4 septembre 2015

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4 septembre 2015.

C'était un gars pas comme les autres. Il avait une personnalité, une manière de penser que j'adorais. Je pourrais pas trop vous dire pourquoi, mais il m'attirait énormément.

Il savait pertinemment que la vie était une garce et qu'à un moment, on allait tous partir en vrille.
Il osait pas l'admettre devant tout le monde au lycée, mais je savais que le soir quand il rentrait chez lui, il chialait. Je sais pas trop à cause de quoi, mais il m'a souvent dit qu'il en avait marre de vivre comme ça.

Je le trouvais tellement attachant ce gars, de par son histoire qu'il m'avait raconter quelques mois plus tôt, de par son vécu. J'avais envie de le prendre sous mon aile, de le prendre dans mes bras, de le serrer fort contre moi pour qu'il s'apaise lentement. Je voulais qu'il me raconte sa vie, qu'il se confie à moi.

Et puis, c'était pas un gars qui pensait à l'alcool, à la clope ou à quoi que ce soit de dangereux, mais tout le monde pensait ça de lui. Tout le monde le voyait comme un caïd, un de ces mecs populaires et hautains, tout ça parce qu'il avait le look d'un beau bad boy ténébreux.

Ha ça, qu'est ce qu'il était beau...

Il était beau quand il souriait. Et, il l'était aussi quand il ne souriait pas. Il était beau avec ces cheveux bruns en bataille, et pas coiffés. Et puis, il l'était aussi avec ces baskets un peu usées et ses jeans un peu troués.

Et, ses yeux. Mon dieu, ses yeux. Je me serai noyée dedans, si je le pouvais. Ils étaient d'une couleur indéfinissable, un bleu si clair et si sombre à la fois. Un bleu si perçant, et si envoûtant.

Il suffisait de le regarder pour tomber amoureuse de lui. Et il suffisait qu'il vous regarde en retour pour devenir complètement folle de lui. Et si il vous souriait, alors là vous étiez foutues.

Ce gars, je l'ai jamais vu sortir avec aucune fille, et il paraît que c'était parce qu'il attendait la bonne. Vous voyez le genre ? Dans tout ces mots, dans toutes ces actions, et dans toutes ces paroles, je me laissais bercer. Franchement, je le voyais comme l'homme idéal.

Une nuit, j'ai même cherché à établir une liste de ces défauts. Je voulais trouver quelque chose qui n'allait pas chez lui, mais à part le fait qu'il mette des chaussettes dépareillées parfois, il n'y avait rien à dire sur lui. Il était parfait.

Et si vous saviez le nombre de fois que j'ai fait exprès de trébucher pour me retrouver à coté de lui, et pour m'enivrer de la douce odeur qui flottait derrière lui. Pour me remplir les poumons de son parfum si envoûtant, et si enivrant.

Il me rendait complètement dingue, ce gars. Je vous le promets, j'avais jamais ressenti ça avant. Et tous les matins, je le cherchais du regard. Le fait de l'apercevoir, même si c'était de loin, égayait un peu ma journée.

Et puis, un jour, je l'ai plus vu le matin. Il parait qu'il était parti. Mais j'y ai jamais cru à ça, je savais très bien qu'il s'était passé autre chose. Je savais très bien qu'on me disait pas toute la vérité.

Il ne répondait plus aux messages, et il ne s'était pas connecté sur aucun réseau social, depuis un moment. Alors je suis passée devant chez lui, en rentrant chez moi un soir. Il y avait toujours la voiture de ses parents dans l'allée, mais plus son scooter gris métallisé. Y' avait plus son nom sur la boîte aux lettres non plus.

Il était pas parti. Il était mort, putain. Il était mort. C'était inscrit là, c'était comme une évidence.

Et depuis que j'ai compris ça, j'ai une plaie béante à la place du cœur. Un truc infâme, un truc qui se refermera jamais. On aura beau vouloir recoller les morceaux de mon petit cœur, il a été brisé, et à jamais.

Il avait sûrement décidé d'en finir là.
Et puis, maintenant qu'il n'est plus là, qu'est ce qui me retiendrait de faire la même chose, moi ?

2015Où les histoires vivent. Découvrez maintenant