Bien évidemment mes valises furent dans les dix dernières sur le tapis roulant.
Je saisis par la poignée la première, la posai sur le sol, puis parcouru quelques mètres en courant pour ne pas rater la seconde valise.
Cependant une main la prit avant moi. C'était un homme. Un bel homme en plus de ça!
— Euh, merci, bafouillai-je.
— C'est normal, répondît-il avec un fort accent australien.
Il fit rouler ma valise jusqu'à moi, puis me salua et s'en alla. Ce type ne pouvait qu'être l'amour de ma vie.
Je pris la poignée de la première valise et réajustai la lanière de ma sacoche. Je suivis tous les panneaux "sortie" jusqu'à cette fameuse sortie.
Je dû me frayer un chemin tant bien que mal parmi les embrassades et les retrouvailles des voyageurs.
Au loin, une petite femme rondelette et aux cheveux bouclés tenait une pancarte avec écrit "bienvenue Blake!". Aucun doute, il s'agissait bien là de ma tante.
Je tentai d'accélérer le pas, mais hélas, mes bagages n'étaient pas du même avis étant donné qu'elles décidèrent de s'entrechoquer, me coupant brutalement dans mon élan.
Ma tante se mit a rire aux éclats, puis vint immédiatement m'aider.
— Blake! Qu'est-ce que tu as grandi! C'est impressionnant! Allez, laisse-moi prendre ta valise. Tu as fait bon voyage? Ça n'a pas été trop compliqué? Tu n'as rien oublié?
Je souris à mon tour et répondit simplement:
— Toi aussi tu m'a manqué Becca!
Elle lâcha ma valise et déclara:
— J'en oublie l'essentiel!
En disant cela, elle me prit dans ses bras et me serra fort. Je resserrai à mon tour l'étreinte.
Lorsqu'elle s'éloigne de moi, elle essuya une petite larme de son œil et l'effaça d'un théâtral mouvement de poignet.
— Allez ma petite, on rentre à la maison.
J'hochai silencieusement la tête, puis elle se mit en route. Je saisis ma valise et la suivit jusqu'à un 4x4 gris garé sur le parking "dépose-minute".
— Ça fait combien de temps que tu m'attendais? demandais-je.
— Je ne sais pas, un quart d'heure peut-être? Je connais les délais entre l'atterrissage et la réelle sortie. Tu ne m'en veux pas, n'est-ce pas?
Je secouai la tête avec un léger sourire.
— Bien sur que non je ne t'en veux pas. Je trouve même ça très futé.
Elle se figea devant le panneau "dépose-minute" puis se tourna vers moi.
— C'est pour ça que tu me posais la question?
Je hochai la tête, le sourire n'ayant toujours pas quitté mes lèvres depuis mon arrivée.
Elle haussa les épaules, sorti ses clefs de son sac et appuya sur un bouton. Son 4x4 bippa et les rétroviseurs s'ouvrirent. Elle contourna le véhicule et plaça ma valise dans le coffre.
Encore une fois, je la suivis, silencieuse comme à mon habitude et répétai son action, casant ma valise dans le coffre.
Je fermais le coffre puis rejoignit le place passager.
«...dreaming about who we used to be, When we were younger and free, I've forgotten how it felt before the world fell at our feet...»
Becca coupa d'un seul coup la musique et je l'interrogeai du regard.
— Je n'en peux plus de cette chanson.
Un sourire mesquin sur le visage, je rallumai la radio et me mit a hurler avec Adèle:
— Hello from the outside, At least I can say that I've tried!
Vaincue, ma tante commença à chanter avec moi.
Plusieurs chansons défilèrent, tout comme le centre ville que nous traversions.
— Au fait, je ne sais plus si on te l'avait dit, mais depuis le départ de Michael, j'ai décidé de devenir un foyer d'accueil.
Je fronçai mes sourcils inconsciemment. Un foyer d'accueil?
— Et donc, un jeune adolescent de ton âge vivra avec nous.
J'acquiesçai en faisant ce petit bruit qui prouve qu'on écoute, mais qui démontre souvent que l'on est distrait. Je n'étais pas distraite à l'instant, juste surprise.
— Tu sais comme Michael me manquait beaucoup, je me suis dit qu'avoir un autre adolescent à la maison comblerait le vide. C'était avant de savoir que tu viendrais bien sûr, mais maintenant qu'Ashton est là je ne peux pas le renvoyer, tu comprends?
— Ne t'inquiète pas Becca, il n'y a pas le moindre soucis.
Elle me tapota l'avant-bras sans quitter la route des yeux. Elle semblait satisfaite, mais je devinai que mon visage devait paraître de glace, neutre au maximum.
Le reste du voyage fut silencieux, mais cela ne me dérangea pas, j'étais trop occupée à contempler les extérieurs. Sydney était définitivement une ville incroyable.— On est arrivées.
Je me concentrai un peu plus sur le décor. Après tout ça allait être mon lieu de vie pendant le reste de l'année scolaire.
Nous étions garées devant une grande maison grise avec une porte rouge qui dénotait vraiment avec les couleurs fades des autres maisons.
On sortit de la voiture et je m'arrêtai devant la maison comme une idiote. La première question que je me posai fut "quelle pièce donne sur ces deux terrasses?".
Becca posa à côté de moi mes deux valises et immédiatement je me sentis coupable de m'être extasiée devant sa maison alors qu'elle gérait mes valises seule.
Elle passa devant moi cherchant son trousseau de clefs dans son sac. La porte s'ouvrit et je sortis de ma transe en entendant Becca crier "Ashton! Viens s'il te plaît!".
Je me remis à tirer mes valises et me trouvai bien embêtée face à la petite marche qui indiquait que nous rentrions sur la propriété de Becca.
Je montai mes valises une a une. Becca, qui était rentrée pour appeler cet Ashton, revint et m'aida. L'entrée était très étroite mais je réussi sans difficulté à passer avec mon bagage.
— Laisse tes valises dans l'entrée, on les montera plus tard.
Je la suivis jusque dans la salle à manger. Un jeune homme arriva depuis le séjour.
— Ashton, je te présente Blake.
Il me considéra d'un coup d'œil et me lança un hochement de tête que je devais sûrement interpréter comme un bonjour.
— Bon, euh... commença Becca en se frottant nerveusement le bras. Ashton est-ce que tu peux aider Blake a monter des affaires dans sa chambre?
Avec un petit sourire, il hocha la tête et prit l'une de mes deux valises qu'il commença à monter sans rien dire de plus.
Je dus attraper la mienne en courant presque pour ne pas me perdre dans cette maison que je ne connaissais pas. Il grimpait beaucoup trop rapidement les marches pour moi et je dus m'arrêter arrivée au premier étage. Un escalier menait plus haut mais je ne savais pas du tout si je devais encore monter alors je m'arrêtai là.
Après tout, il allait bien finir par sortir de ma chambre.
Je tournai vers la droite et entrai dans une pièce sans porte. Je devinai aisément que c'était une bibliothèque étant donné l'énorme nombre de livres posés sur des étagères.
Deux fauteuils en tissus gris foncé avec des accoudoirs étaient disposés en plein milieu de la pièce.
Je ne pus m'empêcher de me balader dans cette pièce en touchant les livres du bout des doigts.
— Tu t'amuses? demanda une voix que je ne connaissais pas.
Je dis volte-face. C'était donc ça sa voix.
— Mh, en fait, je ne sais pas du tout où ma chambre est censée se trouver...
— Au deuxième, porte du fond à gauche.
Je hochai la tête, silencieuse comme à mon habitude.Voilà, c'est le début d'une nouvelle histoire, jai écrit plusieurs chapitres après celui-ci mais je ne sais pas du tout quand ils seront publiés.