Becca Jaw et la rencontre d'un autre monde.

1 - La découverte

Ce soir je commettais probablement la plus grosse erreur de ma carrière.

C'était le soir d'Halloween, les enfants ne cessaient de proliférer devant notre maison et mes amis me harcelaient pour que je les rejoigne à une de leur beuverie lycéenne.

Je ne ressentais ni l'envie ni le besoin de les retrouver pour cette soirée. J'étais bien trop occupée à finir mon ouvrage, mon premier livre, mon trésor. Des mois de travails qui allaient ce soir s'achever.

Ma mère avait accepté que j'envoie mes premiers chapitres à une maison d'édition qui avait totalement adhéré avec mon style. J'allais être une des plus jeunes auteures de ma génération.

Mon roman s'achevait avec une fin tragique, le méchant avait massacré le peuple des créatures surnaturelles et le rideau tombe, laissant une fin triste et sadique.

Je sentais la fatigue me submerger peu à peu, ne me laissant même pas la force de regagner mon lit. Ma tête se déposa sur mon clavier m'envolant droit vers le monde fabuleux des rêves.

Des douces pensées de gloire, d'adulation et de princes presque charmants envahirent ma tête.

J'avais hâte de sortir de ce quotidien morose et répétitif. La banlieue londonienne n'avait rien de fantastique, mes parents et mes amis n'avaient rien d'extraordinaire et j'espérais désespérément que ma future carrière d'auteur puisse me permettre une vie meilleure et plus luxueuse.

Ma mère me répétait sans cesse que la vie des personnes mondaines n'avaient rien à enviés, pourtant je ferais tout pour quitter ce foutu quartier mal fréquenté dans lequel je vivais depuis ma tendre enfance.

Une brise de vent glacial vient caresser ma nuque, sans le vouloir mes yeux s'ouvrent laissant transparaître la lumière du jour.

J'étais allongée, les yeux désormais aveuglés par la lumière trop puissante pour mes yeux fatigués.

Mon champ de vision s'élargit peu à peu, les arbres qui m'entouraient formaient une ombre qui me protégeait de l'agressivité du soleil.

Il me fallut quelques instants pour réaliser que je n'étais pas dans ma chambre. Je me relevai brusquement, tellement brusquement que ma tête tourna, je manquais de m'évanouir mais je m'adossée à un arbre pour reprendre mon équilibre.

En étant enfin sur mes deux jambes, je pris connaissance de mon environnement. Rien ne me semblait familier, même la grisaille londonienne semblait littéralement avoir disparue.

Mon souffle était désormais haletant, j'avais perdue tous repère et j'espérais sincèrement que ce n'était qu'une farce puérile de mes amis.

Je tentais en vain de me remémorer la soirée de la veille mais rien ne semblait m'indiquer l'ombre d'un indice sur ma présence dans ce qui me semblait être une forêt.

Je fouillais dans la poche arrière de mon jean mais mon smartphone avait disparu avec ma maison visiblement. Je reconnus mon sac qui était éparpillé sur l'herbe, j'introduis ma main dedans mais seul des habits de rechange et quelques bricoles de premier secours était à l'intérieur.

Je n'avais aucun souvenir d'avoir placé tout cela dans mon sac, mais je fus satisfaite de trouver un sweat car le vent allait finir par me frigorifier.

J'entends le bruit discret mais tout de même audible d'une branche qui se brise, peu à peu des voix semblent se rapprocher de mon emplacement.

Par précaution je décide d'attraper mon sac et de me cacher derrière un talus de terre. Deux adolescents passent devant moi, les deux semblent porter un uniforme, un petit blason au couleur flamboyante est cousu sur l'épaule gauche des deux jeunes.