chapitre I

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L'avion atterrit enfin à l'aéroport de Rio de Janeiro. Il était 2h de l'après midi. Les passagers se hâtèrent de descendre, tous excités par les merveilleuses vacances qu'ils allaient vivre. Il s'agissait en majorité de touristes venus de plusieurs horizons, pour découvrir la ville de Rio de Janeiro, centre des Telenovela les plus populaires du monde et siège du mont Corcovado au sommet duquel on trouvait la statue du Christ Rédempteur. Néanmoins, ce n'étaient pas les seuls attraits de la ville, ni de tout le pays. Le Brésil était un pays formidable, doté de nombreuses richesses culturelles et touristiques : les chutes d'Iguazù à la frontière avec l'Argentine, le musée d'art de Sao Paulo à l'architecture brutaliste, le jardin botanique de Rio de Janeiro étendu sur 140 hectares et vieux de plus de 200 ans, le célèbre stade Maracaña, la forêt de Tijuca...

Son pays, sa patrie. Mercedes accueillit en plein poumon la chaleur qui l'envahit lorsqu'elle sortit de l'appareil. Elle était de retour. Cela faisait maintenant cinq ans qu'elle était partie pour le Canada afin de terminer ses études d'architecture. Sa maman serait ravie d'apprendre qu'elle avait réussi et qu'elle était maintenant un brillant ingénieur. Elle n'avait prévenu personne de son arrivée, préférant leur faire la surprise. Mercedes avait aussi réussit à obtenir un entretien pour une grosse boite de bâtiment à Rio. Son rendez-vous était prévu pour mercredi c'est-à-dire dans deux jours.

La jeune femme passa la sécurité et le contrôle et alla récupérer ses valises. Elle se dirigea ensuite vers la sortie où elle héla un taxi.

- Estacio, por favor, souffla t-elle au chauffeur.

Elle entra dans le taxi et poussa enfin un soupir d'aise. Pendant que le véhicule la conduisait à travers le centre de la ville, la jeune femme apprécia avec plaisir les décorations des rues. Bientôt, ce serait le carnaval. Une légère et délicieuse odeur de paella se souleva dans l'air. La jeune femme se rendit compte qu'elle avait très faim.

Le taxi s'arrêta devant une demeure de style colonial. La maison était assez vieille. Le père de Mercedes l'avait rachetée lorsqu'ils avaient quitté le sud pour s'installer à Rio. Elle avait beaucoup de charme et la jeune femme s'était toujours plu à y jouer quand elle était petite. Elle avait trois chambres avec toilette, un salon immense et une grande cuisine. Quand elle était petite, Mercedes aimait jouer à la poupée avec sa cousine Soledad. Elles allaient toutes les deux dans la cuisine et se concoctaient de petits plats qu'elles offraient aux membres de la famille. Enfin, c'était surtout Soledad qui cuisinait. A ce souvenir, la jeune femme fut remplie de nostalgie. Elle avait hâte de revoir Soledad. Elle avait surtout hâte de voir sa tête quand elle la regarderait. Mercedes avait beaucoup changé. Elle était devenue une très belle femme, plus sure et surtout très indépendante. Elle avait fait beaucoup d'exercice et avait perdu pas mal de poids.

Mercedes descendit du taxi et paya la course. Elle resta un moment dans l'entrée puis, un sourire sur les lèvres, alla derrière la maison. Adolescente, elle avait découvert un passage qui menait directement à sa chambre. La nuit, quand ses parents dormaient, elle sortait et allait en ville avec Soledad. Celle-ci avait toujours été la coqueluche du lycée contrairement à Mercedes. Capitaine de l'équipe de natation, présidente du club de littérature, présidente du fan club de l'équipe nationale... tous les garçons voulaient sortir avec elle, ce qui avait provoqué chez Mercedes un peu de jalousie. Elle avait toujours été « la cousine un peu ronde de Soledad » aux yeux de tout le monde, celle que l'on tenait à l'écart des activités cool et à laquelle on ne faisait appel que pour des questions de mathématique. En gros, elle était la geek.

Mercedes lança son sac sur le dos et commença à escalader le mur. Elle arriva sans peine à la fenêtre de sa chambre et se glissa à l'intérieur. Celle-ci n'était jamais fermée. Située à l'étage, la chambre de Mercedes n'était pas facilement accessible du premier coup. Aussi, la jeune femme ne s'était-elle jamais souciée d'être cambriolée. Elle-même avait mis des mois avant de trouver le moyen de sortir en douce.

un amour brésilienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant