Châtiment mérité.

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Cette ville tellement accueillante et paisible n'est plus qu'un amas de terreur, d'insécurité et de terreur quand on est sans abri. Quand on a nul part ou aller. Quand la dalle froide et dure des trottoirs est notre sommier et que le ciel partiellement étoilé nous sert de couverture.

Vivre dans la rue n'est pas chose aisée. Le matin, on est obligé de frapper aux portes des associations ou organisation pour avoir de quoi manger. Ou bien, on fouille dans les poubelles des restaurants ou celles des habitations pour trouver calmant à notre faim.

Le soir tombé, certains boivent jusqu'à en perdre connaissance, d'autres prennent un bout de carton sous leur assailles pour dormir. Et moi, je travaille.

Je ne travaille pas pour ramener de l'argent, essayer d'aller mieux, ou pire, louer un appartement, m'offrir le luxe pour vivre normalement, non !

Je travaille pour me punir, car chaque coup que me donnent mes clients, à chaque fois que mon corps est souillé. Chaque fois que je vis ce qu'il a vécu, je me sens proche de lui. Je vis ce qu'il a vécu et je le comprends encore plus. Ses tremblements, ses peurs, ses sanglots, son handicap, tous cela, je le comprends et je le vis. Je le ressens. Chaque soir et des fois, le matin, je le sens près de moi. À chaque fois que mon corps part en avant je sens ses bras tendus vers moi. Je l'entends m'appeler et je souris.

Quand l'occasion se présente, je me fais violer et j'aime ça, car c'est ce qui m'aide à tenir le coup.

Quel faible suis-je, n'est-ce pas ?

J'ai d'abord commencé à boire et à me droguer. Je ne sortais plus et l'appartement était rempli de fumée toxique. Mais au fur et à mesure, je commençais à m'en lasser parce que cela ne me suffisait plus. J'en avais besoin de plus. Plus pour le sentir à mes côtés, plus pour que mon corps puisse payer ce que je lui ai fait.

Que doit-il penser de moi ?

Que je l'ai baisé pour que les monstres chez qui il vivait avant viennent le prendre. Que tous mes baisers d'amour et mes promesses étaient veines. Qu'il n'était qu'un Sujet d'étude pour moi. Il me manque tellement, c'est insupportable. Son manque est quotidiennement présent au fond de moi, et le seul moyen que j'ai trouvé pour être à côté de lui, c'est faire ce que je fais.

J'ai commencé ce que je fais, c'est-à-dire, mon travail de nuit une semaine après son départ. Une semaine après que mon meilleur ami dans temps me l'a arraché des bras. Mes journées étaient contradictoires. Le matin, je survis et le soir, je vis. Certaines personnes vont dire que je suis dégueulasse, que je suis répugnant, que je suis une pute, mais cela me va. Cela ne me dérange pas. J'ai trouvé un moyen de ressentir des choses que j'ai perdues, une sensation que je veux avoir, un châtiment mérité. Mes premières fois furent plus douloureuses et marquantes, mais aussi joyeuses et réconfortantes. Quand je repense à mon premier client, mes entrailles se serrent et mon estomac se retourne. De fortes nausées me prennent d'assaut, mais je souris.

Je me sentais souiller, sali, déchiré et violé, mais aussi près. Très proche de lui.

Je ne vais pas vous étaler mes séances de viole, mais je veux vous faire passer un message.



Je suis un Homme désespéré. Un Homme qui a les deux pieds dans le monde de la folie.

Je suis un Homme blessé. Un Homme seul et triste.

Je suis un Homme. Un Homme amoureux.  



          

Harry Styles.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant