Blind Devotion

Chapitre 4

Draco s'éveilla plus détendu qu'il ne l'avait été depuis... Sans doute jamais en fait. Il se sentait bien. Entier. À sa place.

Il s'étira tel un félin sous l'épaisse couette rembourrée de plumes qui pesait sur lui. Pour une fois, il s'était réveillé de lui-même. Aucun elfe de maison n'était venu le sortir de sa torpeur en lui apportant une tasse de thé servie dans la porcelaine la plus fine, elle-même posée sur un plateau d'argent ciselé.

Non, il se prélassait dans une bienheureuse béatitude, un peu cotonneux.

Ce jusqu'à ce qu'il sente une présence remuer à ses côtés et que toute la soirée de la veille lui revienne. Il était tellement bien, c'était si simple et si évident. Il espérait juste que la lumière du jour ne ferait pas changer d'avis son garçon.

Il était sincère dans ce qu'il avait dit la veille. Il voulait que Harry soit sien. Maintenant et pour les temps à venir. Bien sûr, rien ne serait simple. Surtout pas quand le Survivant se rendrait compte de l'identité de Monsieur.

Il y avait trop de passif entre eux. Pourtant, aussi fou que cela puisse paraître, Draco ne voulait pas étouffer cet espoir dans l'œuf. Il comptait bien dire la vérité à Harry et s'accrocher à son garçon.

Ça n'avait rien à voir avec ce qu'il avait pu ressentir à Poudlard et, de manière générale, quand ils étaient plus jeunes. Peut-être que le Draco de l'époque aurait été assez idiot pour jubiler à l'idée du Survivant lui conférant un tel pouvoir, celui de le briser, celui de le tenir à sa merci.

Alors que tout ce que l'adulte pouvait voir, c'était le don précieux qui lui était fait. Et à quel point cela le détruirait de faillir à son devoir. À savoir, prendre soin de l'homme magnifique qu'était devenu Harry. Non, il n'était pas vulnérable, non il n'était pas une pauvre petite chose en détresse. Il était un homme qui était assez fort et sûr de lui pour réclamer ce dont il avait vraiment besoin.

Harry Potter était toujours le garçon déterminé et fonceur qu'il avait été. Il acceptait simplement de tendre la main à autrui en espérant de pas recevoir un nouveau coup dans le dos. Il fallait une sacrée dose de courage pour ça. Draco ne l'en admirait que plus.

Il resserra son étreinte autour du corps souple qui était resté blotti tout contre lui. Un soupir de bien-être échappa au garçon qui se pelotonna dans son giron. Draco serra les dents en sentant la cuisse de Harry se presser contre son érection matinale.

Jusque-là, il n'avait pas eu conscience de son état. Pourtant, quand le garçon remua à nouveau, celui-ci devint parfaitement évident. Presque douloureux. Dire qu'il avait son garçon à disposition tout contre lui et...

Mais oui... Par Merlin, qu'est-ce qui l'empêchait de faire à son soumis tout ce dont il avait envie ?

Un sourire digne du chat du Cheshire fleurit sur ses lèvres fines, d'ordinaire plissées en une moue trop sévère. Il se pencha à l'oreille du jeune homme en écartant une mèche de cheveux de ses longs doigts aristocratiques.

_Garçon ? chuchota-t-il tout contre sa peau.

Harry s'étira alors, délogeant sa cuisse d'entre les jambes de Draco. Le jeune homme se plaqua un peu plus étroitement contre lui, lui faisant sentir qu'il était tout aussi en forme. Draco se retint de glousser.

_Garçon, je veux te toucher...

_Monsieur, gémit Harry qui n'avait décidément pas mis bien longtemps à se réveiller.

_Tu es d'accord ?

_Je suis à vous, Monsieur.

Quelque chose se brisa en Draco en entendant la supplication contenue dans cette voix encore rauque de sommeil.