Chapitre 1

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- Kimberly, va-t-en ma chérie.

Criait une femme pleine de sang étendue sur le sol de la cuisine.

- Va t-en.

- Maman, gémissait sa fille, les yeux remplis de larmes.

- Tu dois être forte. Ne les laisse pas prendre le travail de ton père. Tu sais ce que tu dois faire. Va -t-en maintenant.

La petite fille s'éloigna vers la sortie. Elle se retourna pour regarder sa mère une dernière fois. Sur le sol, gisait le corps inerte de son père. Il était mort. Sa mère lui souriait quand un coup de feu retentit. Sa mère tomba, raide morte tandis que du sang lui échappait du front. Le ravisseur lui avait tiré dans la tête. Celui-ci se tourna ensuite vers la petite fille et essaya de l'attraper. Elle se sauva à l'extérieur de la maison et appuya sur une sorte d'interrupteur. Des voiles en acier couvrirent toutes les fenêtres de la maison. Un gaz s'échappa du plafonnier et la maison prit feu. Depuis la rue, la petite fille pouvait entendre les cris du ravisseur qui brulait sous les flammes. Elle était toujours devant la maison lorsque les pompiers arrivèrent, et la police quelques minutes après eux. Les corps de ses parents ainsi que celui du ravisseur furent sortis complètement carbonisés. C'est alors qu'elle s'évanouit.

- Kimberly, Kimberly réveille-toi. La directrice t'attend dans son bureau. Tu devrais aller prendre une douche. Dépêche-toi.

Kimberly ouvrit les yeux et regarda l'infirmière d'un air absent. Celle-ci lui sourit et l'encouragea à se lever.

- C'est le grand jour aujourd'hui, poursuivait-elle. Tu vas enfin pouvoir quitter l'institut. Va te doucher, je vais t'aider à faire tes valises.

- Merci Marta, murmura Kimberly en se levant.

Elle prit sa brosse à dent, y déposa un peu de pâte dentifrice, lança sa serviette sur son épaule et sortit. Cela faisait maintenant neuf ans que Kimberly vivait dans cet institut psychiatrique pour enfant. Elle y était entrée à l'âge de 8 ans, après la mort tragique de ses parents. Et depuis neuf ans, elle revivait cette scène en rêve. Mais aujourd'hui, elle n'était plus effrayée.

Sa mère était un procureur brillant et prospère. Son père, lui, était informaticien et travaillait pour une société secrète à la solde du gouvernement. Il avait conçu un logiciel qui devait permettre à l'armée anglaise de prendre le dessus sur les autres puissances mondiales. Ce logiciel était à la fois un outil d'espionnage et un outil de guerre. Le gouvernement l'aurait versé une somme considérable pour ce précieux instrument. Malheureusement l'information pourtant secrète avait filtré et des particuliers, mis au courant, avaient décidé de se procurer ce logiciel. L'un d'eux avait retrouvé leur adresse et envoyé un tueur professionnel pour contraindre son père à leur remettre le logiciel. Monsieur Adams, le père de Kimberly, avait refusé de céder. Le ravisseur l'avait alors menacé de le tuer, lui et sa famille. La veille du jour que le logiciel devait être remis aux autorités, le ravisseur s'introduisit chez eux, ligota son père et le menaça de remettre le logiciel. N'arrivant à rien obtenir, il le frappa jusqu'à ce qu'il saigne. Son père finit par craquer quand le ravisseur menaça de violer sa femme et de la tuer ensuite sous ses yeux. Il lui avoua que le logiciel était dans une micro puce qu'il avait introduite dans le pendentif de sa fille. Le ravisseur l'élimina malgré tout et tua ensuite sa femme. Kimberly eut la vie sauve grâce au mécanisme d'autodestruction que son père avait installé dans leur maison. Plus tard, Kimberly avait remis le logiciel à l'armée, mais apparemment, celui-ci avait été tellement endommagé qu'on ne put rien récupérer.

Cet épisode l'avait beaucoup marquée. Kimberly était tombée dans un état atonique. Pendant près de trois ans, pas un mot ne sortit de sa bouche. Elle fut envoyée dans ce centre pour enfants traumatisés et atteints psychologiquement où elle reçut un traitement. Aujourd'hui, elle allait enfin sortir. La directrice avait contacté sa tante Diana, la sœur aînée de sa feue mère. Elle vivait à Manchester avec son mari, John Lewis, et ses deux enfants, sa fille Britney et son fils Phyll. Britney, avait le même âge que Kimberly, et Phyll, avait 14 ans. Kimberly n'avait pas vu ses cousins depuis près de 15 ans. Les métiers de ses parents les empêchaient d'aller souvent en vacances. Et sa mère n'avait jamais accepté de l'envoyer en congé toute seule. Le plus souvent, quand ils voyageaient, ils allaient à l'étranger.

