2. Inévitable

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Je marche dans une ville que je ne connais pas, j'avance et je reconnais d'abord le magasin dans lequel on était allé avec Line. Ah oui l'appartement n'est pas loin; c'est juste la ville où on habite. J'avance alors vers le magasin, et j'entre. Tout est lassablement gris de manière plus ou moins clair. Mais ce dégradé, je le connais par coeur. Je remarque alors deux jeunes dont je ne distingue pas les visages qui essaient des vêtements. Je m'avance vers eux mais personne ne semble me remarquer. Un rêve? Il faut que je me réveille avant d'encore souffrir... Je décide donc de sortir du magasin et essaie de me pincer n'importe où pour me réveiller. Alors que je m'apprêtais à le faire je me sens tomber mais je ne ressens rien de dur comme le sol, non, je suis étrangement toujours debout mais sur la place de la ville. J'essaie de bouger mais je suis figée. Mon rêve me laisse vraiment aucune chances de me sortir de là.

Pourtant quelque chose cloche. Bon qu'est ce qui se passe? Je peux rien faire et rien ne se passe. Je ne souffre pas mais je ne suis pas réveillée. Et si j'étais coincée dans mon propre rêve?
Alors que je me torturais l'esprit je me vois sortir de la boutique habillée de la robe que j'avais essayé avec Line. D'ailleurs aucun signe de lui. Cette sensation est vraiment bizarre je suis sûre que c'est moi qui avance vers le centre de la place mais je n'arrive pas à voir mon visage et pourtant ça ne paraît pas étrange dans mon rêve.
Le moi du rêve avance et s'arrête soudainement au milieu de la rue; je remarque alors qu'il n'y a personne dans la ville.
Cette robe est vraiment belle, pensais je.
Je profite de ce moment calme pour détailler la robe, je la voyais blanche mais, Maintenant que j'y pense, n'était elle pas sensée être foncée? La vendeuse m'a pourtant dit qu'elle était bordeaAAAAAAAH!!!
Je me crispe violemment alors qu'une horrible douleur me prend; j'ai beaucoup trop mal, je sens comme une épée me transpercer le ventre et je peux rien faire pour m'en dégager. Ça fait mal, trop mal! Je tente d'ouvrir les yeux malgré ma douleur. C'est horrible! Faites que ça s'arrête!!
J'aperçois alors mon moi du rêve, je dansais paisiblement avec la robe, celle ci était devenue magnifiquement bordeau, si je ne me trompe pas, mais la douleur s'accentua, plus intense, au niveau de mon ventre alors que mes yeux commençaient à me brûler, mes larmes coulaient abondamment alors que je continuais de supplier pour que ça s'arrête.
Pourquoi c'est si beau?! Pourquoi on me fait souffrir avec mon rêve devant moi? Hein?! Laissez moi! Laisse moi, laisse moi maudit rêve! Arg!
Je hurlais à pleins poumons ma rage et mon désespoir pourtant ma voix restait faible et presque inaudible alors qu'une énième douleur me prit à la tête.
Mes yeux brûlants continuaient de scruter la robe du regard alors que je voulais les fermer pour m'apaiser. Mon rêve m'obligeait à rester éveillée, à regarder la robe valser au rythme de la danse, je me voyais tourner sur moi même faisant jouer la robe alors que mes souffrances étaient toujours présentes. Mes larmes qui coulaient toujours sur mes joues me brûlaient, elles aussi, ma peau et alors que la robe si pure et envoûtante continuait de survoler les pavés de la place, ce bordeau m'irritait.
C'est pourtant si beau...
Je soufflais pour essayer de ralentir les battements de mon coeur qui tentait de s'échapper de mon corps.
Tout à coup des flashs passaient devant mes yeux comme si ces écrans noirs et blancs voulaient me couper du peu de ce que je pouvais voir de La Merveille malgré le fait que la voir me brisait. J'avais le tourni, toutes ces images allaient vite et ma tête me faisait affreusement mal. Je me sentis alors basculer violemment en arrière.
Mes yeux me faisaient encore attrocement souffrir mais mon mal de tête et mon ventre s'étaient apaisés, c'est alors que j'entendis la voix si reposante de mon frère.
"AYA RÉVEILLE TOI MERDE!!!" Et son ton paniqué me sortit enfin de ce cauchemar.

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