Chapitre 7

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Nous nous levâmes à huit heures pour prendre le train souterrain, nous dûmes une heure de trajet à cause des détours à faire pour éviter de passer trop près des bases gouvernementales.
- Ça y est ! se réjouit Andromeda. On est arrivés !
- Andy, dit Jason calmement, je te rappelle qu'on est ici pour travailler, il n'y a pas de quoi se réjouir !
- Alors déjà Jason, ne m'appelle JAMAIS Andy, j'ai un prénom ! Et j'espère que tu n'es pas simplement là pour regarder les autres travailler, on devrait tous avoir la même motivation et la même determination que Pandora !

Je rougis, n'étant pas habituée aux compliments de ce genre, considérés par certains vieux comme des défauts. J'aimais bien le QG international, il ressemblait à celui de Tokyo sauf qu'on pouvait y lire en plusieurs langues toutes les instructions et que tout ce que l'on disait était automatiquement traduit dans les langues de chacun pour que tout le monde comprenne.

    En arrivant, un jeune homme d'une vingtaine d'années nous souhaita la bienvenue :
- Bonjour, je suis Cæsar, de mon vrai nom Mahmoud Al Saqid
- Bonjour, je suis Matriochka, Pandora Peters et voici Ana Marskova alias Hydra.
- Ah ! J'ai entendu parler de vous deux ! Je me disait bien que vous sembliez jeunes pour ce poste !
À partir du moment où Mahmoud prononça cette phrase, mon estime de lui baissa.
- Pourquoi ? Il n'y a aucune limite d'âge à l'intelligence et à la stupidité, l'ancien roi était très vieux et pourtant il était stupide, tout comme son fils qui a mon âge !
- Oui mais, comprenez-vous...
- Non je ne comprends pas.
Mahmoud me lança un regard noir, qui signifiait probablement que son estime de moi venait aussi de baisser de manière considérable, ce dont je me fichais éperdument.
- Alors, avec moi mademoiselle Peters, vous apprendrez que le respect est dû à tout le monde, que vous ne soyez pas d'accord avec eux ou pas ! Surtout que vous n'êtes qu'une gamine !
Je le giflai tout lui répétant que ce n'était pas de ma faute s'il était incapable de comprendre sa propre stupidité. Après quoi, je montai vers ma nouvelle chambre.

- Pandora !!! hurla Ioulia, tu vas pas dormir quand même je sais qu'on commence que dans dix heures mais même ! Viens avec moi et Ana faire les boutiques !
Je détestais quand Ioulia avait raison, j'avais tout mon temps et je pouvais les accompagner, surtout que, selon Ana, on devait essayer de s'acheter des vêtements moins chauds car il faisait au moins quarante degrés. Là, au moins, nous étions tous d'accords.

En arrivant dans les quartiers commerciaux, je fus frappée par le nombre de privilégiés qui habitaient cette ville que je reconnaissait comme étant Casablanca, l'actuelle plus grande ville du district du Maghreb avec treize millions d'habitants. Les cheveux blonds d'Ana et Ioulia les trahissaient comme étant étrangères. En revanche, mes cheveux noirs et ma peau blanche me faisaient juste passer pour une locale qui ne sort pas souvent. Au moins, je savais que ça allait être difficile pour le gouvernement s'ils comptaient m'attraper ici, ce qui était plutôt une bonne chose. Mais d'un autre côté, pour ne pas se faire repérer, je risquai d'être de corvée de courses à chaque fois.

En arrivant, je fis finalement ma sieste bien méritée qui dura cinq heures. Cinq heures durant lesquelles Eléonore me cherchait désespérément.
- Ah ! souffla-t-elle, Pandora vous êtes là ! Pouvez-vous confirmer que Thibaut, Ioulia et Andromeda sont venus avec vous ? Je dois faire l'appel.
- Oui, ils sont venus avec moi. Pourrais-je vous poser une question ?
- Mais oui bien sûr ma chère que se passe-t-il ?
- Oh, rien d'important, c'est juste pour savoir si vous serez présente à La Réunion pour l'Océanie.
- Oui, le président Helmunt va à celle qui a pour objectif de conquérir l'Amérique du Sud. Cette zone est bien trop dangereuse pour que vous y alliez. C'est précisément pour ça que vous gérez l'archipel japonais, vous êtes assez loin de l'Amérique du Sud.
- D'accord, merci !
Je regardais Éléonore s'éloigner en me disant qu'au moins si Caesar me détestait, Éléonore, elle, m'adorait. Je la voyais un peu comme un figure maternelle, ce dont elle avait sûrement pris conscience car elle vint me voir plusieurs fois avant la première réunion dans la salle douze mille soixante-huit avec n'importe quel prétexte.

    En arrivant devant la salle douze mille soixante-huit avec Ana, que j'avais rejoint entre temps, je pris tout à coup peur, et si Caesar avait déjà parlé de moi aux autres chefs ? Je me dis ensuite que ça n'avait aucune importance, qu'un idiot ne pouvait pas voir sa propre stupidité et qu'il était prouvé depuis longtemps que je n'étais pas stupide. Contrairement à lui.

   Mais, d'un autre côté, que penseraient les autres chefs en voyant arriver deux adolescentes de quatorze ans ? Penseraient-ils que nous sommes trop haut placées pour notre âge ? Et si, au contraire, ils trouvaient notre groupe utile et génial ? Ce dont je doutais fort car même si nous étions motivés, certains comme Jason ne servaient pas à grand chose. Jason avait terminé dans les derniers du test avec 71 de QI. Ils nous enviaient, Ana, Andromeda et moi, avec nos 172, 146 et 188 respectifs. Que penseraient-ils en voyant Thibaut prendre Kolomban pour sa peluche ? La plupart étaient homophobes, pour eux c'était un phénomène de société. D'après leur raisonnement, leurs enfants étaient nés à cause d'un phénomène de société car, si être gay était un phénomène de société, pourquoi être hétérosexuel n'en serait pas un ? J'espérais au moins que Ziyou était, lui, logique. C'était le seul nom que j'avais reconnu à part Caesar. Les autres pseudonymes étaient en des langues dont je ne soupçonnais même pas l'existence.

    Plus j'avançais dans cet espèce de sas, plus mon cœur battait. Je le sentais  battre tellement fort que j'en avais envie de vomir. Cette désagréable sensation passa dés lors que j'arrivais au bout. À quoi pouvait donc ressembler cette salle ? Je stressais. Ana tapa le code et ouvrit la porte de la salle. Mon cœur battait de plus en plus fort, mon stress atteignait son niveau maximal.

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