Kimberly alla prendre sa douche. Les filles avaient une grande salle de bain commune, avec plusieurs compartiments. Kimberly entra dans l'un d'eux et, après s'être brossée les dents, enleva ses vêtements pour se doucher. Elle était à peine mouillée quand une fille plus jeune qu'elle vint la prendre dans ses bras. Elle ne portait qu'une serviette et venait se doucher elle aussi. Kimberly sourit et lui versa de l'eau.

- Sors d'ici Maya, je suis entrain de me doucher. Fit-elle d'une voix faussement en colère.

Maya avait 16 ans. Elle était arrivée au centre deux ans après Kimberly. Elle aussi avait perdu ses parents dans un cambriolage qui a mal tourné. La police n'avait jamais retrouvé leur agresseur. Il s'était introduit chez eux la nuit alors qu'ils dormaient tous. Son père avait essayé d'intervenir, déclenchant plutôt la folie meurtrière de l'individu. La police retrouva la fille salement amochée et presque morte. Heureusement pour elle, elle avait survécu. De part leurs histoires presque semblables, les deux jeune filles étaient très proches l'une de l'autre. Kimberly considérait Maya comme sa petite sœur. Elles partageaient tout ensemble.

- Ce n'est pas juste que tu partes, se plaignait Maya. Je vais rester toute seule ici.

- Arrête ce n'est pas vrai. Il ya beaucoup de jeunes ici.

- Peut-être mais c'est toi ma meilleure amie.

- Hé bien dit toi que c'est un au revoir et non un adieu. Je vais te laisser mes coordonnées. Quand tu sortiras d'ici tu m'appelleras et on pourra se voir.

- Quand je sortirai ? fit Maya, moqueuse. La directrice trouve que je ne suis pas encore guérie. En plus elle n'est pas pressée de me libérer parce que je n'ai plus de famille.

- Moi, je suis ta famille. Et quand tu seras guérie tu viendras vivre avec moi.

- Comment ? Ta famille n'acceptera jamais une étrangère qui en plus a un passé psychotique.

- Je ne vivrai pas chez eux longtemps. Continua Kimberly en enfilant son peignoir. Après mon Bac, j'achèterai une maison.

- Avec quel argent ?

- Mon héritage. Mes parents m'ont laissé une petite fortune. Quelque chose comme 2 millions de livres. Ça suffira bien pour nous deux.

- Vraiment ? Tu me le promets ?

- Je te le promets. Allez dépêche-toi de te doucher. Je t'attends en bas.

Kimberly retourna dans sa chambre et enfila des vêtements propres. Elle mit un jean moulant noir, un t-shirt blanc et une veste rose bonbon. Elle peigna ses cheveux et les laissa tomber sur ses épaules. Après s'être légèrement maquillée, elle prit son sac en bandoulière et sortit. Elle retrouva la directrice dans son bureau. Elle discutait avec une femme de la quarantaine. Kimberly reconnut tout de suite sa tante Diana. Elle ressemblait tellement à sa feue mère. Quand elle vit la jeune fille, Diana se leva, les yeux remplis de larmes et vint la prendre dans ses bras.

- Kimberly, murmura t-elle, remplie d'émotion. Comme je suis contente de te voir. Quand la directrice m'a appelée pour me dire qu'elle te trouvait rétablie et prête à affronter l'extérieur, cela m'a soulagée. Tu vas enfin pouvoir venir à la maison. Chez toi. Parce que c'est chez toi, tu comprends ?

- Oui, merci tante Diana.

- Comment tu vas ? dis-moi.

- Je vais bien.

- Assieds toi Kimberly, intervint la directrice, une femme toute ronde avec des cheveux déjà blanchis par la vieillesse. Tu es contente de commencer une nouvelle vie ?

- Oui. Surtout de pouvoir sortir, acquiesça Kimberly.

- Bien, fit la directrice.

Kimberly les écouta discuter des derniers détails. Sa tante dut signer certains documents. Et enfin, la directrice leur permis de partir.

- Prend soin de toi Kimberly. Lança la directrice alors qu'elles sortaient. Tout va bien se passer, je le sais.

- Merci Dr. Weyne.

L'infirmière qui s'occupait de Kimberly les attendait dans l'entrée avec les valises déjà faites de la jeune fille. Maya aussi était là. Elle lui remit un bracelet de perles et l'embrassa très fort en lui souhaitant bonne chance. Plusieurs enfants vinrent lui dire au revoir. Kimberly les embrassa tous avant de monter dans la voiture de Diana.

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Je vous propose cette nouvelle intrigue.
J'attends vos suggestions. Ils m'aident a m'ameliorer. Merci

le visage de KimberlyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant