Chapitre 4

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{Média : Ivy Brown}


Lorsque j'émerge enfin de mon sommeil de plomb, il fait parfaitement jour dans la chambre et le lit d'Erin est vide. Finalement j'ai peut-être bien fait de ne pas l'accompagner. Je ne sais pas si j'aurais supporté de dormir dehors, comme une sans-abri.

Je cherche dans le placard les vêtements que j'aimerais porter aujourd'hui. Vu la chaleur qu'il fait dehors, j'opte pour une longue jupe ample couleur corail m'arrivant aux chevilles avec un débardeur blanc, une ceinture dorée et un petit gilet de la même couleur que ma jupe. Avant d'enfiler tout ça, je prends ma trousse de toilettes et prends la direction des douches. Je soupire de soulagement en constatant que les douches ne sont pas mixtes. Ouf ! Ça me fait déjà un soucis de moins.

De retour dans la chambre, j'enfile ma tenue et me regarde dans le miroir. Je ne mets jamais de maquillage et c'est tant mieux, ça me fait gagner du temps. J'ai l'impression de faire un peu tache dans ma tenue un peu folklorique mais tant pis. On est aux USA non ? Le pays de la tolérance.

Je prends mon sac à mains et je sors. Je flâne dans tout le campus, repérant les bibliothèques, les cafés, les cafétérias. Je prends tellement de plaisir à me promener comme ça. Tout est nouveau pour moi mais tellement plaisant. Je finis par m'éloigner du campus, prenant le bus. Si Amir savait que je prenais les transports en commun il m'en voudrait je pense. J'arrive finalement dans un centre commercial. Il n'est pas aussi impressionnant que celui que je fréquente d'habitude mais ça fera l'affaire. J'entre et sors des boutiques, quelques emplettes à la main. De temps en temps, je me rends compte que j'attire l'attention. D'abord, j'ai l'impression que c'est à cause de ma tenue. Mais d'autres filles sont habillées dans le même genre que moi et personne ne se retourne sur elles. Finalement je me rends compte que ce ne sont que des garçons qui me regardent. Quand je prends conscience de ça, je me sens rougir. Je m'arrête devant un immense miroir dans une galerie marchande et me contemple. Je n'y avais pas pensé mais ma jupe cache parfaitement mes formes ce qui n'est pas le cas de mon débardeur. En effet, je n'ai rien de l'américaine modèle. J'ai des formes à peu près partout. Y compris une poitrine opulente que mon débardeur laisse deviner. Instinctivement je resserre mon gilet mais ce n'est pas très efficace. J'hésite à appeler Amir à la rescousse pour éviter d'affronter d'autres regards masculins mais je me ravise. Je dois être forte et puis, il y a un petit côté flatteur à ce qu'un homme se retourne à mon passage. Cela ne m'était jamais arrivé. Mais j'efface mon petit sourire et décide de m'en tenir à mes tailleurs à partir de maintenant.

Je regagne le bus et rentre à la cité universitaire. Lorsque je pénètre dans ma chambre, Erin est rentrée et elle n'est pas seule. Une grande blonde est là également, une silhouette élancée et mince, parfaite dans son jean extra moulant. Mais je ne m'attarde pas plus sur son physique car c'est dans mes affaires qu'elle est en train de fouiller.

- Putain Ivy, je t'ai dit d'arrêter de foutre ton nez partout, est en train de crier Erin à son intention.

La dite Ivy se tourne vers moi, pas gênée du tout. Elle me détaille de haut en bas et me sourit à peine.

- Alors c'est toi la nouvelle colocataire trop cool ? Me demande-t-elle avec dédain.

- Exactement. Et j'ignore qui tu es mais je te demande de t'éloigner de mes affaires et très vite, je réponds, énervée.

Quel manque de respect ! Je ne la connais ni d'Eve ni d'Adam et elle se permet de fouiller dans mes affaires sans aucune gêne. Je m'approche de mon lit et lui arrache mon sac des mains.

- Je suis désolée Nailah, je lui ai dit d'arrêter au moins cent fois mais Ivy n'en fait qu'à sa tête, s'excuse Erin.

- Oh c'est bon, faut s'en remettre. Imagine si elle avait eu des choses à cacher, genre des armes ou je ne sais quoi. Au moins maintenant tu sais que ce n'est pas une psychopathe. En plus, c'est ce sac qui attirait mon attention.

Mon dieu je ne la connais pas mais cette Ivy me tape sérieusement sur le système. C'est quoi ce délire ?

- Qu'est ce qu'il a mon sac ? Je demande, sur la défensive.

- C'est un sac Prada. C'est un vrai ? Demande-t-elle.

A présent même Erin est intéressée et elles me regardent toutes les deux. Mes yeux jonglent entre leurs visages et mon sac.

- Non, je l'ai acheté dans un marché aux puces, à Sacramento, je réponds.

- C'est bien ce qu'il me semblait, dit Ivy, satisfaite. Il est très mal imité.

Si cette idiote savait le prix que ce sac m'a coûté, elle ferait moins la maligne. Mais je n'ai aucune envie d'étaler ma vie privée et si j'avais dit la vérité, c'est ce qu'il serait arrivé.

- Bon Ivy, tu n'avais pas quelque chose à faire ? Lui demande Erin, impatiente.

- Oui oui c'est bon, je me barre, il m'attend, lance Ivy sans un regard derrière elle, quittant notre chambre.

- Il y aura souvent du monde comme ça dans notre chambre ? Je demande, un peu sur les nerfs.

- Je suis désolée, je leur demanderai de prévenir avant de passer maintenant, ça te va ? Me demande Erin, gênée.

- Oui ne t'inquiète pas, tu peux recevoir tes amis quand tu veux, c'est jusque que je trouve préférable qu'ils ne fouillent pas dans mes affaires, je la rassure en me radoucissant.

- Très compréhensible, me sourit-elle.


Love Me Like You DoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant