Condamnée

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25 décembre 2013

J'ouvre les yeux. Un plafond blanc, quatre murs grisâtres, une perche et deux chaises vides. Une larme roule sur ma joue pâle et va s'écraser sur la couette blanche de l'hôpital. Par la porte coulissante de verre de ma chambre, je vois des familles, souriantes, s'enlaçant et s'embrassant. C'est Noël. J'appelle une infirmière. Sophia se présente.
Sophia: - Alison? Ça va? Il y a un problème?
Moi: - Euh non. Je voulais seulement savoir si mon père allait venir me rendre visite ce soir.
Sophia: - Ma jolie...
Moi: - Il ne viendra pas, c'est ça?
Sophia: - Il est en Angleterre, le boulot a appelé hier alors que tu étais en traitement.
Moi: - D'accord, je comprends, les larmes me brouillant maintenant la vue, joyeux Noël Sophia.
Sophia: - Joyeux Noël, Ali.
Elle referme ensuite la porte avec un sourire triste. Je reste planté là, comme une idiote, regardant le mur vide devant moi. Je pense à ma vie, à mon père, à ma mère, à mon frère, à ma maladie... je pense à mon enfer. Et seulement là, je remarque une décoration, la seule de la chambre. Sur le mur du fond. Je me lève péniblement et m'approche de l'objet en trainant ma perche à mes côtés. Une croix de crucifiction. Mon coeur se met à battre très fort, sous l'effet de la colère. Dieu, tant de gens le prie, le vénère, pourquoi? Il m'a donné cette maladie, cette vie, ce père. J'empoigne un oreiller et le lance sur la croix, qui tombe de son crochet et se fracasse sur le sol. Puis une douleur atroce me plie en deux, je m'effondre sur le sol, retenant un hurlement, mes reins... Le sol est froid et dur. Sophia entre et m'administre une dose de calmant, ma douleur au ventre s'estompe rapidement, mais pas celle de ma tête, j'ai envie d'en finir, une bonne fois pour toute...

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