OS Nouis

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Je hais les fleurs, je hais les vaches, je hais la solitude, je hais la  nature, en bref, je hais la campagne. Alors expliquez moi comment, dans  tous les endroits de la terre, j'ai bien pu faire pour tomber en rade  pile dans la campagne la plus déserte au monde. C'est une malédiction,  un coup de destin, j'avais dû marcher sur la queue d'un écureuil un jour  et il m'a maudit, je ne sais pas moi. Je ne suis pas habitué à ça  d'accord ? Je vis en plein centre de Londres, je connais que le métro,  le tramway et les bus, les charrettes c'est vraiment pas mon fort. Et  puis je me réveille avec les bruits de voiture, je travaille avec les  bruits de voiture, je me couche avec les bruits de voiture, la campagne  c'est beaucoup trop calme en comparaison. C'est vrai quoi, c'est trop  vert, on a l'impression d'être dans le pays de cetelem. J'avais essayé  de voir ce qui n'allait pas avec ma voiture, parce que je suis presque  sûr que la fumée blanche qui sort du capot n'était pas bon signe, mais  comme je ne suis pas mécano, impossible de savoir quelle pièce  correspond à quoi. Je l'avais alors fermé rageusement. De toute façon je  n'avais que ça à faire, m'énerver contre tout, et surtout contre cette  herbe trop verte, elle me donne envie de la piétiné. Je m'étais assis  sur le capot de ma voiture et avait regardé où je pouvais bien aller  pour trouver de l'aide. Parce que vous imaginez bien qu'il n'y avait pas  de réseau dans ce bled pourri. Il n'y avait que des champs, des champs,  des champs et encore des champs à plusieurs kilomètres à la ronde. Et  alors que je me lamentais sur mon sort, encore, quelqu'un dans ce foutu  monde s'est dit ''tient, mais ce petit brun à la tête de con à l'air  dans la merde, autant le mettre dans de la bouse''. Bref, il s'est  subitement mit à pleuvoir. J'aurais dû m'en douter, qui est déjà tombé  en panne sans qu'il pleuve ? J'avais cru me mettre à pleurer quand  j'avais reçu les premières gouttes sur mon visage. Ça aurait pu rester  quelques gouttes, mais non, c'est devenu une véritable averse, tellement  que je ne pouvais rien voir. Et vous savez le meilleur ? J'avais une  décapotable. Alors il ne me restait plus que à marcher, pour espérer  trouver de l'aide, sous la pluie, tremper jusqu'aux os et mort de froid.  J'étais vraiment gelé, j'essayais de me réchauffer en me frottant les  bras, mais rien n'y faisait, il pleuvait vraiment trop.

J'avais  marché pendant au moins une heure sans rien voir d'autres que des  champs, des fleurs, du mais, du blé ou toute sorte de chose comestible  qu'il pouvait exister sur cette maudite terre, quand je vis enfin une  petite flamme d'espoir au loin, un petit éclair de chance. Oui, je  voyais de la lumière. Qui disait lumière, disait maison et qui disait  maison, disait chauffage et bain. J'étais sous le pluie, complètement  trempé, gelé jusqu'au plus profond de mon être mais je n'avais jamais eu  un sourire aussi beau de toute ma vie. Je me sentais tellement heureux,  tellement soulagé que, encore une fois, j'avais envie de pleurer. Je  m'étais mis à courir, parce que je n'en pouvais vraiment plus de cette  sensation de gêne avec mes vêtements trempés. J'y arrivais en moins de  cinq minutes. C'était une petite maison, ni trop petite ni trop grande,  en bois. J'aimais pas non plus les maisons en bois mais j'étais  tellement fatigué que j'avais l'impression que c'était un château. Je ne  voyais rien à travers les fenêtres à cause de la buée alors je frappais  avec empressement à la porte. Je pensais à la délicieuse chaleur que je  trouverai en rentrant. Mais personne ne vint m'ouvrir, alors après deux  minutes de plus à attendre dans le froid intense, je décidais de  rentrer quand même. Après tout si il y avait de la lumière, il y avait  forcément quelqu'un, surtout qu'il commençait à se faire tard. Je  rentrais doucement dans la petite maison, ne voulant pas affoler la ou  les personnes vivant à l'intérieur.

