
BჂnou bჂnou kpo.
Ao djédjévigné.
BჂnou bჂnou kpo.Peu à peu que la douce berceuse prenait fin, le bébé dans ses bras se calmait. Dehors, il pleut. Et comme si le vent était de concert avec son âme empreint d’amertume, il redoubla ses hurlements. A chaque seconde, elle tourne la tête vers son portable Nokia, dans l’espoir de voir briller une lumière qui lui annoncerait un appel. Un appel de qui ? Peut importe se dit-elle, que ce soit lui pour demander d’après ses nouvelles ou les autres là-bas, dans ces sociétés où elle a déposé ces dossiers. N’importe qui, que ce portable sonne se dit-elle tout en remuant légèrement ses bras pour câliner le bébé qui peu à peu s’est endormi.
Elle le couche, puis après une toilette rapide, se met à faire le ménage. « Deux mois, deux bon mois que je cherche sans cesse un petit boulot, respectable, mais rien. Tous ces dossiers déposés un peu partout, n’ont eu aucune suite. » Tout en se saisissant d’un balai la jeune fille réfléchissait. « Mais pourquoi ça ? Personne n’a-t-il besoin de mes capacités en bilingues ou peut être de ma maitrise en communication ? Alors, pourquoi ai-je aussi perdu deux ans à suivre une formation assidue en informatique ? » Comme si le silence qui fit place à l’averse pouvait lui répondre, elle se mit à fixer la cour prostrée au rebord de sa fenêtre. Il y avait personne dans la cour. Toutes les fenêtres fermées, elle imaginait bien ses voisins couchés sur leur matelas se prélassant dans leurs couvertures au chaud. Ou encore ces étudiants déjà levé à l’aube pour se rendre au cours. Une grande inspiration prit naissance au fond de sa gorge et alla se perdre dans l’air. Plongé dans ses réflexions, la jeune fille réussit tant que mal à finit les travaux domestiques. Elle prend une douche, saisit un sac et se met à ranger quelques effets. Puis, mettant le bébé endormi au dos, elle prend le sac et sort.
Elle fut frappée de plein fouet par un air froid, qui, inconsciemment lui fit serrer de près encore le pagne qui couvrait sa tête pour protéger son bébé. Le soleil haut, rayonnait de tous ses éclats sur la ville d’Abomey-Calavi. Contraste, pense t- elle, il fait frais mais le soleil brille de tous ses éclats. Comme si quelques minutes plutôt, il n’y eut aucune pluie. Fêmi marche lentement, pour ne pas s’enfoncés les pieds dans la boue. Elle appelle un taxi-moto, discute le prix et monte. Arrivée devant le grand portail, du campus d’Abomey Calavi, elle rejoint la file d’attente constituée d’une petite foule attendant impatiemment, l’arrivée des bus. Autour d’elle, des étudiants entraient et sortaient. Fêmi, plissa les yeux et fut recouverte d’un frisson.
Quatre ans auparavant, elle se voyait débarquant à Calavi avec un titre : bachelière. Dans ce temps là se dit- elle j’étais pleine de vie, pleine d’espoir. J’attendais à bout de souffle chaque année qui me séparait de ma maîtrise. Et enfin, l’ayant obtenu je me voyais en tailleur gris ou blanc avec une belle moto me rendant au bureau. Mais tout ça, c’est bien finit. Mes espoirs envolés et mes rêves meurtris. Enfin, souffla t- elle quand de loin, elle aperçut un bus. Vite sans se faire cogner elle s’avance, trouve une place et s’installe en prenant soin, de détacher le bébé de son dos.
La circulation, à Cotonou était dense. Difficile de rouler, on aurait dit que tous les taxis motos s’était donné rendez à la même heure sur ce tronçon, Calavi Cotonou. Le bus avançait lentement, Fêmi pouvait voir la longue trainée des motos qui subissaient le même sort. Son regard fut attirée par deux jeunes filles assises devant elles, qui se murmuraient des trucs à l’oreille. Elles étaient belles, observa Fêmi. L’une arborant une mine orgueilleuse s’était tressé de manière très jolie avec tout une longue trainée de mèche, l’autre s’étant contenté d’un tissage qui relevait son menton et la rendait magnifique. Toutes deux portaient l’uniforme de l’Eneam et tenaient dans leurs mains ces portables aussi larges que la paume d’un homme. Oui, elle les enviait, car celles là, jamais ne manqueront d’emploi ou ne vont point se plaindre de leur vie. Ses pensées vogua vers Nathalie une de ses meilleures amies. Mais le bus s’arrêta à un feu et la jeune fille se détourna de ses réflexions. De feux en feux, d’arrêt en arrêt, le véhicule plein de passager arrive à destination. Le grand marché de Tokpa.
11heures. « Oh mon Dieu se dit- elle, Madame, Cica, va encore me passer l’une de ses savons. » Elle se fraye un chemin jusqu’à la boutique de dame «. Déjà quelques clients attendaient de se faire servir. Narcisse le second employé lui lança un regard de reproche comme pour dire : « Tu es encore en retard. Hé oui, répondit Fêmi à elle-même. » Elle dépose le sac dans un coin. Prend une petite natte, étale et avec précaution y couche sa petite fille. Elle prend alors place devant la caisse et invite les premiers clients à avancer. Et c’est parti pour une longue journée de travail.
Vers 16 heures, le flot de client diminua considérablement. Fêmi remercie intérieurement Dieu d’avoir gardé la petite calme jusqu'à cette heure. Mais comme si Dieu ne voulait point de sa prière, de petits cris se font entendre. Elle se lève prend la petite Anna et lui donne le sein. Le soir, la boutique fermée, Madame Cica, lui rappela que la semaine prochaine était son tour de rendre la boutique propre. Fêmi acquiesce et prit congé en faisant un au revoir à Narcisse de la main.
Narcisse, regarda partir Fêmi. « Mais comment fait- elle pour être aussi forte ? S’interroge t- il. Seule, sans parents vivants et abandonné par un lâche avec un bébé. Oh mon Dieu les femmes. Il y en a qui ne mérite pas leur sort. » Il secoua la tête, et se mit à la recherche d’un zémidjan pour rentrer.Le samedi, alors que Fêmi fait la lessive, on frappe à sa porte.
Oui, j’arrive.
Hé les filles. Quelle surprise. Entrez
Salut ma belle.
Bisous.
Bisous. Hum, Toi Nathalie avec tes manières de bourgeoise, tu veux pas changer.
Oh ben que veux tu ? Moi j’ai été éduqué comme çà.
Asseyez vous, j’arrive je vous apporte de l’eau.
Fêmi se rend à la cuisine et apporte de l’eau à ses copines.
Merci. Et Anna ? Montre-la-moi. Il y a longtemps je ne l’ai pas vu.
Oh elle dort, à son réveil, tu peux la prendre
Hum, petit bout de chou. Mais elle lui ressemble si …
Léa, tourna son regard vers Fêmi.
Non, sans façon les filles. Je vis avec, cela ne me gêne pas, plus maintenant.
Alors, que deviens tu ma belle, lui demande Léa
Oh toujours une simple caissière à tu sais où.
Hum avec cette méchante dame Cica toujours dans tes pattes.
Hé oui.
Vous savez les filles, dit Nathalie, je suis sûr que cette dame t’en veux par ce que tu es belle fraiche et malgré ta maternité toujours rayonnante. Elle est déjà toute fripée elle et n’a même pas encore eu cette chance là de porter en son sein un enfant.
Nathalie, s’écria Fêmi.
Oui oui, continue Léa, c’est une sorcière
Les trois copines partirent d’un grand éclat de rire.
Et vous les filles ? Aux dernières nouvelles Nathalie cours derrière une bourse et toi Léa ton cher oncle était entrain de te débusquer un endroit.
Et il y est arrivé, à HC Communication.
Quoi tu es là, HC Communication ! et tu fais quoi ?
Secrétaire de réseaux
Waouh
Hum, dit Nathalie avec une voix pleine de sous entendu aussi sérieuse que possible. Elle t’a pas tout dis, elle est aussi secrétaire de Sosso.
