Ils me manquent

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Je suis allongée dans le lit de Bartolomeo et je n'arrive pas à fermer les yeux. J'ai tout gâchée. Je m'en veux. Il faut que j'aille voir mes parents.
- Bartolomeo ?je chuchote en le secouant, Bartolomeo, réveille-toi !
- Quoi ? Qu'est-ce qui se passe, Lou ?
- Il faut que je parle à mes parents.
- Mais t'es cinglée ?! Dès que tu mettras un pied dans la rue, tu seras vulnérable ! Je peux pas te laisser y aller. Je t'ai sauvé, c'est pas pour te laisser tuer ! Laisse tomber, Lou , c'est mort.
- Je peux pas. Il faut que je leur demande pardon , je supplie, s'il te plaît !
- Alors vas-y , mais si tu meurs ce sera ta faute !
Je m'en fous . Je pars en courant et pousse la porte. La rue est petite . Elle pourrait se refermer sur moi, m'écraser et je m'évaporerais . Et tu serais libre... Mais il y aurait toujours un immense poids sur mon cœur. Mes parents. Je bifurque dans une rue. Je vais repartir en courant quand des voix m'interpellent :
- Hé , tu fais quoi ?me demande l'un d'eux
Ils sont environ dix, des garçons et des filles .
- Juliette , c'est pas la fille qui était sur les affiches à la mairie ?
- Si , si, c'est elle. Y avait pas une récompense, si on l'attrape ? demande-t-elle avec innocence en faisant la moue
- Oui , y en avait bien une, lui répond une autre fille avant de se tourner vers moi, dommage pour toi, on manque de fric en ce moment...
Ils me fixent et je recule. Mon cœur bat trop fort. Il avait raison, je n'aurais jamais du partir. Viens ... Je fais demi tour et pars en courant. Je les sens derrière moi, j'ai peur. Je m'essoufle . C'est la rue de Bartolomeo, dans quelques mètres je pourrais toucher sa porte. Et je sombre contre le rectangle de bois.

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