Eternitarian | T.kook

Unique partie

Je l'observais marcher avec allure comme toujours avec cette attitude si charismatique qui séduisait tout le monde sur son passage.

Je savais que Jeong Guk ne m'avait jamais regardé comme moi, je le faisais, bien que je tentais à tout prix de capturer son attention, je pressentais que je l'irritais. Pour ne pas déranger, je m'asseyais donc à l'arrière de la classe afin de ne pas être un obstacle. Je ne voulais pas causer de problème.

Je le vis entrer et comme s'il était de l'oxygène nécessaire pour vivre, l'expression de chacun changea radicalement donnant une toute autre atmosphère à la pièce.

Les filles ont été les premières à s'approcher, je ne pus pas m'empêcher de me sentir un peu jaloux. Elles s'approchaient avec facilité, je les enviais.

Je figeai alors mon regard sur l'une d'elles dont la proximité était dérangeante. Elle était beaucoup trop proche. Pour calmer ma mauvaise humeur, je décidai de ne plus regarder cette scène si désagréable à mes yeux.

[...]

Jeong Guk était un élève bon en tout, pas seulement dans ses études, mais aussi en sport et en art, je l'admirais énormément.

Je le regardais traverser la ligne d'arrivée avec le sourire et comment chacun se précipitait vers lui afin de le féliciter. Je les jalousais tellement.

J'ai toujours été le silencieux, l'introverti, le garçon avec qui les conversations étaient bien trop ennuyeuses.

Je les observais sourire ouvertement et ma convoitise prenait de plus en plus d'ampleur. Je voulais moi aussi sourire à ses côtés.

Je me trouvais assis par terre à dessiner de grandes formes circulaires sur le sol me rappelant la fois où ma main faisant de même avait touchée celle de Jueong Guk involontairement et mes joues s'étaient empourprées à l'instant même.

J'en voulais plus de moments comme celui-là, je voulais qu'il me sourie de nouveau de cette manière insouciante comme avant.

Je voulais qu'il m'aime.

[...]

La Saint-Valentin s'approchait rapidement et chacun avait l'air de s'en émouvoir, même Jeong Guk.

Cette année, j'allais prendre mon courage à deux mains et lui avouer mes sentiments, non pas pour devenir son petit ami puisqu'il n'y avait aucune chance que mes sentiments soient réciproques, je voulais tout simplement qu'il sache l'amour et l'admiration que je lui portais.

Une fois dans mon appartement, je déposais mes chaussures dans l'entrée et m'affalais sur mon canapé. Ne pas avoir de parents sur mon dos pour faire mes devoirs jouait en ma faveur, même si tout faire était parfois fatiguant.

Je me dirigeai vers le réfrigérateur afin de sortir une tablette de chocolat, je voulais faire quelque chose de spécial rien que pour lui, comme un brownie et un cookie ou même un gâteau. Je voulais quelque chose qui lui plaise vraiment.

Avec maladresse, je mis mon tablier et commençai une mousse au chocolat, c'était la recette parfaite, la plupart des filles allaient se satisfaire d'une simple recette telle que des cookies, je voulais faire quelque chose de différent.

Après une dizaine de tentatives ratées, je réussis à faire une mousse parfaite, sa douceur était délicieuse.

Je positionnais un couvercle sur le petit bocal contenant la mousse au chocolat et mis un ruban afin qu'il soit plus présentable, je m'éloignai pour admirer mon œuvre avec un sourire satisfait.

[...]

La classe était vide et j'avais laissé un petit mot dans le casier de Jeong Guk pour qu'il me rejoigne.

Une quinzaine de minutes passèrent et aucune trace de Jeong Guk. Était ce normal ? Non ? Après tout, plusieurs filles voulaient lui déclarer sa flemme, il devait être occupé avec elles.

J'entendis des pas au loin et décidai de poser la mousse accompagnée d'une enveloppe sur son bureau, je voulais lui avouer mes sentiments en face, cependant j'étais bien trop lâche.

Un lâche qui avait peur d'être rejeté.

Je me cachai derrière la porte et le vis entrer dans la salle de cours, mon cœur s'accéléra contre ma poitrine et je tentais de calmer le tremblement de mes mains moites.

Un nœud s'était formé dans ma gorge et j'avais perdu le contrôle de ma respiration, je n'arrivais même plus à me maintenir sur mes jambes, Jeong Guk avait le don de me rendre nerveux.

Le rouge brûla mes joues en le voyant lire ma lettre, je commençai à me sentir gêné par ce que j'avais écrit dans ce fameux mot, j'avais peut-être un peu exagéré bien trop emporté par mes sentiments en l'écrivant.

Lorsqu'il eut fini, une expression inattendue pris place sur son beau visage, une expression si confuse et douloureuse que j'avais du mal à déchiffrer.

Était-il énervé ?

— Comment peuvent-ils jouer avec ça ? — Dit-il d'une voix basse.

Je ne comprenais pas.

Il sortit de la pièce en courant tandis que je restais figé sur place un instant, lorsque j'eus repris mes esprits, je le suivis précipitamment.

Le souffle court, je courais de toutes mes forces et ne manquais pas de tomber une ou deux fois, je voulais le rattraper, le retenir, lui dire que ce n'était pas une mauvaise blague, que je l'aimais vraiment. Pourquoi pensait-il qu'il s'agissait d'un jeu ?

Il s'arrêta brusquement devant un lieu qui me paraissait étrangement familier, on aurait dit un grand parc avec de grands arbres et de belles étendues fleuries, mais le plus étrange, c'était qu'il n'y avait pas de famille ni d'enfant jouant sur l'herbe fraîche.

Je le retrouvai à genoux sur le sol et c'est à ce moment-là que tout prit sens dans ma tête.

Les souvenirs de l'accident qui m'avait arraché la vie me revinrent en mémoire, la voiture qui n'avait pas réussi à freiner à temps lorsque je traversais, les sirènes de l'ambulance qui résonnaient à mes oreilles, les cris déchirants de Jeong Guk qui m'appelait sans cesse.

Je l'approchais de lui et vis la pierre où mon nom était gravé. Des larmes amères marquaient son si beau visage.

- Tae Hyeong ... — Murmura-t-il d'une voix rauque.

- Je suis là ...

Et je ne mentais pas. Il ne pouvait tout simplement plus me voir.

" Ces paroles que je désirais tellement prononcer restèrent coincées dans ma gorge.

et jamais elles ne dépasseraient la barrière de mes lèvres. "

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