L'Épopée du Portivers : Jeunesse Paria

Chapitre 1 : Peeping Tom [Achevé]

G-Lager, Sieg 000001 - Année 1, Jour 3, 16h54, Banlieue de Watershed

Comme vous le savez tous, toutes les bonnes histoires débutent dans un bar. Celle-ci ne fait pas exception, parce qu'après tout, Qu'est-ce qu'un bar ? Un bar c'est un endroit ou l'on trouve une clientèle qui est un parfait prisme de la société à laquelle celle-ci appartient : De Stratis à Belle étoile, en passant par Tifik, on y trouve des riverains, mercenaires, bandits, pillards et baroudeurs : endurcis ou néophytes, des vétérans ou des anciens qui  sont prêts à partager leurs innombrables histoires, tels des livres vivants rayonnant par leurs charismes singuliers, forgés par des expériences qui ont composé le parcours de nombreuses vies rudes, mais pleine d'aventures, parfois remplies de justices, parfois ou l'on devait se passer de diverses choses, comme le luxe d'une vie citadine, de nourriture... D'une famille ou d'un code moral... 

C'est aussi également l'endroit ou l'on voit germer les aventures d'une fougueuse jeunesse, de nouvelles âmes qui viennent peupler sans cesse tous les bars de la galaxie, fournissant un apport d'âmes pures, non teintées des remous qui compose la vieillesse et la tentation. Pendant ce temps des agents et espions travaillant aux comptes de barons indépendants ou de marquis autoritaires, eux, restent assis dans un coin de la salle, vigilants à tout ce qui se passent dans ces foyers propices au désordre et à un .... Incongru récidivisme.... Mais nous nous égarons, il serait temps de mettre fin à un prologue déjà trop long et expliquer comment notre histoire marquera les générations futures pour de nombreux siècles à venir... Et surtout comment celle-ci à commencée.

"...There's a Peeping Tom sat outside my window, he's been there for days ... And now it's only gotten onto Sunday And I think it's time to play..."

Telles étaient les paroles de la chanson que l'on pouvait entendre en boucles dans les haut parleurs rouillés mais fonctionnels du bar le plus moisi de tout Watersehd : La boîte à Gub, celui-ci était plongé comme d'habitude dans une chaleur insupportable, ce qui avait pour effet de détériorer les très vieux tabouret en cuir rouge, qui par ailleurs commençaient à tourner au brunâtre, faisant d'eux les  tabourets qui détiennent probablement le record des plus décolorés et tâchés de toute l'histoire de l'humanité et des autres races, connues et inconnues jusqu'au delà des moindres recoins de cet univers... Si les mœurs de tous les autres peuples n'avaient pas changés depuis le temps ou la station était un grand Astroport, il y à de très, trop nombreuses années du moins. Malgré tout, les deux seuls clients réguliers prêtaient peu attention à la qualité de l'état du mobilier, et de toute façon, la seule source de lumière à base néons roses et bruns et le fait de ne plus pouvoir identifier la moindre couleur à cause d'un brouillard composé d'une fumée assez opaque, ne permettait pas de constater de sa qualité. Ce vulgaire cache misère ajoutait encore plus à ce côté usé : les néons et cette incroyable chaleur n'y ajoutait que plus de charme à leurs yeux. Ce genre d'endroit en aurait fait fuir plus d'un par son aspect lugubre et vieillot mais ce côté guilleret et donc fatalement attirant demeurait. Ce bar était au final à l'image de son propriétaire, qui était actuellement vêtu de son habituel sweat-shirt vert foncé et de son incontournable petit bouc consistant de quelques poils bruns au menton surplombé par un large, mais fragile sourire : celui-ci par ailleurs, ne transpirait absolument pas et essayait de faire en sorte que ses verres soient propre, mais avec toute cette fumée, on n'y voyait mal; Non pas que la propreté des verre semblait être un facteur handicapant pour la survie de ce bar, car celui-ci se contentait de tourner sur crédit, comme n'importe quel commerce de la station, endetté à un point qu'il fallait trouver une excuse chaque mois pour ne pas rembourser.