Chapitre 1

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PDV JIMIN
Après dix heures de train pour arriver à Seattle, l'avion étant bien au dessus de mes moyens, je suis totalement épuisé. Un taxi m'attend à la gare, et m'emmène directement au centre. Autour de moi, tout m'émerveille. Que ce soit les grands buildings, les rues remplies de monde ou les boutiques absolument partout, ça m'impressionne et me rappelle que je suis très loin de mon pays natal. Le taxi s'arrête devant un grand bâtiment en verre, apparemment aux vitres teintées. Je demande au chauffeur :

-Vous êtes sûr qu'on est au bon endroit ?
-Centre de recherche de Seattle, c'est bien ici.

Je le remercie puis me dirige vers le bâtiment avec ma valise, pas très rassuré. C'est juste énorme. Il le faut bien, car en plus du centre il faut aussi loger tout le personnel. Il faut aussi la cantine pour tout ça, puis il y a toute une partie dédiée aux loisirs. Pour moi, c'est simplement le paradis. Pourtant, je suis terrorisé devant ce que je vois. Je vais directement à l'accueil, où je dois faire la queue dix bonnes minutes. Une fois enfin arrivé devant le guichet, je déclare, penaud :

-Heu... Bonjour, je suis Park Jimin, je viens d'être recruté pour le travail de chercheur en vie sous-marine.
-Huitième étage jeune homme.
-Merci beaucoup, au revoir !

Elle ne me répond même pas, elle est déjà passée à une autre personne. Ici tout le monde est pressé et occupé. Personne ne prend la peine d'admirer la beauté des lieux. Je trouve facilement les ascenseurs, et m'engouffre dedans comme une dizaine d'autres personnes, toujours aussi pressées. Je louche sur les boutons : 25 étages. C'est totalement fou, j'ai l'impression d'être dans un rêve. Je suis le seul à aller au huitième étage, et en réalité on me regarde bizarrement quand je descends de l'ascenseur à cet étage. Déjà terrorisé, je commence à paniquer. J'avance dans les couloirs avec ma feuille de convocation à la main, cherchant désespérément le bureau 254. Je finis par rentrer dans quelqu'un à force d'avoir le nez collé dessus.

-Excusez moi je ne regardais pas où j'allais, c'est juste que je suis perdu et... Je suis désolé je ne voulais pas vous renverser je...
Elle me coupe en rigolant :
-C'est bon ne t'inquiète pas, rien de grave ! Dis-moi ce que tu cherche.
-Le bureau 254...
-Oh, tu es Park Jimin ? Suis moi je vais te conduire... On aura le même professeur apparemment.

Je la détaille discrètement : environ 28 ans, de longs cheveux bruns, des grands yeux marrons, plutôt petite, avec l'uniforme exigé : t-shirt blanc et pantalon bleu foncé s'arrêtant au dessus du genou. J'espère que je ne devrai pas porter le même pantalon en tout cas, c'est horrible.

-Je te préviens tout de suite, tu trouveras dans cet étage les recherches du monde entier, et certaines choses dont les gens normaux nient l'existence. Tu risques de faire des cauchemars et de t'enfuir en courant très souvent lors du premier mois.
dit-elle le plus sérieusement du monde. Le prenant à la rigolade, je demande :

-Quoi comme « choses » ?

Elle se mort la lèvre, se demandant si elle peut me montrer ça. Finalement, elle s'approche de l'aquarium qui borde le couloir (toujours en verre !), rempli d'une eau sale, légèrement verdâtre. Elle tape un grand coup dessus, et quelque chose vient donner un coup en retour, tellement rapidement que je doute de ce que j'ai vu. Et non, pourtant, je n'ai pas rêvé.Je recule de deux pas et vient me coller contre le mur opposé du couloir, lâchant un cri peu viril sous la surprise. J'interroge la rousse du regard, qui me lance un regard désolé. Finalement un me tend la main, attendant que je la serre :

-Enchanté, je m'appelle Allison et je serai sans doute la seule personne normale que tu rencontreras ici.

