Severus Rogue et Amanda Johns...

Chapitre 3 : Une retenue qui tourne mal.

La journée était passée très vite et le lendemain aussi. Il était dix-huit heures. Amanda devait faire sa retenue de dix-neuf heures à vingt-et-une heures. L'heure du dîner, repensa amèrement la jeune fille. Elle termina son devoir sur les créatures magiques et le rangea, puis elle pris un livre au hasard. Elle était allée à la bibliothèque pour se détendre un peu. Après avoir lu pendant une demi-heure, elle décida de poser ses affaires à la tour pour redescendre directement aux cachots. Les années précédentes, elle trouvait agréables les cours de Potions, avec Slughorn. Mais cette année, en deux cours, Rogue lui avait fait détesté cette matière. Elle posa son sac. Elle redescendit, passant devant la Grande Salle. Elle se mordit l'intérieur de la joue et jura qu'elle n'arriverai plus jamais en retard à un cours de Potions.

Pendant un instant, elle eut l'espoir qu'un professeur remarquerai son absence, mais il y avait peu de chance. Ou alors elle espéra que des élèves iraient prévenir le professeur McGonnagal, mais c'était tout aussi improbable. Le professeur Rogue avait-il seulement le droit d'empêcher une élève d'aller manger ? Oui, certainement.

Elle arriva devant la salle et frappa à la porte.

- Ah, Miss Johns, vous avez deux minutes d'avance.
- Dommage, grommela Amanda. J'aurais préféré arriver pile à l'heure...
- Vous allez nettoyer tous les chaudrons, reprit le jeune homme (oui il a seulement dix-neuf ans, il est jeune) en ignorant la remarque de son élève. Oh, j'oubliais de préciser : sans baguette magique !

Amanda aurait voulu répliquer, mais elle était suffisamment intelligente pour savoir que cela ne pourrait lui attirer que des ennuis : une autre retenue, par exemple. Elle se dirigea vers les chaudrons et commença à les nettoyer. Une heure plus tard, à vingt heures, elle avait nettoyé un peu plus de la moitié. Avec un peu de chance, si elle les nettoyait tous avant vingt-et-une heures, elle pourrait aller manger vite fait.

Pour la première fois qu'elle avait commencé à nettoyé, elle se tourna vers le professeur Rogue qui... Qui avait un plateau de sandwiches posé juste devant lui.

Celui-ci leva les yeux vers son élève et eu un rictus mauvais.

- Quoi ? Vous êtes jalouse ? Vous ne croyiez quand même pas que j'allais ne pas manger juste pour vous surveiller ?

Alors là, c'était trop injuste, pensa la jeune fille ! Sa seule joie à aller à cette retenue, c'est que le professeur ne pourrait pas aller manger à la Grande Salle. Elle lui lança un regard mauvais, avant de se remettre au nettoyage de ses maudits chaudrons. Elle avait l'intention de les bâcler, pour s'enfuir le plus vite possible de la salle.

- Attention, Johns. Si le nettoyage est trop bâclé, vous devrez re-nettoyer  tous les chaudrons.

Amanda se mordit la lèvre jusqu'au sang. Ses bras tremblèrent et elle sentit une larme rouler sur sa joue. Pourquoi était-il si injuste ? Est-ce que l'élève qu'elle connaissait il y a deux ans était comme ça ? Depuis quand se montrait-il aussi froid avec les gens ? Sans savoir vraiment pourquoi, cet homme l'intriguait. En fait, il l'avait intriguée dès la première fois qu'ils s'étaient rencontrés. Déjà, ce jour-là, il n'avait pas l'air dans son assiette. Elle renifla et continua de nettoyer. Trente-cinq minutes plus tard, elle avait terminé. Elle sorti immédiatement de la salle, sans rien dire au professeur, et traversa le couloir en courant. Elle n'avait pas vu que l'homme était sorti de sa salle pour la rattraper et lui dire de rester jusqu'à ce l'heure de la retenue soit finie, mais quand il arriva au bout du couloir, il la trouva en larmes. Elle observa la Grande Salle, mais finalement elle partit dans une autre direction, pour retourner à la tour. Severus se demanda ce qui avait bien pu lui arriver pour qu'elle soit dans cet état là ? Pourquoi n'était-elle pas allée à la Grande Salle alors qu'il lui restait vingt minutes ? Il l'avait vue, la veille, engloutir son dîner en moins de dix minutes pour aller à la bibliothèque-médiathèque.

