PRÉLUDE : Désir divin.

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A la fenêtre il voyait couler la pluie paisiblement. Il avait tant de mal à apercevoir les étoiles, et si elles s'étaient absentés durant la nuit ? Assis sur son rocking chair, à observer l'eau envahir les trottoirs capuche sur la tête, il attendait.

Le réverbère comme lampe de chevet et chaque gouttes de pluie reflétaient la lumière de ce dernier. Le calme régnait pourtant dehors la tempête faisait rage. Ses mains entrelacées dans l'unique poche de son sweat étaient si chaudes, cependant son cœur demeurait froid, glacial. Il soupira. Puis, en parfaite synchronisation avec un de ces nombreux éclairs foudroyant la ville, il ferma ses yeux et posa délicatement son pousse et son index sur ses derniers et frotta ses cils. S'en suivis de nombreux tonnerres, puis, il ouvra les yeux directement plongés dans la rue comme s'il avait anticipé la venue d'un passant. Son cœur se mit à battre de plus en plus vite comme frappé par de fortes pulsions. Ses mains jusqu'ici bouillante, se sont refroidit en un instant. Il grelotta. Tremblota.

Le passant, vêtue d'un grand blouson et d'un parapluie pressa le pas, ceux-ci étaient comme noyé dans une rivière de pluie.

L'observateur lui, se mit à serrer les poings et ensuite attraper sa tête avec ses deux mains, comme rongé par les regrets ou par l'obligation de la bêtise pas encore accomplie. Une larme coula. Il voyait une sorte de grande lumière ralliant le passant à l'amas de nuages noirs qui planait au-dessus du ciel. Il était évident qu'il n'était pas ici par pur hasard. Ni le passant. Ni lui. Il en résultait là du désir des Dieux. Et aucun mortel ne peut refuser une louange des Dieux. Alors, comme un ordre, il prit son portefeuille et descendit dans la rue. Le passant toussa. Lui, en frissonnait. S'en suivis une chasse à l'homme sans relâche, il fallait que son travail soit fabuleux, que dis-je ? Majestueux.

Au bout de la rue le passant tourna à gauche, suivit le trottoir et traversa un parking naturellement vide. Un parking ? Le disciple des Dieux ne peut penser qu'un être avec autant de dignité et de bravoure puisse désirer un parking pour conclure l'artifice. Il n'était pas temps. Ensuite, le passant tourna à droite, traversa une avenue jusqu'à atteindre une grande place. La grande place ? Oui, c'était évident. Il ne devait pas faillir, c'est ici que leurs destins s'opposaient. Les êtres supérieurs ont décidé du sort de cet homme au moment où la lumière a pointé sur ce dernier. Le passant s'arrêta. Le disciple s'approcha. Le passant jeta un coup d'œil sur son téléphone qui se mit à sonner. Le disciple sortit un couteau de son portefeuille. Le passant décrocha, s'exclama communément " allo.. ". Le disciple perfora le passant d'un puissant et fort coup de couteau et répéta le mouvement meurtrier tout près de la plaie trois fois d'affilé. Le passant lâcha son parapluie le laissant percuter le sol, le portable tomba naturellement avec. Et une seconde après, le corps de la victime s'effondra sur le sol inondé de pluie. Enfin mort pour le plaisir des Dieux, semblait-il. Et il ne manquait plus qu'à attendre son sang se vider, allant rejoindre la crasse des égouts. Le disciple fixa le corps une bonne minute sans bouger. De la pluie sur son front, pensez vous ? De la sueur. Et pourtant même avec une averse au-dessus de lui, son front était imbibé de sueur et aucune goutte d'eau sur son visage. Comme si le ciel ne pouvait le purifier. Et sans émettre aucun son, il rentra le pas serein. Sans soupirer. Le cœur comblé, l'âme coupable. Le passant lui, au milieu de cette grande place rendait doucement l'âme. Les yeux au ciel, le teint se blanchissant au fil du temps. Et personne en cette heure si tardive pour lui porter secours.

Le temps s'arrêta, une dizaine de secondes. Les étoiles étaient éteintes, sans aucun doute. Le bruit sourd de la pluie comme éloge funeste. La lune elle assistant à ce spectacle, planait au-dessus de la ville.

Loin des réverbèresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant