"- Maman .... Ma-Maman !"
Un épais manteau de cendre recouvrait le sol. Elle continuait de tomber gracieusement, porté par de douces brises chaudes d'été. Les noirs nuages semblaient pleurer de sèches larmes noires, atténuant un temps soit peu l'horreur d'un paysage dévasté. Certains courageux arbres se tenaient encore debout, parmi leurs confrères calcinés par les flammes du chaos. Au loin, le tonnerre grondait. Mais il n'y avait étrangement pas d'éclairs, juste le sourd grondement du ciel. Et pourtant je n'entendais que le bruit de mes pas. Mes pieds nus s'écrasaient rapidement tour à tour sur le béton des routes. Bientôt, ils devinrent aussi noirâtre que mon environnement, bien que pourfendu par de nombreuses blessures naissantes. Mon pourpre sang se mélangeait à la cendre, rendant ce mélange encore plus sombre que la nuit qui s'apprêtait à régner.
Mes cheveux collait à mon visage humidifié par les larmes. Certains, fourbes et narquois, venaient se disposer devant mes yeux obligeant mes mains de les remettre à leur place. J'avais jeté mon cartable sur le bord de la route, qui sournoisement me ralentissait. Etrangement, les rues étaient vide et sans vie. Les oiseaux mêmes semblaient s'être arrêtés de chanter. C'était comme un paysage figé dans le temps, bloqué entre deux époques nouvelles."-Maman !"
Ma voix semblait se perdre dans cet imposant silence. Elle ne résonnait pas, et avait une peine immense à porter. Les simples mots que je prononçais étaient difficilement audibles de part leur sonorité et leur prononciation; ils étaient déchirés par les sanglots qui traversaient brutalement mon corps.
Ma maison était juste devant moi, mais je ne parvenais pas à l'atteindre. A chacun de mes pas, cette dernière semblait reculer si bien qu'il mettait impossible de la rattraper. Après le temps, l'espace semblait s'être déchiré lui aussi. Plus rien n'était cohérent, et il était difficile à mon cerveau de dix ans d'absorber toutes informations, ou de trouver une éventuelle solution.Soudainement, un son encore plus sourd que le tonnerre se fit entendre, et je d'eus m'arrêter de courir pour me boucher les oreilles, allongée sur le sol. C'était un son indescriptible, tantôt sourd, tantôt strident.
Le ciel se mit à bouger aussi souplement qu'une page de livre, et s'apprêtait à recouvrir la terre. Je ne comprenais plus rien, j'étais totalement perdue. Plus rien ne semblait avoir de sens. Tout ce que je désirai, c'était de rejoindre ma maison, et ma mère qui était ma seule famille. La cendre qui dégringolait sur ma tête devenait plus dense et plus noire qu'avant. Malgré cet aléa météorologique surnaturel, je pus distinguer une ombre sortir de sa maison. Elle était grande et masculine, je ne la reconnaissais pas. D'ailleurs, il m'était impossible de voir son visage. Je ne voyais que son corps, et son aura terriblement terrifiante. L'homme, bien qu'à des dizaines de mètres de moi, me terrifiait. Ces yeux, même visuellement impossible à voir, semblait me déchirer. Je pouvais facilement ressentir son regard me transpercer, et je les voyais à l'intérieur de ma tête. Était-ce réellement possible ? Oui. Je l'avais vue de mes propres yeux.
Puis, mon regard s'est sentit attiré vers une tout autre chose, une chose que l'homme portait dans sa main. Mes douces prunelles d'enfants tombèrent horrifié sur la chose, m'arrachant un cri. Mon visage se déformait de douleur en y trouvant la tête de ma mère, sans yeux. La dernière chose que j'eus pu voir était le plus froid et inquiétant des rictus humains, avant d'être submergé par un gargantuesque flash."- Retenez la, elle fait une chute ! Vite, mettez la sous..."
Mes yeux s'ouvrirent avec douleurs et difficultés dans un environnement nouveau.
"- Docteur, elle... Elle s'est réveillée !"
Mes prunelles bleues parcouraient la pièce dénudée de couleurs et de meubles. Seul une petite télévision se trouvait devant moi, éteinte.
"- Où... Suis-je...
- Dans un hôpital chère madame. Docteur Wans, j'ai été chargé de votre dossier.
L'homme vêtu d'une blouse blanche venait de faire irruption dans la chambre, souriant. Dans ces mains se trouvaient plusieurs dossiers et stylos. Je me suis relevée pour m'assoir sur le lit, et lui ai tendu la main pour prendre le dossier qu'il me montrait. Cependant, ma main fut rapidement retenue sur le lit, et il m'était impossible de faire décoller mes deux mains à plus de dix centimètres. Quand mon regard se baissa au niveau de mes bras, je ne pus que remarquer la présence excessive de produits implantés dans mes bras, ainsi que deux paires de menottes. Mon coeur s'accélérait au même son produit par les machines autour de moi.
- Qu'est-ce que...
j'essayais d'arracher mes mains des menottes, avec toute la force de mes bras. Le docteur Wans vînt alors s'assoir calmement à mes côtés, avant de m'injecter une nouvelle piqure dans mon bras.
- Il y a sept ans, vous avez été jugé coupable du crime de votre mère, de part vos instabilités psychologiques. Je regrette votre réveil de nos jours, car vous allez devoir purger votre peine. "Sans que je puisse faire quoique ce soit, je me retrouvais plongé dans un profond sommeil, dans les plus sombres ténèbres.
Que venait-il de se passer ?
VOUS LISEZ
Stultitia
General FictionUne jeune femme, ordinaire. Prisonnière de l'inconnu, victime de l'impossible. Et pourtant innocente. Jusqu'à ce que la folie l'alimente.