Sosso, c’est quoi ça. Un nouveau projet ?
Oui, le projet Mr Sossou alias Sosso cherche sa secrétaire.
Quoi !
Oh arrête Nathalie, lui intima Léa en lui donnant une tape sur l’épaule.
Bon les filles, d’abord vous allez arrêter votre vacarme, si vous ne voulez pas vous débrouiller pour recoucher Anna quand elle se réveillera et après vous allez m’expliquer vos charabias grammaticales avec plus de clarté.
OK. Léa est courtisé par le chef de réseaux à HC Communication, notre majesté Monsieur Sossou Léonce, mari d’une femme, père de deux enfants, qui dit être tombé sous le charme de sa secrétaire de réseau notre très chère belle et jeune demoiselle Dakpè Léa.
Léa, tu as percé. Mais attention, pas de ça, reprit Fêmi avec une voix protectrice.
Ne t’en fais pas. Je gère. Il n’aura rien. ‘’Wanhoun’’ Zéro. La vie est difficile, c’est vrai, mais jusque pas à ce point pour me livrer à un pervers de chef. Mais ce que tu oublies Nathalie, nous, nous n’avons pas de villa, ni de papa député ou encore de maman professeur de l’université pour nous autoriser à rester à la maison, à nous prélasser devant notre i - phone, alors qu’on nous recherche une bourse pour la grande France, l’eldorado afin d’obtenir quoi déjà Fêmi ?
Oh, le master et le doctorat, répondit Fêmi sur un ton cérémonieux.
Bon ça va. Arrêtez les filles, je vais me fâcher. Et puis, j’ai jamais demandé à naître dans la famille Johnson, après tout.
Oui oui on sait, répondirent en cœur ses deux amies en se jetant des regards complices.
Les trois copines conversaient joyeusement quand des pleurs se firent entendre.
Nathalie, se leva et se saisit de la petite Anna, toute réveillée et qui fixait la jeune femme.
Elle est vraiment belle ta fille
Merci. Donne la moi, que je lui change sa couche, après vous pouvez la prendre
Tout en changeant la petite, Fêmi parla.
Mes dossiers déposés n’ont toujours pas eu de suite les filles.
Avec, cet affaire de ‘’tout est bloqué là’’, je ne sais pas trop si tu trouveras de solution avant un bon moment lui dit Nathalie.
Bloqué, comment ?
Eh ben a ce que papa aurait dit votre très cher alias chaussure aiguille aurait tout bloqué. Et du coup, pour l’instant personne n’est encore payé. Difficile alors pour les sociétés et institutions public d’embaucher alors de nouveaux agents, si les anciens ne sont pas encore payés Et pour une période indéterminé encore.
Ah moi je ne comprends rien du tout.
Sais pas trop, j’ai surpris une conversation de papa avec un de ses amis, c’est ce qu’ils se disaient.
A moins que ma chère, tu ne songe à faire de la vacation, lui proposa Léa
Mais, j’ai fait la communication, pas le français ou la mathématique et même si, qui va me garder Anna. J’ai pas les moyens pour la mettre dans une crèche.
Ca, ce sont les conséquences de ‘’apparaitre, agir et disparaitre ‘’dit Léa
Ses deux amies lui lancent des regards étonnés
Héé arrêtez de me regardez comme ça les filles, vous ne suivez pas les infos. Moi, j’ai rien dit.Tard dans la soirée, les trois amies se séparèrent à contre cœur. Fêmi, raccompagna ses amies, après avoir reçu deux sachets pleins de cadeaux pour sa fille et des vivres. Déjà, le soleil, pointait son nez vers la mer, laissant suggérer une nuit sans étoile, quand elle rentra enfin dans sa chambre.
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Quand nos vies s'éclatent !
Teen FictionElles, elle sont trois. les noms, quand tu liras, tu sauras. trois copines, de destin différents, de vie différentes et pourtant, unies pour la vie. Moi, je suis personne, peut être, ce bébé orpheline de mère, dont le père l'a abandonné et qui veut...