Finalement, il retourna à son bureau ; il n'avait pas besoin d'aller à la Grande Salle, il avait déjà mangé.

Un élève frappa à sa porte : Arsène Wolf.

- Où est Amanda, demanda le garçon.
- Elle était en retenue.
- Je ne vous demande pas où elle était mais où elle est en ce moment-même.
- Elle n'est pas allée à la Grande Salle, demanda faussement le professeur.
- Apparemment non, sinon je ne serais pas en train de vous déranger.
- Comment voulez-vous que je sache où elle est, interrogea le professeur d'une voix cinglante.
- ELLE ÉTAIT EN RETENUE AVEC VOUS !! Explosa le jeune homme. Il respira profondément avant de dire : d'ailleurs, normalement, sa retenue n'est même pas finie, soupire-t-il avant de repartir en claquant la porte derrière lui, montrant son mécontentement.

En effet, il était vingt heures cinquante-trois, donc il aurait dû rester sept minutes de retenue à la jeune fille. Celle-ci s'était réfugiée dans les draps de son lit à baldaquin. Amanda avait arrêté de pleurer. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle savait d'avance qu'elle ne parviendrait pas à s'endormir. Pas besoin de pratiquer la Divination pour le savoir. Elle se redressa. Elle ne voulait pas que ses amies la voient dans cet état. Malheureusement, à cette heure-ci, elles allaient revenir de la Grande Salle d'une minute à l'autre, et il était trop tard pour faire quoi que soit... A moins que... Oui, Amanda allait prendre une douche, histoire de se sentir mieux, de se reposer, de prendre du temps pour réfléchir, pour prendre le temps...

Elle prit son pyjama pour l'enfiler dès qu'elle sortirait de la douche et entra dans la pièce. Elle entra dans la douche. L'eau qui coulait sur son corps plutôt maigre lui faisait du bien, comme s'il refermait chacune de ses blessures. Depuis son premier cours de Potions, elle se sentait mal... Pourquoi... ? Malgré sa douche, c'est comme si le visage de Severus Rogue était gravé sous ses paupières. Et là, elle le trouva... beau, jeune... Non, elle secoua, comme pour chasser ses pensées de son esprit. Elle se dit que sur les deux compliments, un seul était vrai : il était jeune. Pourquoi, répéta-t-elle dans sa tête. Elle ne savait pas pourquoi mais... elle avait l'impression d'être embarquée dans quelque chose de fou, de dangereux... Pourquoi... ? Cette question trottait dans son esprit. Mais pourquoi quoi, d'ailleurs... ? Elle avait l'impression de devenir folle. Elle soupira puis après un instant, elle sortit de la douche et s'enroula dans une serviette. Elle se laissa tombée contre le mur. Depuis deux jours qu'elle était là, elle se sentait déjà épuisée. Et pas que à cause de sa punition. Cette lettre qu'elle avait reçu... C'est aussi pour ça, en partie, qu'elle ne va pas réussir à dormir, cette nuit. Cette lettre qui lui annonçait tant de choses. Tant de choses dont elle n'avait pas parlé à ses amis, de peur qu'ils ne prennent pitié d'elle. Ou peut-être juste pour être tranquille, pour ne pas qu'ils lui posent de questions... ? Oui, c'était peu-être ça, après tout. La pitié des autres ne l'intéressait pas.