"Il. Est. À. Moi"

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Elle.

Ça fait maintenant deux jours que je n'ai pas reparlée à Scott après sa "déclaration".
Pas un seul mot. Pas une seule parole. Rien. Aucune discussion.
Pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque : je meurs d'envie d'aller lui parler, de discuter avec lui. Je me pose tellement de questions sur ces paroles qui ne cessent de se répéter dans ma tête. Était -il sincère ? Ne mentait-il pas ?

Je me pousse à aller vers lui, mais je ne peux pas. Je ne supporterai pas le fait de me faire rejeter ou humilier comme je l'avais fait précédemment.

Je serai complètement brisée, bien que je ne ressent absolument rien pour Scott.

...Mais le fait qu'il puisse penser à moi, qu'il puisse me chercher ou que je puisse lui manquer, me fait me sentir aussi importante à ses yeux que cela me perturbe : Depuis le début, Scott me montre parfaitement que je l'insupporte ou que je l'agace. Alors, pourquoi là, un soir, devant tout le monde, il se décide à me dire des choses aussi touchantes ? Je ne sais pas ce qu'il essaie de faire. Et c'est ça qui me perturbe.

***

Il est 14h28 quand Mr. Hess distribue à chacun de nous des papiers concernant la visite d'une nappe phréatique naturelle. Il nous explique en détail le déroulement de la sortie et que le départ se fera à 15h pétante.

Mr. Hess : Ah et les enfants ?! La sortie se fait avec les binômes !

Je soupire sachant bien que je n'ai pas de binôme, Harper étant partie avec Scott. Les autres ont l'air de se réjouir de la tournure que prends cette sortie "nulle". Ils se jettent tous les uns sur les autres, enjoués.

Cette petite foule se tortille dans tout les sens et je peine à fixer les personnes qui courent autour de moi.
Pourtant, mon regard s'arrête sur celui que j'ai évité depuis deux misérables jours. Ses iris grises me scrute tandis que les miennes se posent sur Harper. Elle le tient fermement par le bras, en lui souriant à pleine dents, lui racontant sûrement son enthousiasme d'être avec lui.

Je n'ai pas besoin de préciser qu'entre les deux, il n'y a bien qu'elle qui ne s'en réjouit. Scott s'occupe plutôt à me regarder.

Bientôt, son regard sur moi me gêne. Je tente de marcher un peu pour qu'il me perde de vue, mais c'est peine perdue. Je me tortille sous ses yeux, bien qu'il ne soit qu'à une dizaine de metres de moi.

Voyant que je ne pourrai pas me cacher, j'opte pour soutenir son regard. Chose faite, je me rends compte que c'était une très mauvaise idée : je me perd dans ses pupilles et n'arrive plus à détacher mon regard d'elles. Le seul moyen est que lui-même arrête de m'observer à distance.

Je ne dis pas qu'il doit m'observer de près, oh non, ça me rendrai complètement folle .

Après de longues minutes, il se décide à lâcher mes yeux pour se diriger vers le professeur. Il discute quelques temps avant qu'Harper, qui était restée avec ses blondes, se rajoute au duo. Plus les deux hommes parlaient, plus le visage de la bimbo se décomposait.

Elle se retourna alors vivement et cherche quelque chose du regard. Dès qu'elle m'aperçue, elle se précipita vers moi, visiblement en colère, faisant balancer ses faux seins de haut en bas. Ce mouvement fait tourner le regard de certains ainsi que de certaines.

Elle : Toi là !

Je comprends qu'elle veux me parler, et c'est tout naturellement que je ne lui répond pas. Je la regarde juste, attendant son monologue sûrement pourri.

Elle : Tu ne vas pas t'en tirer comme ça ! Il est à moi ! T'a bien compris sale gamine ?! Il. Est. À. Moi ! Et il restera à moi !

Je la laisse continuer de gueuler comme un Chiwawa et reprends mes occupations.

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