Salut, Clara ! Je ne sais pas si tu te souviens de moi, Victor. On était ensemble au lycée. dit-il avec une grand sourire aux lèvres. C'est d'ailleurs ce même sourire qui m'avait fait fondre quelques années auparavant. Bouche bée, je bégayais, je me sentais ridicule. Vi... Victor? Je croyais que tu avais déménagé depuis des années...
Eh bien me revoilà ! Après 5 ans tout de même. On sentait la nostalgie dans sa voix. C'est fou comme cette ville m'avait manqué, enfin surtout certains de ses habitants. Son regard se dirigea vers son ami puis vers moi, avec... une certaine insistance, comme s'il essayait de me faire passer un message. Je n'ai pas relevé et ai ajouté : Qu'est ce qui t'amène ici ? Les études ? Ou peut-être le travail ? Le jeune homme regarda son ami, puis Jasmine qui venait d'apparaître derrière moi à peine il eut le temps d'ouvrir la bouche que le bus arriva et pour je ne sais quelles raisons, Jasmine s'écriât Le bus est là Clara ! en me tirant le bras, comme si elle avait pensé juste qu'en pleines retrouvailles, il aurait été nécessaire de trouver ce type d'échappatoire. Mais Jasmine ! Tu ne vois pas qu'on était en pleine discussion là ! Pourquoi tu coupes toujours les gens comme ça, c'est fou. Je prendrais le prochain bus. Jasmine lança un regard noir à Victor et fit un signe à Samuel Tu viens avec moi, toi au moins ? Ou toi aussi tu as décidé de changer de camp ?Il regarda son ami, qui lui avait fait comprendre qu'il allait me raccompagner et qu'il le rejoindrait chez lui juste après. J'arrive j'arrive dit-il en sortant son pass de sa poche gauche de manteau.
Me voilà seule, en tête à tête avec le gars dont j'étais amoureuse et qui m'avais valu de nombreux chagrins. Pourquoi je me sens bizarre ? Mes sentiments n'auraient-ils pas complètement disparus ? Improbable, impossible ! Clara ? Tu m'écoutes ? Cette question me sortit de ma profonde réflexion. Ah oui excuse-moi, tu disais ? Il sourit et répéta : ça te dirait d'aller boire un verre ? Samuel m'a conseillé un bar, il est dans le coin je crois, ça te tente ? Un hochement de la tête en guise d'acquiescement et nous voilà partit en direction du bar en question. Un quart d'heure de marche plus tard, je me suis arrêtée et je me suis mise à le fixer. Étonné, il se retourna et me fixa en retour. Les yeux dans les yeux nous étions là, au milieu de la ville, perdus. On est perdu, pas vrai ? lançais-je. Absolument pas. répondit-il un sourire en coin. Ah oui ? Alors où doit-on aller maintenant ? Après un long silence, son regard se décrocha du mien. OK, tu as gagné, on est complètement perdu, pour ne rien te cacher ,je ne me rappelle même pas le nom du bar. Je fermais les yeux un instant, histoire de me remémorer ce qu'il y aurait de pas trop mal dans les environs et surtout, ouvert à cette heure-ci. Je sais ! m'écriais-je, figures toi que, par hasard, ou non, tu nous as entrainé dans le quartier tout proche de notre ancien collège, qui comme tu te rappelles certainement est juste à côté de... Il me coupa la parole pour dire De chez Sam ! Ce qui n'était, évidemment pas la réponse que j'attendais. Samuel habite dans le coin lui aussi ? Lui aussi ? m'interrogat-il. Ah tu as donc oublié où j'habitais dis-je d'un ton emplit de déception. Tu m'aurais invité plus souvent je m'en serait plus facilement souvenu ! me reprochât-il J'aurais bien voulu mais tu étais toujours collés à tes amis ! lui lançais-je sans réfléchir, puis, je sentis la gêne monter en moi, je devais être rouge. Je me suis retournée pour cacher ça, j'ai sorti mon téléphone et me mis en marche vers ma maison, sans un mot. Victor me rattrapa, un peu essoufflé, il me fixa dans les yeux. Ils brillaient. Pourquoi ? Était-ce dû à ce que je venais de dire ou juste à cause des bourrasques de vent qu'il y avait ? D'un ton taquin je lui ai demandé : Bah alors, tu pleures ? Gêné à son tour, il se tourna, essuya ses yeux et se remit à me fixer et ajouta : Bien sûr que non, c'est le vent ! D'ailleurs, il fait froid ! On va chez Sam ? Il me tira le bras sans même me laisser le temps de protester, trois minutes plus tard, on était sur le pas de la porte de Samuel Briwietski.