Space Wandering

1. B O R E D

Chaque seconde qui passe est un pas de plus vers le lendemain.
Chaque pas qui se fait est un mouvement de plus vers notre destin.
Au détours d'une rue, foncer dans quelqu'un, sourire à une autre. C'est une pièce du destin, un morceau infime.
Une partie du long fil qu'on déroule chaque jour. Les mots en font parti, les gaffes aussi je suppose. Le destin c'est un grand effet papillon, un minuscule atome qui se barre et vous pouvez voir votre journée se magnifier où courir aux désastres.
On ne contrôle pas le destin.
En effet, mais c'est drôle ce qu'il est prévisible...
Par exemple demain je retournerais à l'école, les autres me jugeront, nous jugeront, se jugeront. J'écouterai les même musiques, les mêmes personnes me taperont sur les nerfs, les mêmes personnes me feront sourire.
C'est toujours la même chose, au fil des jours qui passent. Les mêmes phrases et discussions se répètent sans fin.
Retournez le sablier et tout recommencera à nouveau avec un arrangement légèrement différents, certes, mais il recommencera.
C'est ça le destin en fait, une boucle infinie jusqu'à un élément perturbateur qui ne vous occupera que pendant quelques secondes à l'échelle de l'infini. Comme nos vies, finalement.
Tout deviens ennuyant.
On ne sait même plus apprécier les choses que l'on a su aimer.
Longtemps, j'ai cru, à tort, que l'amour était inusable, qu'il était imperméable à approximativement tout.
Enfin amour...parlons plutôt de passions. De ces choses qui vous possèdent jusqu'à la moelle, que ce soit un film, une activité ou une personne.
Mais en fait cette passion s'évapore, elle s'efface progressivement. Vous ne vous en rendez compte que lorsqu'elle à quasiment disparue. Lorsqu'il reste un creux énorme au milieu de votre poitrine, comme un gouffre sans fin qui s'ouvre sur le vide, le vrai.
Un immense trou noir à la place de votre coeur.
J'en étais là, j'étais à ce moment où vous réalisez que vous vous en foutez. Que la mort vous emporte dans ses bras malingres ou que votre passion vous quitte progressivement.

Vous regardez tout partir, vous ne rattraper plus rien. Submergé. Tel est le mot exacte.
T

out prend l'eau autour de vous alors vous abandonnez les manoeuvre et laissez couler. C'était là, là ou je me trouvais.