Mon idole

Chapitre 2: Toi

Il faisait froid, tout de même. Surtout au bout de mon nez, que je remarquais congelé. Instinctivement, je décollais ce dernier de la vitre puis le frotta, avant de tirer une petite grimace en le faisant se froncer. Je me redressa vivement et cligna des yeux plusieurs fois. Je venais de m'extirper de mes pensées. C'était un bref retour à la réalité... Je me levais ainsi doucement de ma chaise, avant de la déposer auprès d'une autre, autour de la table qui se trouvait derrière moi. Une fois ceci fait, je fis un tour dans l'appartement que Viktor et moi louions, sachant que nous ne restons là que pour un certain temps. Une jolie demeure, modeste, pas trop grande avec un mobilier en bois foncé. Je parcourais la pièce, sans trop savoir quoi faire, avant que quelque chose n'attire mon attention. Un cadre était posé là. Justement, c'était Viktor. Il se trouvait sur la glace, tenant une pose des plus gracieuses pour clouer sa danse. Une main s'était balancé au dessus de sa tête et l'autre tendue dans ma direction. Il semblait presque me regarder. Il était vêtu de son habituelle combinaison rose moulante. Des centaines de pétales de rose lui tournait autour pour finalement tomber sur la glace tandis que derrière lui, une foule de jeunes gens criaient leurs poumons en levant haut les bras. Dans quel état pouvait finir leur voix, après un tel spectacle? Je souriais doucement. Il était si talentueux, j'avoue que ma voix n'aurait pas été dans un meilleur état que les leurs, si j'avais été présent le jour de cette photo.

Et dire qu'aujourd'hui je l'avais à mes côtés. C'est fou. Il est venu m'entraîner à MOI, Yuuri Katsuki, le garçon le plus désespéré du Japon après sa défaite à la finale du Grand Prix.

Déclic.

Je me rappelais alors que dans quelques semaines, un autre championnat était prévu. Et que j'y étais évidemment inscrit. Comme à mon habitude, j'étais très appréhensif. Ça se finirait comme ça, aussi? Je secouais la tête. Non, cette fois, je ne me laisserais pas abattre. Rien n'était perdu, même s'il n'y avait rien de gagné. Et puis maintenant, j'ai Viktor, à la différence d'il y a un an! Aller, reprends-toi. Cesse de te remettre en question. Tu ne voudrais pas faire quelque chose d'utile? Va t'entrainer, plutôt. Oui! C'est ça. Je vais aller m'entraîner. Ça me changera les idées. Décidé, je reposais le cadre sur le meuble en bois nacré avant de m'élancer dans les grands couloirs en appelant fort mon coach.

- "Viktooor!"

J'étais déjà au bout de l'allée, avait tourné la tête à tout les carrefour (deux, pour être précis) et je n'y eu croisé personne. Il y avait juste Makachin, qui haletait derrière moi. Il m'avait suivi pendant tout mon trajet. Tiens, c'est bizarre. Makachin seul? Attendez... Makachin? Je me retournais alors vivement et tomba à terre, par stupeur. Viktor était penché sur moi, un large sourire aux lèvres, les mains agrippées à ses hanches. La distance qui avait séparés nos lèvres avait été si mince que mes jambes en faillirent. De plus, il ne portait rien d'autre que son kimono vert qui montrait déjà une bonne partie de son torse. J'en conclu qu'il devait s'être levé il y a peu, après avoir jeté un œil aux épis dans ses cheveux cendré.

- " Tu me cherchais, Yuuri? me lança t-il joyeusement, la voix encore raillée par le sommeil.

- V-Viktor, tu m'as fait peur! Lui avouais-je, une main sur le cœur.

- Ah, désolé, s'excusa t-il en riant. Tiens, il me tendit sa main, ne reste pas par terre."

Je le remerciais et acceptait sa main en là déposant dans la mienne. Puis il me releva.

-" Alors, que voulais-tu me dire? S'enquit Viktor, en se frottant les yeux.

- Juste que j'allais m'entraîner pour le championnat dans deux semaines, lui répondis-je avec un demi-sourire.

- Oh. Je voulais justement que l'on commence mardi mais si tu te sens de commencer aujourd'hui alors... C'est parfait! Pars devant, je te rejoindrais. Le temps que je me prépare... Déclara t-il.