Je lui sers la main, absolument perdu désormais. Je me redresse et la suis dans les couloirs, posant plein de questions :

-Qu'est ce que c'était ?
-Ca me parait évident, non ?
-Une sirène ?
-Oui.
-Elles charment vraiment les marins ?
-Oui, mais elles ne les mangent pas, contrairement à la légende. Elles les sauvent.
-Il n'y a que des filles ?
-Non, il y a quelques hommes aussi. Mais on les isole parce qu'ils s'entretuent sinon.
-Mais du coup il n'y a pas de reproduction ?
-Ben on a essayé mais ils s'entretuent justement, sauf dans certains cas rares... On n'a toujours pas compris pourquoi.
-Ils parlent ?
-Certains oui, d'autres non... Ca non plus on ne le comprend pas.
-Et il y en a plusieurs sortes ?
-Oui, trois jusque là.... Une tirée du beluga, une de l'orque et une dernière comme tu l'as aperçu. La dernière est la plus répandue, les autres on n'en a trouvé que quelques spécimens.
-Qui est au courant ?
-Cinq cents personnes au maximum.... C'est vraiment top-secret.

Alors que j'allais poser une autre question, elle se stoppe et me montre une porte. 254.

-Bon... Je suppose qu'on va se revoir alors.... Merci encore !
-Je t'en prie, si tu as besoin d'aide pour quelque chose n'hésite pas ! Me répond-t-elle.

-Ok !

Elle part d'un pas sautillant alors que je toque à la porte. Une voix forte et grave retentit :

-Entrez !

J'obéis et ferme la porte derrière moi. C'est un homme de la cinquantaine, les cheveux grisonnants et le regard dur qui m'accueille.

-Bonjour ! Jimin, c'est bien ça ?
-Bonjour. C'est bien ça.
-Bien. Je m'appelle Gérard, je serai ton professeur durant ton année ici, ensuite si tu décides de rester, ce qui ne m'étonnerait pas, tu seras totalement indépendant. Je vais te faire un tour rapide de l'étage et des lieux de vie puis que je t'expliquerai en quoi va consister ton travail.

Et l'après-midi entier se passe ainsi. Un seul étage fait ma rue entière, et j'habite dans la rue principale de ma ville.  Tout m'impressionne, je me sens minuscule. Nous passons d'abord par les bassins, où je peux voir de plus près les créatures, uniquement féminine jusque là, sans pour autant entrer dedans, car ils sont entièrement fermés. Cependant, je vois des soigneurs dedans, donc je devrais pouvoir le faire plus tard, et j'ai hâte quand je vois leurs beautés. Nous voyons aussi le laboratoire, avec tous les échantillons possibles de peau, d'écaille, de sang... Et je ne peux pas m'empêcher de les imaginer paniqués devant les pinces énormes. Et je chasse ces images de ma tête : il ne faut pas que j'oublie que ce sont uniquement des animaux, comme tout le monde le répète ici.

Ensuite, il me fait visiter la cantine, la bibliothèque, la salle de sport, et les dortoirs. Comme les chambres ne sont faites que pour dormir, elles sont très petites, avec un lit, une armoire, une table de nuit et un petit bureau. Pourtant, je m'y sens déjà chez moi quand j'y pose ma valise. De plus, ma chambre donne sur l'extérieur, avec une magnifique vue sur Seattle comme les dortoirs sont au dernier étages. Juste au dessus, il y a une terrasse géante qui est plutôt une sorte de place de rencontres. C'est géant. Et ça va être ma nouvelle maison pour toute cette année.

-Bien, dit Gérard une fois de retour à son bureau, où un mur entier est couvert d'écailles de sirènes, je vais t'expliquer ce que tu vas faire ici : tout et rien. Ce premier mois, tu vas te familiariser avec les spécimens qui sont ici, et si on voit que tu te débrouilles, on t'en confiera un, rien qu'à toi, et tu seras entièrement responsable de lui.
-Vraiment ?
Je demande, surpris que les responsabilités arrivent si vite.
-Bien sûr ! Mais uniquement si tu travailles bien, sinon tu devras attendre encore.

J'hoche la tête énergiquement.

-Mais tu verras ça par toi-même demain. Pour l'instant, voilà ton badge...
Il me tend une carte accrochée à un collier avec mon nom dessus
-tes habits...
Il me donne cinq ensembles complets du short horrible et du-t-shirt blanc
-tes chaussures...
Des tongs basiques, rien de spécial
-et bien sûr ton emploi du temps pour la première semaine. Ensuite, tu te débrouilleras seul.

Je prends le tout avec difficulté, mais j'y arrive et me dirige finalement vers le dortoir. Ca a été le jour le plus incroyable de toute ma vie.

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⏰ Last updated: Dec 08, 2016 ⏰

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Mermaid - y.minWhere stories live. Discover now