Heu...bonjour !

Personne  ne me répondit, alors je commençais à inspecter les lieux. La porte  d'entrée donnait directement sur une petite salle à manger reliée à une  cuisine ouverte. À mon plus grand étonnement les meubles n'étaient pas  vieux, ils étaient même plutôt modernes pour une vieille maison comme  ça. Je me disais que peut être les propriétaires n'étaient pas des vieux  croûtons qui regardaient les feux de l'amour. C'était bon signe. Je  n'osais pas trop m'aventurer mais la chaleur m'attirait comme la merde  attirait les mouches. Je sentais et entendait l'eau de mes vêtement et  de mes cheveux dégouliner le long de mon corps pour s'échouer par terre  dans une grande flaque. Ne voulant pas rester comme ça cent dix ans, je  me décidais enfin de partir à la recherche d'une personne capable de  m'aider. Parce que je me voyais pas vraiment prendre une douche, des  vêtements secs et un repas chaud à des personnes non présentes. Enfin si  peut être, mais je préférais chercher quelqu'un dans un premier temps,  on verra après. La salle à manger donnait sur un salon, tout aussi  spacieux. La télé était allumée mais grésillait, on ne voyait pas  d'image. Franchement si je n'avais pas aussi froid, je partirais en  courant parce que c'était le scénario typique des films d'horreur et je  vous jure que c'était vraiment flippant. J'avançais lentement dans la  pièce, j'essayais de ne pas faire de bruit mais à chacun de mes pas,  c'était comme si un goutte d'eau géante s'écrasait au sol. Je me  dirigeais vers le canapé et petit à petit, à ma plus grande surprise, je  découvris enfin le propriétaire des lieux, endormit sur le canapé. Il  avait une position vraiment hilarante, il était le genre de mec à dormir  dans des positions vraiment bizarres. Il avait la nuque en arrière,  posée sur l'accoudoir, la bouche grande ouverte. Une ses jambes était  posé sur le haut du canapé, alors que l'autre était simplement posée à  terre. Je me demandais vraiment comment on pouvait dormir dans cette  position. Mais le pire, c'est qu'il dormait comme un ours en pleine  hibernation. Je n'aurais même pas été surpris de la voir baver. Mais  c'est pas sa position qu'on pouvait décrire comme originale qui  m'ébahissait le plus, c'était que le jeune homme qui se tenait devant  moi était, on pouvait le dire, un putain de beau gosse. Un beau blond,  ni trop grand ni trop petit et avec, de ce que je pouvais voir par  dessus son jogging et son tee-shirt large, quelques muscles. Je le  regardais quelques instants encore, parce que c'était vraiment un  plaisir pour les yeux, faut pas se cacher, puis je me décidais d'enfin  le réveiller, parce que j'avais vraiment besoin d'un douche et de  vêtements sec si je ne voulais pas crever d'hypothermie. Je le secouais  légèrement, parce que si je le réveillais subitement, avec genre un coup  de boule et que la première chose qu'il voyait c'était un homme inconnu  dégoulinant, il flipperait. Il fit une sorte de bruit à la fois sale et  mignon, genre une aspiration de salive de beau gosse et finit par  ouvrir doucement les yeux. Et il avait des putains de yeux bleus en  plus, ce mec était une bombe jusqu'au bout. Tout se passait bien, on  avait un petit contact visuel et tout jusqu'à ce qu'il se décide  subitement, sans que je m'y attende de me donner un coup dans le nez. Et  je peux vous dire que c'était pas qu'une pichenette. Bon c'était un peu  prévu, mais ça faisait quand même mal ! Je me reculais vite en me  tenant le nez et le regardait avec surprise. Lui sauta sur ses pied avec  une agilité que je ne lui aurais pas cru et prit le premier truc qui  lui passa sous la main, c'est à dire une télécommande.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 13, 2016 ⏰

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