Dépendante

chapitre 1

A table Annnna! résonna la voix de ma mère dans tous le corridor
Je sentais de ma chambre le bon vieux plat de lasagne de ma mère. Mon plat préféré depuis que j étais petite. C était le seul plat que ma mère arrivait à peu près à cuisiner sans le faire cramer. On peut même dire que cuisiner n était pas sa grande passion, mais bon on s habitue.
J entendis les pas de mon frère dévaler l escalier. Je m étais toujours bien entendu avec lui malgré nos prises de têtes courantes. Il me manquait souvent, car parti pour faire ses études d ingénieurs à Lille, je ne le voyais que pendant les week-ends. Du haut de ses 18 ans, il était plutôt beau garçon. Ses cheveux en bataille, ses yeux d un bleu profond, et ses quelques poils de barbe rebelles attiraient plus d une fille. On avait 4 ans d écart, soit lui 18 ans et moi 14 ans.
Je courus à mon tour dans les escaliers pour entrer dans la grande salle à manger. Je n étais pas à proprement parlé riche, mais ma famille restait aisée. J aperçus le crâne chauve de mon père, comme a l'accoutumée lisant son journal en tapotant du pied. Homme d affaire, mon père voyageait beaucoup. Il etait néanmoins présent pour sa famille et savait faire la part des choses. C était le seul homme pouvant me faire passer de la colère a la joie avec ses mimiques dignes d un enfant de 3 ans.
En face de lui, ma mère découpait soigneusement une part équitable de lasagne pour tout le monde. Ses cheveux blancs naissant transperçaient avec sa couleur naturelle noire comme le charbon. Ma mère etait très présente, du fait de son métier de dentiste, qui lui laissait le temps de souffler et de s occuper de nous en même temps. Au premier regard, elle pouvait paraitre sévère, mais c était en vérité une vraie guimauve en chocolat.
Le bois brûlant dans l impressionnante cheminée réchauffait la pièce, ainsi que le présentateur télé qui débitait son flot de blagues toutes les unes plus prévisibles que les autres, mais qui faisait pourtant éclater de rire mon père.
Je m assis devant mon assiette et dévora cette part de lasagne avec grand appétit.
On était dimanche. Demain avait lieu le jour le moins attendu de tous les collégiens ou lycéens: la rentrée.