Preparation Before Love w/ Old Magcon et Dolan Twins

Chapitre 4 (réécriture)

"La vie est un combat perdu d'avance".
Proverbe français (1749).

Perfectly Wrong _ Shawn Mendes

10 juin 2015 (Flash-Back)

Je suis dans le salon avec mes parents et ma soeur et nous regardons une émission de divertissement parmi tant d'autres. Des bruits sont présents à l'étage de dessus, là où se trouve mon frère, mais il doit sûrement être en train de jouer ou de faire un sport pour parfaire d'autant plus sa musculature imposante. Chose que je pense mais que je ne lui avouerai probablement jamais par peur que son ego n'enfle trop. Malheureusement, mon apaisement se réduit très rapidement lorsque qu'un bruit de roues en mouvement parvient jusqu'à mes oreilles et que mon jumeau fait son apparition dans la pièce armé d'un sourire impatient, d'yeux brillants de hâte. Que se passe-t-il? Mes prunelles finissent par se poser sur trois valises conséquentes pleines à craquer. C'est impossible que nous fassions un voyage familial puisque nos parents travaillent pendant encore quelques mois avant leurs congés annuels respectifs, et ils détestent -voire même plus que ça- nous laisser seuls, sans adultes. Même si la famille est loin d'être en manque de membres, ils ne laisseront jamais leurs trois enfants partir loin d'eux, et puis, ils m'en auraient parlé puisqu'ils savent que je mets trois plombes pour boucler une valise, alors nous aurions, Aaliyah comme moi, été prévenues au préalable.

Mais quand mon père se lève en soupirant, prend deux des valises qui trônent au pieds de Shawn, et va dans l'entrée fouiller dans les clés et claquer la lourde porte derrière lui. Et que ma mère se remet, à son tour sur ses pieds, saisit les mains de mon frère et lui pose la question à laquelle je m'attendais le moins:

<<-Tu es sûr que tu veux y aller? Tu ne vas pas être perdu sans papa et moi?

-Non, ne t'inquiètes pas, maman, je suis un grand garçon, maintenant! répondit-il, instantanément, comme s'il connaissait d'avance la question.

-Et Jess et Aali, comment vont-elles faire sans leur frère chéri?

-Je ne vais pas les abandonner, je leur écrirai et les appellerai!>>.

Ma mère finit par baisser la tête, comme abattue, Shawn s'avança vers elle et la serra dans ses bras de longues minutes. Puis il desserra l'étreinte et câlina ma petite soeur à son tour. C'est comme ça que j'ai compris. J'ai su de cette manière tragique que mon jumeau allait me lâcher pendant un temps indéterminé pour moi. Choquée, abasourdie, estomaquée, je ne pouvais plus répondre à mon cerveau qui se faisait prendre en otage de la tristesse. C'est seulement une demi-dizaine de minutes plus tard, quand mon double, mon tout, se détacha d'Aaliyah, se dirigea vers moi que je me suis réveillée. Mon corps s'est remis droit, stable sur mes pieds, ses bras s'avançant vers moi, je lui mis une gifle monumentale. Même en état de rage la plus profonde -jusqu'à présent, et il le savait- je n'avais mis de gifle aussi puissante. Mais là, être mise au pied du mur, à quelques secondes du départ de cet homme qui constituait ma moitié, c'est l'une des pires trahisons possible dans une famille aussi fusionnelle que la nôtre.

Premier poignard.

Shawn avait écarquillé ses yeux bruns et sa tête tournée par ma force laissait place à une belle trace rouge sur sa joue. Je lui envoyait le pire regard que je n'avais jamais fait à qui que ce soit.

Et prise d'un élan de tristesse qui me rongeait déjà de l'intérieur, je fis abstraction de la nudité de mes pieds et je sortis en courant de la maison. Je laissais mon corps commander sans jamais risquer un oeil à ma route. C'est seulement lorsque j'étais épuisée de toutes mes forces, en m'écroulant sur le sol que je suis sortie de ma transe. J'ai relevé la tête et suis tombée face à un lac magnifiquement bleu et vert. Des cascades coulantes à l'intérieur, créant un rideau de perles d'eau et un petit espace dans une roche. Tout autour trônait une forêt, tropicale d'après moi, mais je ne saurais dire sa véritable nature.

Avec mon angle de vue, un rayon de soleil barrait magnifiquement le calme olympien de cet espace parfait.

Fin du flash-back

25 juin 2017

Depuis, cet endroit est un refuge pour moi, dès que je me sens oppressée par le temps qui passe trop vite à mon goût, je cours jusqu'ici et j'inspire de longues bouffées d'air, aussi réconfortantes soit-elles. J'étais rentrée dans la maison après ça, et lorsque je suis arrivée au coeur de celle-ci, que je n'ai entendu aucun bruit, mon coeur s'est un peu plus serré. Parce qu'il était vraiment parti sans moi, sans me dire "au revoir", je l'ai repoussé, c'est vrai, mais on était jumeau lui et moi.

Deuxième poignard.

J'avais refermé la porte tout aussi silencieusement, avais analysé les bruits dans la maison, aucun signe de vie, c'est seulement à ce moment que j'avais remarqué l'obscurité dominante, jeté un oeil à l'heure. Personne n'était là, et, mon frère accompagné de ses trois valises me revint à l'esprit.

Troisième poignard.

La peur m'avait prise aux tripes et j'avais couru comme une furie dans la chambre de Shawn. Avais ouvert son armoire tout aussi rapidement; elle demeurait vide.

Quatrième poignard.

J'allais vite à la salle d'eau: aussi inhabitée que le reste.

Cinquième poignard.

Je m'étais ruée dans sa chambre, avais regardé son bureau, son lit, sa table de chevet. Tout était neutre, sans once de passage précédent. A un détail près, une enveloppe trônait sur la grande planche. Je m'y étais approchée et avais vu qu'elle m'étais destinée. Mes mains l'avaient prise, mais mes yeux ne l'ont toujours pas lue.

C'est comme ça, à cause de lui que je me suis fermée au monde qui m'entoure et qui avait continué de vivre. Et j'avais cédé tout ce qui pouvait me faire sourire.

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Et voilà le chapitre 4 de la réécriture, il a été très difficile à boucler, mais j'y suis parvenue!

En espérant qu'il vous plaise!

Xoxo, MrsMendesGrande
19.02.18