Chapitre un

15.8K 888 255
                                    

Le jour de notre arrivée dans notre nouvelle ville était un grand jour pour ma mère qui avait balancé toutes nos économies dans l'achat d'une maison bancale dans un vieux village aux abords d'une vielle forêt. Oui, le petit village de Dusk Cove était le parfait cliché du petit village américain, posé dans le creux d'une plaine, aux abord d'une forêt dense et qui ne possède qu'un lycée, une école primaire et un collège. Rien de plus. Moi, qui était maintenant en dernière année de lycée j'avais la chance d'intégrer ce lycée de village maintenant que j'étais le petit nouveau. Oui, on ne fait pas plus classique. Mais c'était ainsi et j'avais dû tout quitter car ma mère m'y pressait. Je n'étais pas contre le départ, dans mon ancienne ville j'étais sûrement le garçon le plus détesté et sans hésiter celui que l'on trouvait le plus étrange. Je ne comprenais pas pourquoi en réalité, peut-être était-ce parce que je portais des lunettes rondes, que je m'habillais comme le dernier des ringards mais sûrement aussi parce que j'étais atteins d'une drôle de maladie. Certains crétins de mon ancien lycée avaient assisté à l'une de mes crises et l'avaient répété à tous ceux qui voulaient bien l'entendre. Alors j'eu le droit de recevoir de nombreux surnoms tous plus dégradants les uns que les autres, mais le plus récurrent restait celui qui avait précédé ma crise en public. Ils m'avaient nommé le barge. Ce n'était pas grand-chose mais l'entendre à tout bout de champ finissait forcément par devenir douloureux. Il est vrai que lorsque l'on ne connait pas ma pathologie on peut prendre peur, mais jamais ils n'avaient essayé de comprendre. Ainsi, je peux vous avouer que j'espérais qu'en entrant dans ce minuscule village ma vie pourrait changer.

Voilà, j'étais Min Yoongi, ou plus simplement le garçon le plus étrange du New Jersey était maintenant dans un village encore plus dingue que moi. J'avais une maison bancale tout juste face à la forêt et j'étais chanceux d'avoir vu sur celle-ci de ma chambre. Avec ma mère nous vivions seuls dans cette maison, et tandis qu'elle papillonnait dans toute la maison, moi je m'étais installé dans ma chambre, les jambes repliées sur ma poitrine dans un coin de mon lit. Je devais reprendre les cours dès le lendemain, intégrer une classe où tout le monde se connaissait sûrement déjà, et surtout j'allais devoir prouver que je n'étais pas un ringard fini. Pour moi c'était impossible. Rien qu'à me regarder on voyait bien que j'étais la personne la moins fréquentable pour sa personnalité bizarre. J'avais toujours les cheveux décoiffés, car je ne voyais pas l'intérêt de les coiffer comme je n'étais pas une fille, j'avais des lunettes qui cachaient les trois quarts de mon visage alors que j'ai des yeux aussi petits que deux amandes mal décortiquées, j'avais la peau aussi blanche que la lune, et pour finir j'étais atteint d'une maladie bien étrange. L'on m'avait dit que j'avais un enchevêtrement de vaisseaux sanguins dans une aire bien spéciale dans mon cerveau ce qui me provoquait de longues crises de tremblements et parfois il m'arrivait même de grogner. J'étais sûrement un monstre aux yeux des autres et ma mère avait accéléré notre déménagement lorsque je lui avais appris que mes crises étaient de plus en plus fréquentes. Alors nous avions atterris ici...

Le lendemain, j'avais à peu près tenté de coiffer mes cheveux, j'avais choisi des vêtements pas trop démodés qui étaient d'un inconfortable affreux, j'avais nettoyés les verres de mes lunettes et avais pris un bon petit déjeuner. Je ne disais pas que j'étais prêt à affronter le regard des autres habitants du village, mais j'étais prêt à me faire de nouveaux ennemis au lycée. Personne ne m'avais jamais aimé mis à part ma mère alors cela n'allait sûrement pas changer. Donc après avoir mangé ce que mon petit estomac pouvait contenir ma mère m'avait accompagné au lycée. Pour ne pas me gêner elle s'était arrêtée assez loin de l'entrée. Ma mère était la meilleure, et elle me respectait, moi et mes idées, avec une telle force que s'en était effrayant...

« Chéri, si tu veux commencer un autre jour tu peux... »
« Autant le faire ce matin, ce sera fait. Je veux avoir mon diplôme comme ça l'année prochaine j'irai à l'université et je pourrais trouver un job. Je veux pouvoir moi aussi t'aider financièrement et... »
« On est pas tant que cela dans le besoin... tu sais ton père m'envoie souvent de l'argent et puis... »
« Tu veux dire le même père que je n'ai jamais rencontré, entraperçu ou entendu le prénom ? Quel père. »
« Il reste ton père, j'aimerai que tu le respecte. Dans sa communauté il a un très grand rôle et saches que s'il devait s'occuper de tous ses enfants il n'en aurait jamais terminé. »
« C'était un coureur de jupons et puis c'est tout. Je n'aurais jamais de respect pour un homme qui a abandonné ma mère. »
« Il avait ses raisons. Et chéri ? n'oublie pas, quel que soit tes cours aujourd'hui tu dois partir avant l'après-midi, tu sais bien que nous sommes en général le jour de tes crises. »
« J'ai pris mes médicaments maman je devrais tenir jusque ce soir. J'y vais. »

My Real Nature [A/B/O kink]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant