Monstre blanc

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     Les oiseaux chantent sous les rayons du soleil qui efface petit à petit la fine couche de neige tombée pendant la nuit. Mon réveille le tire de mon sommeil, il est cinq heure et demi. J'appuie machinalement sur le bouton pour l'éteindre, me lève et prend mes affaires puis me dirige vers la salle de bain. Une odeur de pain grillé remonte jusqu'à l'étage et j'entends maman préparer la table en chantonnant.

Après m'être habillée chaudement, je me laisse guider par l'odeur qui me fait tant languir et m'installe à table après avoir dit bonjour à tout le monde. Papa est dans le salon et regarde son émission habituelle en sirotant une tasse de café.

Je m'appelle Eva Leeze, j'ai seize ans.
J'ai une famille parfaite.

Il est six heure. Je me prépare et sors pour rejoindre mon arrêt de bus pour me rendre au manoir.

Au manoir...? Quel manoir?

Ces temps ci, j'ai l'impression de perdre la mémoire, d'oublier quelque chose d'important.
Non, en fait, je n'ai rien oublié. Je ne sais tout simplement pas ce que je fais ici.

Voilà que je me réveil, un beau matin, dans une chambre qui m'est inconsciemment mienne entourée de mes parents et de ma routine quotidienne.

Je suis peut-être folle?

J'ai fais tellement de cauchemars ces temps ci que cette pensée ne me semble pas si improbable que ça.

Dans ces rêves, j'ai l'impression d'avoir une autre vie, lointaine mais présente à la fois...

Mais en beaucoup plus sombre.

Je rêve de tuer des gens, de perdre des personnes chères avant de tomber sur un groupe de personne se faisant appeler "creepypasta" et dont l'unique but est de tuer.

Étrange, non? C'est ce que pense les cinq psychologues qui m'ont consulté jusque là. Le dernier que j'ai vu été le docteur Hortman, c'est lui qui m'a envoyé là-bas.

Oui, enfin, quand je parlais de lycée tout à l'heure, ce n'est pas vraiment comme vous l'imaginez...

En faite, je suis internée à l'hospital psychiatrique pour troubles et comportement à risque. Mais je trouve ça mieux de dire que je prend simplement le bus pour aller à mon lycée au lieu d'avouer que je prend un transport spéciale pour la "maison des fous".

Je n'ai pas beaucoup d'ami, un seul pour être honnête. En même temps, ça ne fait même pas un mois que je suis internée. C'est un garçon très gentil mais très bavard.
Il est venu vers moi dès le premier jour, mais bien qu'il m'était inconnu, j'avais l'impression de le connaître....

D'ailleurs, il ressemble beaucoup à un de mes personnages de mes rêves. Ça à l'air de l'amuser. C'est pour ça d'ailleurs qu'il est mon unique ami. C'est le seul à ne pas me juger de psychopathe, même si au fond, ce n'est pas totalement faux.


Voila que j'arrive devant l'énorme montre blanc, remplie de vers qui nous injecte des produits avec des seringues tout les jours, tout en (sois-disant) essayer de comprendre notre état psychologique. Mais je sais que c'est faux. Je sais très bien qu'à partir du moment où l'on mets les pieds dans cet endroit, aucune issue n'est possible.

Je regagne ma chambre habituelle rapidement. Une simple loge blanchâtre, dont la sécurité est renforcée pour éviter toute tentative de suicide. Cela paraît idiot, mais beaucoup l'on fait.

Toby est déjà dans sa cellule, juste en face de la mienne. Après que tout les aides soignants soient sortis du couloir pour placer les autres "malades" dans leurs cellules, nous reprenons notre conversation habituelle, nous regardant par le petit espace rectangulaire creusé dans la porte.

Nous parlons de notre sujet principal.

Notre passé.

L'autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant