Il y a eu Nous, il y a eu elle et il y a eu moi.
Nous avions toujours pensé que ça fonctionnerait, en fait tout a fonctionné, mais pas dans le sens que je voulais, dans le sens que tu voulais toi.
Tu m'avais accordé deux ans, deux années, six-cent-quarante jours pour te rendre heureuse et j'avais malencontreusement échoué, sans m'en rendre compte.
Tu disais que tout allait bien depuis que j'étais là. Que tu n'y pensais pas, tu n'y pensais plus. Que tu étais heureuse avec moi et que, pour rien au monde tu ne souhaiterais recommencer. Tu avais promis.
Je suis en colère, pas contre toi non, contre moi. J'aurai dû le voir plus tôt. Tes yeux ne brillaient plus comme avant et ton sourire s'éteignait petit à petit, un peu comme toi. Tu trouvais tout le temps des excuses et moi, j'y croyais. Tous ses signes que tu montrais, ton comportement qui changeait. Tout aurait pu m'aider à te garder ici, près de moi, mais je n'avais rien vu venir.
Je suis dégoûté, de ne pas avoir profité comme il se devait, pensant que nous avions le temps.
J'ai honte, honte de me tenir là, à deux heures et quart du matin, couché à tes côtés, une bouteille de Whisky à la main. Honte de devoir utiliser ce moyen afin d'y arriver, arriver à pousser cette immense et froide barrière, serpenter les allées et m'arrêter ici, tous les soirs.
Je sais que ça ne t'aurai pas plu de me voir dans cet état, que tu serais venue et commencerais à me gueuler dessus en me traitant d'idiot et en essayant de me relever. Et c'était peut être ce que je voulais ? Peut être que je voulais que tu débarques de nulle part et m'assènes d'atrocités sur le coup de la colère en me traînant afin que je me relève ? Et pourtant tu ne débarqueras de nulle part et tu ne m'insulteras pas. Tout simplement parce que tu ne peux plus le faire.
J'ai mal, j'ai atrocement mal. Un mal qui ne peut pas guérir et qui ne va pas guérir parce que je ne le veux pas. Parce que guérir de ce mal là serait en quelques sortes oublier les deux dernières années passées. Parce que les oublier serait t'oublier toi et que je ne veux pas t'oublier.
Je suis perdu, à la maison je n'ai plus de repère. Le matin tu n'es plus couchée, enroulée dans le drap les cheveux noir ébène éparpillés tout autour de toi, tes converses ne traînent plus dans le couloir, ta serviette mouillée n'est plus en boule dans le coin de la salle de bain et ta voix semi rauque matinale ne se fait plus entendre depuis la cuisine. Tu n'es plus.
Je me sens vide, il n'y a plus ta lumière qui remplaçait le noir qui me broyait de l'intérieur. Ta voix et ton rire mélodieux ne résonnent plus dans la maison, tu ne brilles plus.
J'ai peur, non je n'ai pas peur, je suis effrayé. Effrayé à l'idée que quelqu'un me dise que c'est bel et bien fini. Je sais que c'est fini mais l'entendre de la bouche de quelqu'un d'autre me ferait ouvrir les yeux, et je ne veux pas les ouvrir. Je ne veux pas les ouvrir et remarquer ton absence, et devoir affronter tous ses jours sans toi. Donc je m'isole. Je sais que c'est la chose que tu ne voulais pas mais je ne peux pas. Je ne suis pas assez fort pour affronter les autres et leur vérité.
Lavérité.
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The Last Day
FanfictionC'est le dernier jour où je me réveillerai chez nous sans toi à mes côtés. C'est le dernier jour où je me remémorerai nos souvenirs. C'est le dernier jour où je resterai assis devant nos photos. C'est le dernier jour.