Le meurtre de Ben

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Ça faisait un mois que sa mère fumait un truc qui pue encore plus que la cigarette. Ben n'allait plus aussi souvent chez son père. Il m'a raconté qu'il déménageait donc il n'avait pas le temps mais que quand il aurait sa nouvelle maison, il le prendrait avec lui toutes les vacances pour se rattraper. Alors ils se téléphonaient.

Ben n'avait pas de chien, mais moi j'avais un chien. Il aimait bien mon chien Bave et quand je partais le week-end je le lui confiait. Je savais que ça l'aiderait à passer le temps et à s'occuper. Si j'avais été lui, j'aurais aimé qu'on me confie un chien pour échapper à ma méchante mère.

Des fois Ben envoyait un caillou à ma fenêtre la nuit. Il me disait qu'il était seul chez lui car sa mère était partie.
<<Elle a pris  avec elle un sachet avec un truc qui ressemble à de la farine. Pourquoi elle ne m'a pas prévenu ?
- Peut être qu'elle ne voulait pas te réveiller.>>
Alors je lui donnais des couverture et on construisait une cabane dans ma chambre. J'allais chercher la lampe de papa et on se racontait ses histoires.
Quand il s'endormait, je restait debout pour surveiller l'arrivée de sa mère. Quand elle arrivait, je le réveillais vite pour qu'il rentre chez lui. J'étais sûre que si elle rentrait et qu'elle ne le trouvait pas là elle se serait fâché.

<< Plus tard on habitera ensemble dans une cabane toi et moi et on sera comme dans Princesse et Chevalier.>> Alors je rougissait en lui ouvrant la fenêtre et il s'en allait.

Un jour, je n'étais pas allé à l'école j'avais un vilain rhume. Lui aussi était resté chez lui car sa mère ne voulait pas qu'il aille en sortie avec sa classe. Alors il faisait les corvées. Sa mère jurait beaucoup et contre tout le monde et elle parlait bizarrement. En plus elle recommençait à fumer son truc qui pue encore plus que la cigarette. Je me suis endormie.

Plus tard l'après midi, je me reveillais et les entendait crier. Maman était sortie acheter les courses pour le dîner. Ils se disputaient encore un fois mais plus fort que d'habitude. Je me collais à la fenêtre de ma chambre pour mieux entendre.

<< Pose ça Ben c'est dangereux !
-  Non !

Je ne savais pas de quoi ils parlait mais j'entendais clairement les sanglots de Ben.

- Pourquoi on a ça à la maison ?

- C'est pas tes affaires maintenant déposer moi ça TOUT DE SUITE !

- Arrête de crier !

- MAIS T'ES CON OU QUOI ?

Un objet voltigea à travers le salon puis j'entendis un gros bruit. Comme une sorte de ... "POW !" après plus rien.

Je supposais que ça s'était calmé. Je profitais de ce moment pour aller lui rendre visiter et prétexter une partie de Monopoly (en général c'est ce que je faisais pour sortir Ben de ses ennuis et ça fonctionnait).

J'arrivai chez lui et poussai la barrière blanche. Je passai le porche et entra prudemment en faisant attention à ce qu'un objet volant n'atteigne pas mon front.

Je me frayais un passage entre les vêtements sales, les paquets de chips et les mégots de cigarette sur le sol

- Ben ? Tu viens jouer au monopoly ?

Arrivée au milieu du salon, j'observerai la scène avec effroi.

Ben tenait encore l'arme en direction de sa mère. Celle ci était appuyé dois contre la table dans une position bizarre. Son t-shirt était troué d'une balle et dégoulinant de sang. Son regard était vide et elle ne bougeait plus.

En me voyant dans le salon il lâcha tout de suite son arme l'air  surpris et coupable.

- Je te jure je voulais pas ! Elle disait des choses méchantes contre toi et papa et elle m'a dit que je suis con et elle voulait pas arrêter de crier ! Elle m'a même envoyé sa basket ! J'ai eu peur et j'ai tiré mais je voulais pas je te jure !

Un noeud se forma dans ma gorge. Ses mains étaient en écartées arrière en signe d'innocence. Je me pinçait les lèvres et le pris dans mes bras tandis qu'il continuait à sangloter. Je lui murmurais doucement en lui caressant les cheveux :

- Chuuut. Je sais c'est pas ta faute Ben elle t'a poussé à bout. C'est pas ta faute. Ça aurait pu être pire tu sais et puis si elle te parlait mieux que ça tu ne serais pas dans cette situation...

On est resté comme ça pendant un moment jusqu'à ce que la police débarque.

L'histoire est passé aux infos, toute la ville était secouée. Par miracle sa mère s'en est sortie mais il ne vit plus  avec elle.

Ça fait un an que t'es parti Ben. J'aimerais bien rejouer au camion et aux power rangers  avec toi le mercredi après l'école et te confier mon chien quand je pars en week-end. Et puis j'aimais bien tes crêpes aux sucres. Est ce que tu habites  avec ton père aujourd'hui ? J'espère qu'on se reverra un jour pour faire comme dans Princesse et Chevalier et construire une vraie cabane ?

BenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant