Petite fée aux ailes brisées

Petite fée aux ailes brisées, courant par delà les flots de mes rêves abandonnés ;

Sauras-tu t’arrêter quelques instants pour permettre à ce triste voyageur de te soigner ?

La route te semblerait bien plus belle vue de ce ciel aux nuages de neige et de clarté.

Cependant, tu ne sais plus que marcher, entaillant profondément la chair de tes pieds.

Je ne peux qu’observer les traces de sang qui indiquent le chemin de ton avenir,

Et ma course en ta direction n’est qu’illusion et désir de me sentir enfin partir.

Accompagnée de cette mélancolique mélodie provenant des battements de ton cœur,

Tu perçois ma présence et laisses couler quelques gouttes de cette indéfinissable peur.

Si tes yeux sont fermés depuis quelques secondes, devenues lentement des années,

Sache utiliser ma voix qui a pu entrapercevoir le jardin d’une vie de beauté.

Ton rire n’a nullement été sculpté dans le but de s’évaporer loin de tout regardeur ;

Car, pour le mortel que je suis, tu es une muse destinée à la couche du bonheur.

Sortie d’un monde de fantaisie abritant d’innombrables et mystérieux habitants,

Tu m’apparais tel le joyau au travers duquel transparaissent la couleur et le sang ;

Tu plantes vie et douceur sans jamais goûter à ces fruits que tu ne veux percevoir ;

Et tes blessures s’aggravent sans que je ne puisse soulager ou simplement émouvoir.

Un jour, accablé par mon inutilité, je ne pourrai plus suivre ces empreintes de pas ;

Je me laisserai alors porter par la certitude que les anges poseront leurs regards ici bas,

Et que, voyant l’éclat de ton esprit, ils te porteront vers un lieu sans douleur ;

Une place où s’effaceront les pleurs, et où ta joie explosera en une infinité de fleurs.