Condamnée

Retour dans le passé

3 mars 2011

Vous savez, ce sentiment où l'on est désespérée, où il n'y a plus rien mis à part la douleur? Ce matin là, la douleur était si forte que je croyais plus jamais être capable de sourire, ni même d'aimer. L'infirmière stagière venait de me faire un bandage pour mon bras, que je m'étais entaillée en m'évanouissant, une vingtaine de minutes plus tôt. Elle fut appelée d'urgence et laissa une paire de ciseaux sur la table de chevet, je l'attrapai et le fixai... Peur, soulagement, tristesse et colère luttaient dans mon esprit, il serait si facile de... Avec un sourire triste, je m'entaillai au poignet, profondément, j'espérais ainsi en finir, très vite, mon bras devint rouge, puis mon lit et rapidement, je tournai de l'oeil.

26 décembre 2013

Peut-être serais-je plus heureuse si Nathalie, la stagiaire n'était pas revenue à temps pour me sauver en me donnant une transfusion, peut-être qu'en ce moment même, je flotterais dans les airs, sans douleur, avec ma mère et mon grand frère... Le simple fait de me rappeler d'eux me donne l'impression d'être poignardée, mais je dois le faire. Il ne méritaient pas d'être oubliés. Je me glisse hors de mon lit et tâte sous mon lit, voilà! Je l'ai! Je l'ouvre délicatement, m'agenouille et vide le contenu de la petite boîte métallique sur le sol. De mes petits doigts fins, j'agrippe un article découpé dans le journal: Un accident de voiture fait deux mort clame le titre. L'article est accompagnée de deux photos, l'une d'une femme et l'autre d'un adolescent. Ma mère et mon frère se tiennent là, souriants, alors qu'en réalité ils sont morts. Ma mère était magnifique, grande, mince, blonde aux yeux bleus, elle avait un de ces sourires qui, comme par magie, te fait sourire aussi, quand elle parlait, elle gesticulait toujours avec enthousiasme, ce qui nous faisait toujours rire, moi et mon frère... Jay, mort à 15 ans, était mon meilleur ami. Je l'aimais plus que tout, on étaient inséparables, je lui confiais tout, mes aqmours, mes peurs et mes rêves comme il le faisait en retour. Nous écoutions des films en riant des acteurs et jouions au jeux vidéos, en se moquant du manque de visou de l'autre à Call of Duty. Mais ça, c'était avant cet accident de janvier 2010. Depuis ce jour, ma vie est un cauchemar, ma leucémie, l'attitude de mon père, tout est noir. En y repensant, je hais Nathalie de m'avoir sauvé... Elle a gaché le peu de temps qui me reste à vivre.