CHAPITRE 1 : Le passé pour ennemi

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L'histoire a été améliorée et publiée. Elle sort en broché et numérique le 9 août 2017.

Frapper. Encore et toujours. J'aimerais pouvoir me libérer de cet énorme poids dans ma poitrine. Mais j'ai beau essayé il pèse encore plus fort jusqu'à me broyer l'estomac.

Alors je continue. Je cogne aussi fort que possible dans le sac de frappe que j'ai suspendu à une poutre sur la terrasse de la maison. Comme à chaque fois, je commence à me sentir mieux seulement après quelques heures. Le temps que l'adrénaline monte, que la fatigue commence à arriver, et que ma respiration se coupe à chaque nouveau coup. Mais j'en veux toujours plus et c'est ainsi depuis un mois.

Le soleil est haut dans le ciel, ses rayons se sont levés pendant que je faisais mon footing matinal. L'été a fini par arriver. Dans cette ville il fait plutôt frais et le soir la brise légère perdure jusque tard dans la nuit. C'est une sensation agréable. Avec ce temps, la bonne humeur des gens devrait m'être contagieuse mais ce n'est pas le cas.

Cela fait un mois que je tente de me vider l'esprit avec ce punching-ball, en vain. Avant, la boxe apaisait  la souffrance que j'avais d'avoir perdu maman. Alors là encore je tente de me défouler pour oublier ce qui s'est passé. 

Avec Tyler toujours à l'hôpital — mais dieu merci réveillé — et mon père sortit de là-bas il y a trois semaines j'ai les nerfs à vif. Un mois que mon frère a séjourné en soins intensifs à cause de moi. Et ça, je n'arrive pas à me le pardonner. À bout de souffle, j'augmente le son de mon Ipod et continue à frapper le plus fort possible. Je vois une moto de police arriver, et je tourne automatiquement le dos à Raymond. Depuis que mon père est sorti de l'hôpital, il passe tout son temps ici celui-là. Evidemment mon père refuse de me dire ce dont il est question au cours de leurs conversations. Ça c'est nouveau. Mon père a toujours tout partagé avec moi, donc quoi que cela puisse être, ça ne présage rien de bon. De plus, j'ai l'impression que nous nous sommes éloignés. Plus exactement que je me suis éloignée de lui.

Je vois mon père sortir de la maison, me faisant signe que Ray est là. Et moi comme d'habitude, je fais comme si je ne remarque rien. Mon père lève les yeux au ciel et je me tourne pour le voir se diriger vers notre invité. Ils se serrent la main tous les deux et je fronce les sourcils. Le sujet de leur discussion de la dernière fois était celui du bar. Mon cœur se serre en y repensant. 

Ça fait un mois également que je ne suis pas retournée là-bas. Je grimace car un souvenir douloureux me revient de cette nuit-là. Cette nuit où je suis avec Tony il y a un mois, au seventee's   j'ai surpris  de nouveaux motards. Tony m'a dit qu'il s'agissait des Hells Riders, les motards  les plus dangereux des Etats-Unis. Ma mère aussi m'avait parlé d'eux. La question était de savoir ce qu'ils faisaient là. Et j'ai fini par le savoir. 

J'arrête de frapper dans le sac, sentant les larmes monter comme à chaque fois que j'y repense. Jamais je n'aurais cru ressentir ce sentiment d'amertume, cette déchirure au plus profond de moi pour quelqu'un. Oui, cette nuit-là à changer ma vision des choses également. Mais je préfère ne pas y penser. 

Avant de rentrer dans la maison pour prendre ma douche, je jette un œil derrière moi. Mon père et Ray discutent encore ensemble. Ça m'agace c'est comme s'ils avaient toujours été amis. Donna m'a assuré qu'ils s'étaient vus plusieurs fois tous les deux. Bah voyons, c'est trop mignon, je pense ironiquement. 

Quelques instants plus tard, je descends au rez-de-chaussée en espérant que Ray soit parti et c'est le cas. C'est la fin de la matinée, mon père s'active dans la cuisine et je le regarde en m'appuyant contre le chambranle de la porte.

Dangerous Bikers Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant