le corps planisphère

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(ce recueil est une republication de 2017, il y a 2 personnages qui alternent leur prise de parole : Mona et Tim)

Mona parle ce soir:

Ombre des passants sur les murs de la ville.
Mégots fumants sur la terre fragile.
Je marche.
Le flou emplie les carrefours.
Le vide emplie les boulevards.
Pourtant je crie.
Mais c'est comme s'il y avait un univers dans ma trachée.
Il absorbe tout les bruits,
Toutes les lumières,
Il ne me laisse que la nuit,
Et me demande d'y voir clair.
Talons et parfums féminins.
Ballons et jeux de gamins.
Je suis perdue.
Les bus sont en grève.
Le train est bondé, ne gît qu'une insulte "au pire crève".
Et c'est comme si mon corps était un planisphère.
Je ne sais plus quoi faire.
Les immeubles se dressent devant moi.
Les oiseaux me crient "cache toi".
Je deviens folle.
Une seconde, une heure,
Bordel je crois que je meurs.


Elle écoute Mona et Tim.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant