Prologue: terribles vérités

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"It's never easy for a good woman to walk away; especially after she's invested so much of herself into making it work. Just know, that by the time she finally decides to leave, she's given you countless chances and debated the idea, over and over in her head, at least 1000 times. She's exhausted; she's frustrated and totally heartbroken to have to walk away from a man who, deep down inside, she still loves and is still willing to fight for." -Mr. Amari Soul

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Je ne sais pas de combien de filles j'ai prétendu être amoureux. Je voudrais bien dire que je ne suis pas un salaud, mais dans des moments comme celui-ci, quand je fais face à mes terribles vérités, je ne peux que l'admettre. Pour ma défense, je peux dire honnêtement que j'ai moi-même cru les aimer sincèrement et que j'ai fait tout en mon pouvoir pour les aimer. Ça l'a marché pendant un moment. Normalement ça dure six mois ou moins. Et puis, un jour, sans préambules, le vrai moi que j'avais barricadé aux tréfonds de mon être fini par refaire surface et elles deviennent elle. Et je me fais toujours cette conclusion : je suis un salaud et elle, mon plus doux cauchemar, mon éternelle torture personnelle. Et je finis par baiser physiquement celle que je croyais aimer il y a juste cinq secondes alors que, sous mes paupières, je fais sauvagement l'amour à celle que j'aurais tant voulu détester ou que je crois parfois, bien naïvement, avoir oublié pour de vrai. Elle... elle... elle...

C'est toujours pareil. Je ferme les yeux tout en continuant des coups de bassin, feignant l'enthousiasme que l'habitude a émoussé, et je tente de me sermonner. Je m'ordonne de me concentrer sur le corps que je tiens entre mes bras et je ferme les yeux. Et c'est là que mon subconscient vient me faire la plus drôle des blagues. Il me ramène à l'une de ces nuits où je l'ai aimé elle et j'oublie tout. J'entends ce gémissement qui m'a toujours excité et je la sens s'arc-bouter sous moi, m'accueillant au plus profond d'elle. Mes mains glissent sur sa peau café au lait, caressent son dos, pétrissent ses fesses. Je me coule contre son corps fluide, la serre le plus fort possible, voulant fusionner avec elle. Mes doigts s'accrochent dans sa tignasse sombre ondulée et je tire doucement sa tête vers l'arrière. J'expose son cou gracile et le couvre de baisers fiévreux jusqu'à ce que j'arrive à son oreille. Je sais que mon souffle entrecoupé au creux de son oreille la fait frissonner et j'adore cela. Et alors il y a son nom qui monte de mon cœur à mes lèvres au même moment que l'orgasme. Sauf que mon cerveau reprend les rênes et le nom que je dis m'étonne tant que j'ouvre les yeux pour voir ma présente blonde. Elle a pris son pied. Le regard languissant qui me couve devrait me flatter, mais je me retire avec déception. La peau café au lait est devenue lait sans café et la magnifique chevelure sombre est tournée châtaine. Pire, les prunelles que j'aurais voulu rencontrer en jouissant ne sont pas couleur nuit, mais vertes. Ah, ce n'est pas elle. Je me dis toujours cela. Ma supposée amoureuse s'endort contre moi et je reste éveillé, las face à la vérité qui vient de m'éclater en pleine face pour la Xième fois. Elle, je l'aime encore. Soupir.

Quand je me réveille le lendemain, je garde mes distances avec mon amoureuse. Elle s'appelle Margot. Elle est belle, fine, drôle, simple. Les autres avant elle étaient pareilles. Je ne dis pas qu'elles étaient des sottes en les qualifiant de simples, mais plutôt que la vie à leur côté était facile. Trop facile. Et quand je pense à ça, je me rappelle de ses mots à elle. Autrefois, ça l'avait le don de me mettre en rogne, mais je suis tellement rendu habitué que je n'en ressens qu'une profonde lassitude. Je me dis alors :

''Adam, tu me fais rire tellement t'es con.''

Plutôt lourd comme pensée, mais c'est vrai. J'aurais dû l'écouter que je me dis parfois. J'aurais dû mettre mon orgueil de côté et m'excuser, me mettre à genoux devant elle et pleurer toute mon amertume, le visage posé sur son giron. Sauf qu'à l'époque, je jouais un rôle pour cacher que j'avais la frousse. Je n'étais pas prêt à prendre le chemin qu'elle était prête à parcourir à mes côtés. J'avais peur de ne pas pouvoir prendre soin d'elle. Elle qui avait un regard centenaire. Elle que la vie avait mis en miettes, mais qui avait eu assez de force pour faire de ces miettes une mosaïque magnifique. Elle que j'ai humiliée, abandonnée, détruite.

Toi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant