Elle danse.

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Tu la regardes, se déhancher. Elle a ce petit sourire coquin aux lèvres que tu pourrais reconnaître parmi des milliers. T'as l'impression qu'elle te provoque, t'as pas tout à fait faux. Mais tes bras semblent pas destinés à la serrer dans tes bras. Tu sais déjà comment cette histoire va se finir. Elle va s'enflammer, tu vas être obligé de la tirer de sa table et de la sortir dehors. Vous allez vous engueuler puis après, elle viendra sonner chez toi et dire qu'elle ne recommencera pas. D'une certaine façon, elle ment. La voilà qui s'empare d'un verre et le vide d'une traite. C'est le signal. Tu te leves, leves tes bras pour se saisir de ses hanches délicate tandis que les autres vous regardent. Tu t'en fous, t'as l'habitude des regards quand tu la poses par terre, quand elle te balance que t'es rien pour elle et qu'elle se passerait bien de toi. T'as un visage dur. Puis, chose qui change, elle s'arrête soudainement, le souffle court et les joues rouges d'avoir crie toutes ces insultes et méchancetés à ton propos. Elle marche devant, dehors, il fait froid. Elle a toujours eu cet air déterminé que t'admire.
- Attends !
Cries tu, ne te souvenant pas de cette rapidité. Elle se retourne.
- Je comprends toujours pas pourquoi tu fais. Je te fais endurer le pire, je te promets de me calmer, je recommence et t'es toujours là.
C'est vrai. Pour une raison toute bête. Tu tiens trop à elle pour l'abandonner au milieu de toutes ces personnes.
- Y'a rien à comprendre, on est amis.
Tu hausses les épaules. Elle hausse un sourcil. Tu la vois grelotter.
- Ouais.
Dit-elle avec un petit rire. Elle s'avance vers toi. Elle glisse ses mains dans le bas de ton dos. Tu la regardes, perplexe et tu baisses les yeux vers elle. Elle glousse devant la bêtise qu'elle va faire. Elle t'embrasse. Vos lèvres se mêlent, vos souffles se rencontrent et tu sens une douce chaleur se manifester dans ton corps. Son corps se rapproche. Tu t'écartes.
- Pourquoi ?
- J'avais froid, je devais me réchauffer.
Tu ne sais pas si elle est sérieuse ou non. Tu ne sais même pas si elle se souviendra de ça demain.
- T'es con, dis tu avec un soupire non dissimulé.
- Toi aussi.
Elle glousse encore. Et puis, elle regarde sa montre et rit. Encore.
- Au fait, bonne année 2017.
- À toi aussi.
Et vous restez, enlacés, sur le trottoir désert.

o.sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant