Chapitre 2.

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PDV MADISON.

Ok. Respire.

Mon visage est devenu si blanc, si pâle. Mes yeux sont devenus aussi noir que l'obscurité de la nuit. Ils ont perdus leur humanité. Je ne me reconnais plus. Ce visage dans ce miroir n'est pas le miens. N'est plus le miens.

« Madi !? »

« Clara... »

Je baissai les yeux, elle ne devait pas les voir.

«Clara laisse moi s'il te plait. »

« Mais quesqu'il t'arrive au juste !? Pourquoi tu baisses la tête comme ça ? Regarde-moi ! »

Elle souleva ma tête de façon à voir mes yeux.

« Je sais pas ce qu'il m'arrive Clara, je comprend pas. »

« Madison, t'es tout à fait normal ! »

Mais bien sûr, c'est vrai que mes yeux noirs ont disparus en trente secondes.

« Clara, tu vois pas mes yeux ! »

Je me retourne vers le miroir mais je n'ai plus ce visage terrifiant que j'avais en rentrant ici. Mes yeux sont redevenus aussi banale que la couleur de mes yeux. Ils sont redevenus marron et mon visage a repris sa couleur d'origine. Le blanc de ma peau et les petits défauts de mon visage sont réapparus.

« Il y a à peine 30 secondes, mon visage était pâle et mes yeux étaient... je dois être fatiguée. Je crois que je vais rentrer chez moi »

Je voyais sur son visage qu'elle ne me croirait pas. A quoi bon argumenter.

14h00.

J'avais dis à l'infirmière du lycée que je n'étais pas bien et elle a appelé mon père. Il est venu me chercher quelques minutes plus tard étant resté à la maison. J'avais dis à tout le monde que je n'étais pas au top de ma forme, ce qui est vrai dans un sens, mais les évènements de ce midi m'avaient secoué. Le plus étrange, c'est que je ressentais quelque chose de familier dans mon corps. Une sorte de sensation qui existait depuis longtemps mais qui a ressurgi il y a peu de temps.

J'ai appelé Sacha en rentrant. Je crois que j'avais vraiment besoin de lui. Ce grand type à la tignasse blonde c'est juste mon meilleur ami. La première fois que je l'ai vu c'était pour mon premier jour dans un club de théâtre où je ne connaissais absolument personne. Autant vous dire que d'être entouré d'inconnu de base, c'est pas facile, mais quand en plus vous avez un garçon qui vous fixe avec ses grands yeux verts, c'est impossible d'aligner trois mots cohérents. Il m'a dit plus tard que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas vu une fille comme moi. Sur le coup, je vous avoue que j'ai pas trop compris. Plus le temps passait, plus on devenait proche. Il venait souvent chez moi pour réviser les pièces à apprendre mais au final on faisait toujours autre chose. Mes parents l'aiment bien, ce qui facilite ses passages réguliers dans ma chambre. Quand j'ai arrêté le théâtre, on continuait de se voir. Ca fait un an maintenant et il est toujours aussi présent. Ca fait maintenant dix minutes qu'il est posé sur mon lit, mon ordinateur sur ses jambes, en train de regarder quel film pourrait me plaire.

« Sacha, j'ai pas envie de regarder de films, sérieusement. » dis-je en essayant de lui faire comprendre d'abandonner cette idée.

« Laisse moi quelques minutes encore et je vais te trouver le film parfait pour que tu ailles mieux. »

« J'ai vraiment pas besoin de ça, je vais bien. »

« Vu ton visage complètement crevé avec de belles cernes, de beaux yeux rouges et un beau teint parfaitement blanc, j'en conclus effectivement que ça va très bien » il se retourna vers moi et afficha son plus beau sourire. D'hypocrite. Qu'elle délicatesse.

Sacrifiés.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant